Chapitre 21

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Sakura était tout fatigué ce matin quand je l'ai croisé au café de Kotoha, il se pose beaucoup de questions sur son nouveau rôle. La brune lui a conseillé que, pour commencer, il pouvait apprendre les prénoms de la classe, et de nous appeler par nos noms. 

Je ne connais pas la suite, je veux m'entretenir avec le chef avant que tout le monde ne soit ici. 

Musique de "the neighbourhood" dans les oreilles, mains dans les poches, je monte lentement les escaliers. Il est vrai que l'idée de Tsuge hier n'était pas mauvaise. Pour diminuer les patrouilles dans la zone du bar où je travaille, je peux très bien la surveiller grâce a mon poste le soir. Sur place, je pourrais me rendre en un éclair dans la rue en cas de conflits. 

Le soir, les lycéens pourront rester plus longtemps dans d'autres rues et ainsi limiter les problèmes. Mais cette idée n'est pas la seule raison de ma venue ici. 

Je toque a la porte menant au toit, enlevant un écoutteur. Je sens mon stress grimper en flèche, il est gentil mais est ce qu'il accepterait ma demande? Et s'il me trouvait vachement culotté et trop sûre de moi pour veiller seule sur une rue ? 

Je sors un chewing gum de ma poche pour commencer a le macher, je tente de faire descendre ma nervosité mais ça ne semble pas marcher. La voix du chef me parvint : 

-Entre! 

Je pousse la porte déjà entre ouverte avant d'avancer prudemment sur le toit. Je tombe nez a nez avec Sugishita, les mains pleines de terre qui me regarde a la fois gêné que je le vois en train de jardinner et a la fois en train de me fixer du regard l'air de dire " Ya un problème ? Tu rigoles t'es morte". 

Je lui lance un sourire crispé avant qu'on vienne me tapoter le dos un peu brusquement: 

-Bah alors ! Qu'est ce que tu fais la Aki? 

Je me retourne pour le découvrir, il s'est visiblementtrès très bien remis de son petit affrontement avec Choji. On dirait que ce n'était qu'une promenade de santé. 

J'ouvre la bouche prête a parler mais le stress me prends a la gorge, aucun mot ne veut sortir, pas un seul son. 

Jamais avant je n'ai eu a demander une sorte de faveur a quelqu'un, lui demander de me faire confiance. Parce qu'avant, je ne faisais moi même confiance a personne, et personne ne me faisait confiance. J'étais la rejetée de ma classe, si j'osais faire quelque chose, on me rabaissait aussitôt en me rabachant que je n'étais capable de rien. Une incapable. Une moins que rien. Juste lever la main en classe pour répondre a une question me valait des moqueries. Et la moindre erreur me suivait pendant des jours. 

Je n'ose même pas le regarder en face, seul son large sourire emplit de bienveillance me parvient. Sa main vient se poser sur mon épaule, me sortant brusquement des sombres souvenirs qui me sont revenus, il lance a Sugishita: 

-Tu peux nous laisser deux secondes s'il te plait? 

Il s'en va en bougonnant, laissant derrière lui son pot de terre. Je me force a déglutir avant d'oser demander: 

-J'ai une faveur a te demander, mais avant ça, j'aimerais faire une proposition sur la surveillance d'une certaine rue. 

-Je t'écoute. 

Bien qu'il soit devenu plus sérieux, son sourire n'a pas disparut. J'inspire profondément m'accrochant au sentiment de bienveillance qu'il dégage: 

-Je travaille le soir dans la rue Lavande, dans un bar. Je me disais que pour soulager les patrouilles du soir, je pouvais m'en charger. Je m'en sens capable, je serais déjà sur place et pourrais agir dans l'immédiat si quelque chose se passe. Et, grâce a mon activité dans le bar, je peux entendre des échanges si jamais des personnes veulent s'en prendre a la ville. Car au boulot, je ne porte pas l'uniforme du lycée. 

Wind Breaker - Aki - Le carrousel ne s'arrête jamais de tournerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant