8. Vampirisme et sadique français font d'étranges compagnons de chevet.

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« Nous ressemblons à des moldus accros à la drogue, » se plaignit Severus quand Hermione noua le tube d'élastique autour de son bras.

Elle tapota l'intérieur de son coude, à la recherche d'une veine. « Si tu me laissais en prendre un demi-litre en une seule fois, ton bras ne serait pas dans cet état, tu sais. » Ayant trouvé, elle sourit et lui enfonça l'aiguille dans le bras. Son sourire s'élargit encore en voyant que le tube relié à l'aiguille se remplissait de sang.

« Je crois que tu aimes faire ça, » lui affirma-t-il quand elle retira l'aiguille et appliqua une pièce de gaze sur la petite piqûre. « Tu as manqué ta véritable vocation, Hermione. »

« Médisorcière ? » Elle referma le tube et le posa sur le portant qui était à proximité.

« Vampire. »

Hermione n'avait fait qu'une tentative d'enseigner à Severus comment prélever du sang sur elle une fois qu'elle eut elle-même maîtrisé la technique. Après qu'il lui ait infligé cinq trous dans le bras sans parvenir à trouver de veine, elle lui avait ordonné d'arrêter et s'était débrouillée toute seule. Il n'avait plus jamais proposé d'essayer et depuis il lui avait joyeusement délégué les 'corvées de sang'.

Ça s'était passé le mois précédent. Depuis lors, ils avaient passé presque toutes leurs soirées dans leur laboratoire de fortune, fixant des cellules sanguines et des plaquettes, essayant de trouver quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à l'une de leurs théories. Ils avaient prélevé échantillon de sang sur échantillon de sang, de leurs bras et de leurs mains. Severus avait raison, ils avaient vraiment l'air de drogués, et avec des piqûres particulièrement ignobles. Et le pire dans tout ça, c'était qu'après un mois d'efforts ils n'avaient pratiquement rien trouvé.

Noël avait approché, était arrivé. Elle avait passé ses vacances à faire des batailles de boules de neige avec Harry, Ron, et quelques uns des autres élèves qui étaient restés à Poudlard pendant la journée, et penchée sur des lamelles sous son microscope ou des notes de recherche la nuit. Ses parents s'étaient acquittés de leurs cadeaux de Noël par hibou (un pull plutôt joli dont Hermione doutait qu'elle le mettrait un jour) mais n'avaient pas élevé la moindre protestation concernant le fait qu'elle n'avait pas remis les pieds à la maison depuis deux années déjà. Parfois elle se demandait ce que ses parents pouvaient bien raconter au reste de sa famille pour expliquer son absence sous le sapin familial. La plupart du temps, cependant, elle ne s'en souciait pas. Ou alors, Severus la distrayait de ces tristes pensées à son insu, en lui montrant un échantillon potentiellement intéressant ou en lui lisant un passage d'un livre.

Ils avaient commencé à faire des recherches intensives sur les formes les plus anciennes de magie du sang. Il était difficile de trouver des sortilèges récents impliquant l'utilisation du sang – la plupart étaient des textes de Magie Noire, après tout – alors ils s'attaquaient aux textes plus anciens. Ce qui voulait dire lire du latin médiéval, du Moyen Anglais et du Haut Allemand et beaucoup, beaucoup de maux de crâne. Elle et Severus passaient autant de soirées recroquevillés devant une cheminée à essayer de comprendre des sorts vieux de huit siècles trouvés dans des livres qui tombaient en pièces, que penchés sur leurs microscopes.

« Quand est-ce que tu penses que tu devras le refaire ? » demanda Severus avec humeur alors qu'elle appliquait le tampon de gaze sur son bras d'une main experte.

« Pas avant une semaine, je pense, » répondit-elle distraitement. « Mais si ça te donne des nausées, je prendrais seulement du mien. »

Fronçant les sourcils, il tapota la gaze. « Et rappelle-moi pourquoi nous sommes les deux seuls donneurs dans ton plan ? »

Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant