Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)

15. Toute action n'entraîne pas une réaction égale et opposée.

De façon surprenante, ce fut Ron qui reprit ses esprits le premier. Tout ce que pouvait faire Hermione c'était revoir ce moment dans sa tête encore et encore, revoir Harry plonger la main dans le colis, avoir envie d'écarter cette main, mais finalement, ne pas bouger. Elle restait debout, figée sur place, se revoyant échouer encore et encore.

« Hermione ? » l'appela doucement Ron, interrompant les reproches qu'elle se faisait.

Elle cligna des paupières. « Il faut que nous allions voir Dumbledore, » dit-elle finalement. « Lui il saura quoi faire. »

Ces mots leur donnèrent un coup de fouet, et ils s'élancèrent hors de la Salle Commune, à travers les couloirs, haletant l'un comme l'autre dans leur course vers le bureau du Directeur.

Ron regarda la gargouille de pierre d'un air atterré. « On ne connaît pas le mot de passe, » dit-il, sans espoir.

« Il nous entendra peut-être si on crie, » répondit-elle, essayant toujours de reprendre son souffle.

Ils se mirent à crier à la gargouille, la panique audible dans leurs tons. « Monsieur le Directeur, s'il vous plaît ! On ne connaît pas le mot de passe, » s'écria Ron.

« C'est au sujet de Harry ! » ajouta-t-elle d'un ton perçant. « Je vous en prie, Monsieur ! »

Après quelques instants, la gargouille s'écarta, révélant un Dumbledore à l'air vaguement inquiet. « Qu'est-ce qui se passe, les enfants ? » demanda-t-il, remontant ses lunettes sur son nez.

« Harry est parti ! » cria Ron. « On lui a tendu un piège... un Portoloin, selon toute probabilité. »

Les yeux de Dumbledore s'écarquillèrent un peu. « Un piège ? »

Acquiesçant, Hermione lui tira la manche. « Je vous en prie, Monsieur le Directeur, qu'est-ce qu'on doit faire ? Il a tout simplement disparu. » Elle était à deux doigts de lui parler du casse-tête, mais elle se rendit compte au dernier moment que ce n'était probablement pas une idée des plus prudentes de sa part. Non seulement ça risquerait d'impliquer injustement Severus, mais ça attirerait également l'attention sur la façon dont elle avait appris à qui il appartenait.

Le Directeur conserva son calme. « Retournez à votre Salle Commune, » dit-il finalement. « Je vais réunir des gens. Et par dessus tout, pas d'inquiétude. »

Echangeant des regards tendus, Hermione et Ron trépignèrent tous les deux sur place. « Mais, Professeur... » commença Ron.

Il leva une main, intimant le silence au garçon nerveux. « Monsieur Weasley, il n'y a rien que vous puissiez faire pour le moment. Faites ce que je vous ai dit, s'il vous plaît. »

Avec réticence, lentement, ils quittèrent Dumbledore dans le couloir, et retournèrent à leur Salle Commune avec des airs moroses. « Je déteste ça ! » grommela Ron. « Je me sens tellement... tellement inutile. »

Hermione était d'accord avec lui – elle tremblait presque de frustration. « Harry est tout seul, » dit-elle d'un ton rauque.

« J'imagine que Dumbledore a raison, pourtant, » offrit-il, fusillant du regard les dalles de pierre, comme si elles étaient personnellement responsables de la disparition de Harry. « Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? »

Surprise de le voir accepter si facilement la situation, Hermione se dit qu'il devait avoir raison. Peut-être que si elle se le répétait suffisamment souvent, elle commencerait même à le croire. « C'est simplement que j'ai l'impression qu'on devrait faire quelque chose, » admit-elle.

« Une bataille magique ? » proposa-t-il avec un petit sourire.

Elle fronça les sourcils. « Je t'en prie, Ron, ne plaisante pas maintenant. Je ne crois pas que je pourrais le supporter. »