Chapitre 20 : Le secret

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Ma chère petite Béatrice,

Aujourd'hui, tu as 3 mois et tu es mon amour, ma joie, mon bonheur, le soleil de ma vie.

Je ne me lasse pas de te regarder, de toucher tes petits doigts et de sentir ton odeur. Mon petit trésor, tu ne peux pas imaginer à quel point je t'aime.

Après tout ce qu'il s'est passé, je n'arrive toujours pas à réaliser que tu es là et que toute mon existence tourne et tournera autour de toi.

Je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu te sentes en sécurité, que la vie te soit douce et que tu grandisses dans un environnement sain et propice à l'épanouissement.

Je ne laisserai pas passer cette seconde chance.

J'ai réussi à m'enfuir et et à me réfugier là où il ne me trouvera pas. Je ne te ferai courir aucun danger.

Tu es ma seule famille et je n'ai que toi au monde. Tu verras, on sera heureuses toutes les deux. Rien que toi et moi.

On va partir de ce village de fantômes. On va aller se fondre dans la grande ville ! A nous Paris !

Encore quelques jours pour finaliser la paperasse et on laissera cette triste vie derrière nous.

Oui, ma chérie, même si mon corps se souvient des coups, des blessures, de la maltraitance et que les séquelles des humiliations et manipulations restent indélébiles, je m'accroche à cette chance, à cette nouvelle vie rêvée.

Je le souhaite du plus profond de mon coeur.

Tu sais, je nous vois installées dans un joli petit appartement. Nous réveiller le matin prêtes à croquer la vie à pleines dents, prenant notre petit-déjeuner dans les rayons du soleil. Toi, allant à l'école et moi travaillant à proximité pour pouvoir m'occuper de toi.

J'ai aimé ton père. Vraiment. C'était l'amour fou ! Mais c'est un homme mauvais, jaloux, manipulateur et violent.

Mais, grâce à toi, je me suis réveillée et j'ai réussi à le quitter.

Ma petite Béatrice, aujourd'hui, tu as 4 mois et nous ne sommes toujours pas parties.

Il a réussi à me retrouver. Il a supplié, pleuré, crié et je n'avais d'autre choix que de revenir. J'attends le bon moment pour repartir.

Il faut que je sois vigilante, que je ne fasse pas de vague.

Demain, quand il sera parti travailler, nous irons chez Léa, ma seule amie. Elle nous déposera à la gare.

Vivement demain !

Béatrice avait trouvé cette lettre dans la boîte...

Ainsi qu'une coupure de journal « Drame dans le nord de la France : un père de famille tue sa compagne et se suicide. Leur bébé de 4 mois retrouvé vivant ».

Ainsi qu'un extrait de naissance au nom de Béatrice Lamart, née de Solène Lamart et de père inconnu

Ainsi qu'un certificat qui attestait de l'adoption de Béatrice Lamart par Mme Catherine Lamart, veuve Lieux.

Elle trouva aussi un médaillon et la photo d'une femme d'une trentaine d'années souriant au bras d'un homme, typé maghrébin. Au dos de cette photo, une annotation à la main « Salim et moi, Paris, 1975 »


Des racines et des EllesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant