Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)

13. Saletés de Romains avec leurs maudites incantations.

« Et bien voilà, je crois que nous sommes finalement arrivés à une impasse, » affirma Severus, en levant les yeux de ses notes de recherche. « Apparemment, nous avons épuisé toutes les pistes. »

Depuis son microscope, Hermione le regarda d'un air contrarié. « Mais qu'est-ce que tu veux dire ? Nos recherches progressent merveilleusement – nous avons répertorié plus d'une centaine de cellules, de mon sang comme du tien. Maintenant, nous allons pouvoir... »

Il l'interrompit. « Maintenant nous allons pouvoir quoi ? Si je me souviens bien, la prochaine étape que nous avions envisagée, c'était d'examiner les effets de l'énergie magique sur ces cellules. Tu as également proposé que nous essayions de déterminer à quel point ces cellules ressemblent à des cellules sanguines ordinaires. »

« Et ? » Elle semblait confuse. « Je ne vois toujours pas où est le problème, Severus. »

« Est-ce que tu as la moindre idée de ce que les équipements pour de telles recherches vont pouvoir nous coûter ? » demanda-t-il, se levant de son banc de travail pour approcher du sien. « Il faudrait que nous achetions des appareils moldus, et que nous les adaptions à nos besoins. A ma connaissance, il n'existe pas le moindre équivalent sorcier. Et je ne suis pas en train de te parler de choses que nous pourrions aller voler dans n'importe quel laboratoire en gardant la conscience plus ou moins tranquille. »

Il n'était pas à la moitié de son petit monologue que la compréhension commençait à se lire dans le regard d'Hermione, et au moment où il se tut, elle avait l'air grave. « Je vois ce que tu veux dire, » dit-elle. « Et je ne pense pas que l'école accepterait de nous financer, non plus. »

« Pour un projet qui n'a rien à voir avec l'enseignement de Poudlard, et qui n'aurait pas le moindre bénéfice à long terme pour l'école elle-même ? Non, je ne crois pas, non, » convint-il.

Elle plissa les yeux, le regardant avec attention. « Et je suppose que ce n'est pas vraiment la peine de compter sur des donations privées, si ? »

Soupirant, Severus secoua la tête. « Hermione, est-ce que tu es en train de me demander si j'ai les moyens de financer nos recherches ? La réponse est non, trois fois non. Mais où diable es-tu allée chercher l'idée qu'un professeur pouvait avoir autant d'argent, d'abord ? »

« Je me suis dit que peut-être... » commença-t-elle, haussant distraitement les épaules. « Je veux dire, Lucius Malefoy... » Hermione remua sur son tabouret, incapable de formuler clairement sa phrase.

« Tu t'es dit que comme j'étais un Sang Pur de Serpentard, et que, jusqu'à très récemment encore, j'étais en relativement bons termes avec des individus comme Lucius Malefoy, je devais être de leur rang financièrement parlant également ? »

Déconcertée, elle hocha la tête.

Pensivement, Severus répondit à la question qu'il avait lui-même posée, couvrant distraitement la main d'Hermione avec l'une des siennes. « Je suppose que si j'avais vécu il y a cinq siècles, ça aurait été le cas. Ma famille n'a pas toujours été démunie, ou du moins c'est ce qu'on m'a dit. Mais apparemment, la propriété a été vendue aux enchères après le décès de mon arrière-grand-père et depuis, les Snape tirent le diable par la queue. Je ne serais pas surpris que la maison de mon enfance fasse passer la demeure du clan Weasley pour un palace en comparaison. » Curieusement, ça ne le mettait pas mal à l'aise de confier ces fragments de son passé à Hermione. Il sourit un peu devant sa curiosité évidente.

« Vraiment ? » demanda-t-elle, question rhétorique. « Je n'en avais pas la moindre idée. »

« Je préfère ne pas dégager une image de pauvreté la plus abjecte, » répliqua-t-il. « Il n'y a plus grand monde qui s'en souvienne, de toute façon. »