Le 16 Novembre

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— Hey !

Je sursaute, et ça le fait rire. Un rire que je n'avais jamais entendu, à la fois léger et profond, comme une mélodie qu'on n'oublie pas. Des papillons se mettent à virevolter dans mon ventre. Mes joues chauffent, et mes oreilles se teintent de rouge.

Je suis allongée sur ma trampoline, un manteau épais, une tuque et des mitaines pour braver le froid. Je relève la tête, et là, Felix me regarde, ses yeux verts brillants sous la lumière de l'après-midi.

— Salut, qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je reviens de l'école. Je suis passé par ici et je t'ai vue allongée sur ta trampoline.

— Tu veux me rejoindre ? Je lui demande en désignant la place à côté de moi. C'est confortable.

— Okay !

Il ouvre le zip de la porte du filet et se glisse doucement à l'intérieur. La trampoline rebondit sous son poids, et ça me fait rire, un peu nerveusement. Il se couche à côté de moi. À cause de la gravité, nous roulons tous deux vers le centre, comme attirés par un même point d'attraction. Son corps se rapproche du mien, et je sens la chaleur se diffuser autour de nous. Mon cœur s'emballe. Je rougis jusqu'aux orteils. Son parfum me parvient, doux et épicé , et sa respiration frôle mon oreille, régulière, apaisante.

— C'est vrai que c'est confortable, dit-il, un sourire dans la voix. Tu vas la démonter quand ?

— Je la démonte pas, je la déneige tous les hivers.

— Pourquoi autant de travail ?

— Parce que j'aime vraiment faire de la trampoline... et peut-être que je suis un peu folle.

Il éclate de rire, et c'est contagieux. Ce rire est si beau, si sincère. Je me sens légère, comme suspendue dans l'air avec lui.

— Si jamais j'ai une grosse envie de trampoline, je sais où venir, alors.

Nous rions tous les deux. Le temps semble ralentir autour de nous.

Felix reste là, allongé à mes côtés, les yeux fixés sur le ciel. Ses mains sont posées derrière sa tête, et je vois ses doigts se détendre, comme s'il profitait du moment. Ça me fait sourire. Peut-être qu'il se sent aussi bien que moi, ici, sur cette trampoline. Le vent souffle doucement, mais j'ai l'impression que le temps se suspend quand il est près de moi.

Une odeur de chocolat chaud et de biscuits flotte dans l'air. Je relève la tête, cherchant d'où ça vient, et je vois mamie apparaître à la fenêtre.

— Les enfants ! Un petit chocolat chaud et des biscuits ?!

— Mamie ! Je m'exclame en me levant d'un coup. Je ne savais pas que tu étais là. Je suis trop contente !

Je me tourne vers Felix, hésitante. Je voudrais l'inviter à venir, mais je me demande s'il a envie de suivre. Je le regarde dans les yeux, et il me sourit, un sourire doux et tranquille, celui qui me dit tout sans qu'il ait à dire un mot.

— Tu veux ? Je lui demande, un peu timide.

Il me répond par un autre sourire, celui qui veut dire "oui" sans hésiter.

— Oui, avec plaisir.

Je me précipite vers la porte, prête à retrouver la chaleur de la maison, mais une petite voix dans ma tête me dit que cet instant sur la trampoline aurait pu durer un peu plus longtemps. Comme si j'aurais voulu le prolonger, garder cet équilibre parfait entre nous.

Un peu de drame dans le prochain chapitre!!

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Allô, ByeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant