Des gens ordinaires - Sevmione (Severus Snape x Hermione Granger)

14. La pire journée depuis hier.

Les cinq semaines qui suivirent semblèrent à la fois interminables, et beaucoup trop courtes. Severus aurait été incapable de décider s'il avait envie qu'elles passent plus, ou moins vite. Les accélérer aurait fait arriver les examens de fin d'année, et la fin du trimestre, plus rapidement, mais en même temps, les ralentir aurait voulu dire savourer plus longtemps ses soirées en compagnie d'Hermione.

Tous les élèves, et la plupart des professeurs étaient tellement absorbés par l'habituelle frénésie qui précédait les examens qu'il aurait probablement pu se déshabiller et danser nu sur la table de Gryffondor dans la Grande Salle pendant le dîner sans que personne ne s'en aperçoive. Hermione lui avait même confié que Potter et Weasley la laissaient enfin tranquilles, pour se concentrer sur leurs études. Evidemment, ça signifiait qu'ils la bombardaient maintenant de supplications pour qu'elle les aide à étudier, ce qu'elle était assez réticente à faire.

« Je n'ai pas envie de passer le mois prochain à essayer de leur faire entrer sept années de cours dans la cervelle, » lui avait-elle dit un soir. « Et puis, ce n'est pas comme s'il n'étaient pas suffisamment intelligents, l'un et l'autre, pour être parfaitement capables de réviser tout seuls. »

En son for intérieur, Severus n'était pas d'accord avec cette opinion de ses amis, mais il n'avait pas l'intention de le lui dire. Et puis, peut-être qu'il existait une possibilité infime qu'Hermione ait raison. Il était possible que Potter et Weasley soient raisonnablement intelligents, mais il maintenait cependant sa position sur une chose : à eux deux, ils avaient probablement moins d'une once de bon sens.

Et maintenant, à peu près à une semaine du début des examens, les couloirs étaient déserts dans la journée – les élèves s'enfermaient dans leurs Salles Communes ou la bibliothèque pour étudier, et les professeurs se barricadaient dans leurs bureaux, pour écrire leurs sujets, et essayer d'inculquer quelques derniers bribes de savoir aux élèves les plus obstinés qui venaient frapper à leurs portes.

Heureusement pour Severus, lors de sa seconde année d'enseignement, il était tombé sur une pièce verrouillée à triple-tour à côté de son bureau. Il s'était demandé ce que c'était. Il lui avait fallu pratiquement six mois pour désarmer les barrières magiques, mais une fois qu'il y fut parvenu, il y avait trouvé un véritable mine d'informations. Cinquante années d'examens de potions, pour les quatre premières années et la sixième. Il était courant, bien sûr, que les professeurs conservent leurs examens pendant dix ans, juste au cas où ils en auraient besoin pour une raison quelconque, mais à la connaissance de Severus, personne ne les conservait plus longtemps que ça.

Severus n'était pas bête. Alors que n'importe quel autre imbécile aurait débarrassé la pièce poussiéreuse, avant de l'utiliser pour autre chose, lui avait immédiatement remis en place les barrières de protection, et commencé à mettre au point un calendrier d'examens. S'il utilisait des sujets vieux de vingt-trois ans, et progressait de cette manière dans la pile de vieux papiers, personne ne remarquerait qu'il n'inventait rien. Ça faisait trop longtemps pour que la plupart des frères et sœurs ne le remarquent, et pas assez pour les parents.

Les seuls examens de fin d'année que Severus ait jamais écrits furent ceux qu'il avait donnés lors de sa première année d'enseignement. Depuis, il avait utilisé ses archives, faisant quelques ajustements et corrections lorsque son programme de cours différait un peu. Le résultat étant que, finalement, il ne fallait à Severus qu'environ trois heures pour rédiger ses sujets, quand il fallait au reste des professeurs près de deux semaines. Ceux qui avaient, comme McGonagall, la folle conviction que leurs examens devaient être intéressants, mettaient plus de temps encore, parce qu'ils cherchaient des questions qui 'provoqueraient' leurs élèves. Severus n'avait jamais trouvé de question qui le provoque outre mesure dans aucun des examens de Métamorphose qu'il avait passé de toute sa vie.