2. Une soirée bien remplie.

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De toute évidence, le Professeur Snape ne lui faisait pas confiance. Il avait apporté une pile de copies à corriger dans la salle de classe et il l'observait pendait qu'elle nettoyait méticuleusement les chaudrons dégoûtants qu'il lui avait désignés. Hermione ne savait pas si elle devait être amusée ou insultée par l'insinuation qu'elle ferait moins bien son travail si jamais il lui tournait le dos. Probablement un peu des deux, en fait.

« Veuillez arrêter de siffloter si horriblement,» lui lança t'il d'un ton glacial, sans même lever les yeux de derrière son bureau.

« Je suis désolée, Monsieur, » s'excusa Hermione. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle sifflait. Il valait mieux qu'elle se fasse discrète. Pour occuper son esprit, Hermione commença à se réciter mentalement du Shakespeare pendant qu'elle continuait à frotter. Dans son école primaire moldue, les élèves commençaient à apprendre des récitations à un âge bien tendre, mais c'était quasiment toujours la même chose, des passages de Shakespeare, deux par trimestre.

Hermione soupira. Il faut bien faire avec ce qu'on a.

Commençons par les sonnets. Le soixante et onze, celui-là n'était pas si mal. Ne me pleurez pas...Une tache rebelle... Après ma mort... Hermione frottait avec vigueur.

Elle en avait fini avec la poignée de sonnets qu'elle connaissait en arrivant au deuxième chaudron. Jules César, maintenant. Ça l'occupa pendant trois chaudrons supplémentaires, et à ce moment, elle suait à grosses gouttes. Elle repoussa ses cheveux de son visage, maudissant la façon dont ils restaient collés sur son front, et continua à frotter, ignorant résolument Snape et commençant à réciter Macbeth.

Vingt chaudrons, la moitié des tragédies de Shakespeare, et un nombre incroyable d'heures plus tard, Hermione jeta son dernier chiffon sale et décida qu'elle en avait fini. « Professeur, s'il vous plait ? »

Snape grogna et leva les yeux de la copie qu'il était en train de corriger.

« J'ai fini. Je peux y aller ? »

Snape se leva en jetant sa plume sans ménagement. « Venez, je vous raccompagne à votre salle commune. Les élèves ne sont pas autorisés à circuler seuls dans les couloirs à cette heure de la soirée. » Il avait l'air presque aussi contrarié qu'elle par cet arrangement.

Ils marchaient côte à côte en silence, aucun des deux n'ayant envie de lancer une conversation. Hermione avait mal aux mains – elle savait qu'elle s'était fait quelques belles ampoules, et elles commençaient à gonfler. Avec un léger tressaillement, elle essaya de plier les mains, pour évaluer les dégâts. Malheureusement, cela fit éclater une des plus larges ampoules, celle de son pouce. Hermione poussa un petit cri, et essaya de ravaler les larmes qui lui montaient aux yeux.

Snape la regarda. « Qu'est-ce qu'il y a ? » aboya t'il.

« Ce n'est rien, Monsieur, » mentit lamentablement Hermione en cachant sa main derrière son dos. Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues et elle jura intérieurement.

« Vous vous êtes blessée, » affirma Snape. « Laissez-moi voir. »

Hermione lui lança un regard noir. « Je vais bien. »

« Ne soyez pas idiote. » Snape tira sur son bras sans ménagement, pour voir sa main. « Petite imbécile, pourquoi n'avez vous pas mis de gants ? »

« Ne m'appelez pas comme ça, » siffla t'elle. « Et lâchez ma main. »

Ils arrêtèrent de marcher. Ils étaient au milieu du couloir d'entrée dans la tour de Gryffondor. « Je retire cinq points à Gryffondor. Il faut soigner ça, » répondit tranquillement Snape, sans lâcher sa main.

Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant