Le voleur d'Alter [Tododeku]

Chapitre、２２

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  J'arrive dans ma chambre. Enfin, dans mon ancienne chambre. Rien n'a bougé, tout est propre si ce n'est que la poussière qui s'est doucement accumulée sur les meubles et les figurines.

Il faudrait que je change la décoration tout de même.

Mon lit est toujours à la même place, ainsi que mes figurines et mes posters. Mon ordinateur n'a pas été allumé depuis un bon bout de temps, mon clavier est tout poussiéreux et il y a encore cette griffe sur l'écran.

J'ai l'impression de retomber des mois en arrière. C'est étrange et réconfortant à la fois, sûrement la mélancolie.

Sur ma table de nuit, je vois mon ancien téléphone. J'ai dû le changer après mon entrée à Yuei avec un téléphone que m'avait donné All for One. Je le prends dans mes mains, mais malheureusement il n'a plus de batterie.

Il fallait s'y attendre. Maman n'a pas dû y toucher depuis, et comme ça fait plusieurs mois il s'est sans doute déchargé seul. Il tombait en ruine, je ne sais pas comment j'ai pu tenir avec un tel engin qui faisait si peu.

Je le repose sur mon bureau en avançant mais je fais tomber le téléphone au sol, dans un bruit plus que fort.

Soutenu par la peur, j'arrête de respirer en essayant de tendre l'oreille pour entendre n'importe quel bruit venant de l'extérieur de ma chambre. Mais rien. Je souffle finalement, le ramasse et le repose sur mon bureau.

J'avance vers la porte mais avant même de poser un pied devant l'autre la porte de ma chambre s'ouvre, sur le visage de peur de ma mère. Une batte à la main, le visage crispé comme si elle essayait de paraître menaçante.

Elle est là, devant moi. Complètement amaigri et lessivé. Son visage est pâle et ses yeux grossièrement cernés, comme si elle s'efforçait de tenir debout, et elle a maigri, son visage est fin et son corps est mince. Cela me rappelle quand j'étais petit, elle avait la même carrure mais elle semblait plus en forme.

Nos regards se croisent et je n'ose pas bouger, ayant peur de sa réaction. Son corps se fige aussi, et ce pendant plusieurs secondes. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que je suis bien en face d'elle, elle accourt dans mes bras et s'effondre sur mon épaule. Je tombe genoux au sol avec elle dans mes bras, et la serre de toutes mes forces. Elle m'a tellement manqué, comment j'ai pu la négliger autant ?

Je me sens bête, et nul. Maman avait besoin de moi, elle était perdue et seule, et tout ce que j'ai réussi à faire c'est l'abandonner. Je suis un fils tellement inutile, je n'ai jamais pu faire ce qu'elle souhaitait et Dieu sait qu'elle me souhaitait le meilleur.

Toute ma culpabilité me ronge d'un seul coup et s'accumule dans ma gorge. Je ne sais pas si j'ai envie de vomir ou de pleurer, peut-être les deux. Mais je suis incapable de prononcer un seul mot, j'ai honte.