Wind Breaker - Aki - Le carrousel ne s'arrête jamais de tourner

Chapitre 12

Je sers fort mon frère contre moi, même si c'est douloureux a cause de mes blessures. Le voir aussi triste me brise le coeur, lui qui est d'habitude si joyeux, très énergique au point d'en être pénible. Devant, Sakura, Umemiya et Hiragii regardent tristement la scène. Sugishita est un peu plus loin en retrait tandis que Suo et Nirei sont non loin derrière moi.

Son frère ne donne plus de nouvelles depuis le décès de leurs mère, Aurore. Notre père est mort également. . . Il y a bien sa tante mais elle vit trop loin. Tout ce qu'il lui reste, c'est ma grand mère et moi. 

Ses sanglots finissent par se calmer lentement, et a force de le berçer, il finit par s'endormir contre moi. Cette journée a été épuisante mentalement pour lui. 

Je me met a trembler un peu, j'ai atteint mes limites, je redresse la tête vers Sakura, ma voix est chevrotante: 

-Prends le s'il te plait, j'en peux plus. . .

Il est d'abbords surpris mais il accepte. Il le prends délicatement pour le porter, a peine il quitte mes bras que je m'effondre vers l'avant. Sakura veut me rattraper mais Taiyo dans ses bras l'en empêche: 

-Aki! 

Des mains me rattrapent avant que je n'embrasse le sol. Je murmure en reconnaissant la poigne accompagné d'une voix qui laisse paraître de l'inquiètude: 

-Aki? T'es sûre que ça va? 

-Merci. . .Suo. . . J'ai besoin de dormir. . . 

A bout, mes yeux se ferment et je me laisse être emporté dans l'inconscience, arrêtant de lutter contre la douleur et le sommeil. 

-Dégages sale mochetée!

-La gueuse est de retour! Attention!

-T'aurais dû crever dans l'incendie! Ca nous aurait fait une erreur de la nature en moins! 

Bandage autour du bras, je sers plus fort la lanière de mon sac a dos avant d'avancer plus rapidement tête baissée dans la cours du collège, évitant de regarder les visages de ceux qui me pourissent la vie. 

Je me rends dans le batiment où se trouves ma classe, on me pousse dans les escaliers et je manque de les dévaler, je me rattrape de justesse a la rembarde. Une fille passe a côté de moi en lâchant un bruit de bouche méprisant. 

Je sers les dents, c'est bientôt finis, il ne reste que trois mois de collège a faire. Trois petits mois a passer en troisième, dans cette foutue classe. 

Le soir, je rentre chez moi, m'enfin, c'est chez ma mère, un petit salon ouvert sur la mini cuisine et une petite chambre avec la salle de bain qui y est relié. Ma mère est dans le canapé, les cheveux blonds en batailles attachés en un chignon mal fait, yeux ternes et cernés, rivés sur l'écran de la télévision, seule source de lumière de la pièce. Habillée d'un debardeur et d'un short. Elle joue de sa cigarette du bout de ses doigts, m'interpellant sans même se retourner pour me parler. 

-Va me chercher de la bière, yen a plus. 

-J'ai pas de liquide. 

-T'a qu'a voler. 

Je grimace, ne réponds rien. Je sais quelle a du liquide de rangé dans la chambre, pas beaucoup certe, mais je ne volerais pas. Mon ventre crit famine mais je n'acheterais pas de nourriture avec de l'argent sale. 

Je dépose le sac dans l'entrée et m'en vais donc dans la chambre sans un bruit, évitant les affaires éparpillés par terre dont certains puent le vomis ou d'autres odeurs plus douteuses.  J'ouvre une vieille boite de conserve qui garde son argent. Je prends quelques billets avant de sortir en faisant attention. Alors que ma main est sur la poignée de porte, elle ajoute en prenant une nouvelle cigarette: