17. Une chose est certaine, et tout le reste n'est que mensonges.

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La première pensée d'Hermione quand elle ouvrit les yeux fut qu'elle avait l'impression d'avoir un couteau chauffé à blanc plongé dans le côté. La seconde, qu'il faisait incroyablement noir, où qu'elle soit.

Elle n'était probablement pas morte, conclut-elle finalement. La mort n'impliquait probablement pas d'avoir mal à ce point, et puis, elle n'aurait pas une odeur d'antiseptiques. Donc, elle était en vie. En vie, et manifestement dans un hôpital, une infirmerie quelconque, à en juger par les odeurs stériles qui lui chatouillaient actuellement les narines.

Qu'est-ce qui s'était passé, au fait ? Elle se souvenait de Voldemort dans les bois, et de la pluie. Et de son sang. Mais ensuite, il n'y avait rien d'autre qu'une drôle d'obscurité, et une impression tenace qu'elle devrait savoir ce qui s'était passé. Enfin, au moins savoir comment elle se retrouvait allongée dans un lit bien chaud alors que ses derniers souvenirs parlaient de boue glaciale et de douleur intense.

Avec un petit soupir qui s'apparentait à un reniflement, Hermione essaya de s'étirer, étouffant un cri quand son flanc protesta vigoureusement.

« Tu es réveillée, » affirma une voix masculine de quelque part, très près. Le ton était à mi-chemin entre l'amusement et le soulagement.

« Severus ? » demanda-t-elle prudemment dans le noir. Elle remarqua que sa voix semblait un peu enrouée, et plus qu'un peu serrée par la douleur. « Est-ce que c'est toi ? Où est-ce qu'on est ? »

Il rit. « Nous sommes à l'Infirmerie de Poudlard, ma chérie. Tu nous a fait à tous une belle frayeur. »

« Pourquoi ? » continua-t-elle à interroger. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Après que, tu sais... »

« Potter et moi sommes parvenus à te ramener à Poudlard par un Portoloin, » dit-il. Un bruit de tissu semblait provenir de la même direction que sa voix. « Tu as failli mourir, au fait. Et j'apprécierais que tu ne le refasses plus jamais. »

« J'essaierai, » répondit-elle d'un ton ensommeillé. « Pourquoi est-ce que je ne te vois pas ? »

« Il est tard, Hermione. Ou tôt, selon le point de vue, j'imagine. Plus de quatre heures du matin. Tu es restée inconsciente pendant un peu plus de deux heures. » Un autre frou-frou, tissu contre tissu.

« Est-ce que tu es blessé, Severus ? » demanda-t-elle, soupçonneuse. « Est-ce que toi aussi tu es dans un lit ? »

Il toussota. « Je vais bien, » dit-il, d'une façon qui suggérait qu'il avait peut-être déjà eu cette conversation plusieurs fois dans la soirée. « J'ai effectivement été touché par un petit sort, mais Poppy s'en est occupée en pas dix minutes. Pour une raison que j'ignore, elle insiste pour que je reste en observation pour le reste de la journée. »

Et il y avait une autre voix qu'elle avait envie d'entendre. « Harry ? »

Sa réponse était au mieux narquoise. « Potter continue à faire preuve d'une bonne santé écœurante. Dès que Poppy lui a eu réparé le bras qu'il s'était cassé, Albus l'a enlevé jusque dans son bureau afin d'obtenir plus de détails. Ma seule consolation est que je suis bien conscient du peu de détails que Potter connaît effectivement. Je crois qu'il règne un certain tumulte dans le château.

« Un tumulte ? » répéta-t-elle, sentant le sommeil l'engloutir une fois encore.

« Le Portoloin nous a ramenés au milieu de la Salle Commune de Gryffondor, Hermione, » expliqua-t-il. « Eviter que quelqu'un ne nous remarque aurait été assez difficile. Je pense, toutefois, que tu apprécieras de savoir qu'Argus Rusard est venu ici en personne il y a environ une heure pour se plaindre du désordre que nous avons créé dans les couloirs. Enfin, que j'ai laissé dans les couloirs – tu étais trop occupée à être inconsciente et à te vider de tout ton sang pour parvenir à marcher convenablement. » Il n'était pas tout à fait capable de faire montre de son habituel niveau de sarcasme en prononçant ses mots.

Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant