Le 04 Novembre

15 3 5
                                    

-Toc toc toc.

-Hmm...

Ma mère entre dans ma chambre. Je me cache sous mes couvertures. Je ne veux pas affronter la journée. Non.

-Allez, debout chérie.

-Laisse-moi.

-Tu dois y aller, papa a fait des gaufres, elles sont chaudes.

Elle tire les rideaux, laissant entrer un flot de lumière crue. Je rabats ma douillette sur ma tête, les gaufres ne suffiront pas pour me sortir de ce lit. Pas aujourd'hui.

-Allez, s'il te plaît, lève-toi.

À côté de mon lit, sur ma  table de chevet en bois usé qui supporte ma lampe de chevet, mon réveil et mon téléphone portable que je prends pour regarder l'heure et l'horaire de la journée. Mon armoire en bois massif est légèrement ouverte, révélant mes vêtements éparpillés. Près de la fenêtre, mon bureau encombré encore de plein de boites et d'un ordinateur portable me sert de poste de travail.

Il est 7h30 et je commence en anglais. Une nouvelle classe, un nouveau prof. Non, je ne veux pas. Je dépose mon cellulaire et m'enfonce encore plus dans mon lit.

-Crépuscule ! Debout.

-Non !

Je n'ai pas besoin de la voir pour savoir qu'elle lève les yeux au ciel. Elle arrache la couverture d'un coup sec, laissant l'air froid m'envelopper.

-Maman ! que je crie en colère. Pourquoi ne peut-elle pas comprendre que c'est trop pour moi ?

-DEBOUT !

-NON !

-Écoute, je sais que c'est beaucoup de nouveautés, de stress, mais tu as déjà manqué deux cours hier après-midi. Il faut que tu y ailles, MAINTENANT !

-JE VEUX PAS. Laisse-moi tranquille. Tu m'énerves.

-Okay, si c'est comme ça.

Elle sort de ma chambre, je reprends ma couverture. Quand elle revient, elle me l'enlève à nouveau et me vide une bouteille d'eau froide dessus. Je sors de mon lit d'un coup.

-Criss de folle ! Sors de ma chambre ! C'est quoi ton problème ?! que je lui crie après.

Une rage sourde monte en moi, bouillonnant juste sous la surface alors que je fixe ma mère avec des yeux pleins de reproches.

-J'ai réussi à te mettre debout, dit-elle.

-AAAAARHH ! Je hurle de toutes mes forces en lui lançant mes oreillers.

Elle finit par sortir. Je ne sais pas ce qui me pousse à agir comme ça. C'est moi mais pas moi en même temps. C'est plus fort que moi.

Je sors en courant pour éviter ma mère et prendre une longue douche chaude. La douche est trop cool ici. Les sont murs recouverts de carrelage gris foncé et un sol en pierre noire. Un grand miroir sans cadre domine le lavabo en marbre blanc, sous lequel se trouvent des tiroirs contenant divers produits de toilette. La porte de la douche est en verre et elle est encadré de murs en pierre grise et noir et est équipée d'un pommeau carré et large qui dispense une pluie d'eau chaude apaisante. Des serviettes moelleuses, soigneusement roulées, sont empilées sur une étagère en bois, et un petit panier de plantes vertes ajoute la touche de ma mère. L'odeur fraîche du savon et du shampooing emplit l'air, créant une atmosphère relaxante.

-Mon trésor, je dois prendre une douche avant de partir au travail, dit-il en frappant doucement à la porte.

-Oups ! Désolé papa. Je sors.

-Merci.

-Papa ?

-Oui !

-Tu veux m'amener du linge, s'il te plaît ? J'ai oublié.

-Oui, bien sûr.

Il revient après un temps. Je soupçonne ma mère d'avoir choisi. Je n'avais pas l'intention de mettre l'uniforme d'école. Je n'ai pas le choix. Un polo noir, la jupe carottée, de longs bas noirs et un BANDEAU !

Je m'habille en évitant soigneusement le bandeau, laissant la salle de bain à mon père, toujours en train de chialer intérieurement contre l'injustice de cet uniforme ridicule.

-Dépêche-toi, les gaufres vont être froides, me dit mon père.

Je descends donc manger. La table de la cuisine est déjà dressée pour le petit-déjeuner, avec des assiettes de gaufres dorées fumantes, nappées de sirop d'érable, et des fruits frais. L'odeur sucrée des gaufres cuitent emplit l'air, se mêlant au parfum du café fraîchement préparé. Quand j'ai fini, je m'apprête à monter dans ma chambre, mais ma mère me bloque le chemin.

-Tu es dans le chemin, maman. Tu ne devrais pas déjà être partie au travail toi ?

-Non, je travaille à 9h20 aujourd'hui. Prépare-toi pour l'école ou je ne t'emmène pas au cirque ce soir.

Je lui fais les gros yeux. Elle utilise encore le cirque pour me manipuler.

-Okay...

Elle me laisse passer et je vais me préparer.

-Tu as pris ta pilule ? dit ma mère au loin.

-NON

Je prends mon skate et me prépare à aller à l'école.

-Je t'emmène, tu vas être en retard et il fait froid dehors pour le skate.

Je lève les yeux au ciel. J'aurais pu aller me promener sans aller à l'école, mais elle me connaît trop bien. Je vais dans la voiture et mets mes écouteurs dans mes oreilles.

...

On arrive devant l'école. Ma mère s'arrête devant la porte d'entrée. Je regarde l'heure, il est 8h50. Une vague de stress m'empare. Dans 10 min... ma mère me tire un écouteur hors de mon oreille, ce que je déteste.

-Hé, t'es arrivée, dit-elle.

Et je remets les écouteurs et continue à regarder par la fenêtre en jouant avec mes cordons de veste nerveusement. Mes yeux tombent sur Oli et un autre garçon identique. Wow, des jumeaux ! Le frère de Oli semble différent malgré le physique pareil. Il n'a pas du tout la même façon d'être, il est encore plus attirant selon moi.

Voilà ce qui me motive à laisser tomber mon ego et aller à l'école. Peut-être que cette journée ne sera pas si terrible après tout.

Allô, ByeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant