3 - sentiments refoulés

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POV Jordan :

Quand je vis le message de Gabriel, une bouffée de chaleur m'envahit et j'eus le souffle court pendant quelques secondes. Au même moment, j'étais sur sa page Instagram, à regarder ses anciennes photos. Comment pouvait-il le savoir ? Est-ce que j'avais écrit ou aimé quelque chose ?

Honnêtement, c'était super flippant.

Je scrollai sur les dernières photos que je venais de regarder, pour remarquer que j'avais aimé une de ses photos sans faire attention. Oh non.
Je me mordillai la lèvre, angoissé : c'était gênant au possible parce que maintenant il devait se douter que j'étais intéressé... enfin pas intéressé au sens où il me plaît, parce que je ne suis pas gay, mais c'est simplement qu'il m'intrigue.. c'est normal ça non?

Je décidai enfin d'ouvrir mes messages privés et regarda la conversation que Gabriel avait lancée.

"🔥🔥🥰"

Wow. Ouais d'accord il a sûrement du croire que j'étais intéressé.
Mais c'est pourtant pas le cas !
Je passai une main sur mon visage et me frottai les yeux, me demandant comment j'allais pouvoir me sortir de ce bourbier avec le premier ministre français qui m'envoyait des messages sulfureux à tendance très... peu catholique.
Et moi qui essayait pourtant de toujours préserver une image publique correcte, si ça venait à ce savoir, alors c'était raté !

Je relis le message, me demandant quoi répondre.. mais je sentais aussi un petit chatouillement dans mon ventre, une sorte de sentiment d'exaltation intriguant. Je décidai néanmoins de l'ignorer, pensant simplement que j'avais un peu mal au ventre.
Le repas de midi n'avait sûrement pas dû être très bon... et ça devait être la raison pour laquelle mon bas ventre faisait des siennes, forcément.

Le regard fixé sur le message, je me creusais la tête. Mais pourquoi m'avait-il envoyé ça ?
Il fallait absolument que je sache, alors je décidai d'être complètement honnête et de simplement lui demander.

Je répondis :
"Que me vaut cet honneur, Monsieur Attal?"

J'espérais vraiment qu'il ne le prendrait pas de manière séductrice. J'avais essayé de rester poli et professionnel, bien que ses sourires en coin lors de nos débats et son arrogance naturelle m'aient fait esquisser des sourires de temps en temps. De toute façon, je ne pouvais pas me permettre de devenir son ami, ses idées beaucoup trop opposées aux miennes.

"Alors oui, il était beau garçon, mais probablement pas autant que moi de toute façon". pensais-je pour moi-même

Mon téléphone vibra et la réponse ne se fit pas attendre. Je lis son message avec curiosité

"Simplement vous faire remarquer à quel point vous êtes charmant, et que vous m'intriguez. Vous avez aimé ma photo. Je ne pouvais pas rater cette chance"

Mon coeur battait à la chamade et j'avais vraiment du mal à me calmer, mes mains tremblaient légèrement devant ce message si... explicite. Je pris une grande inspiration et tentait de formuler une quelconque réponse, mais il semblait que je sois encore trop perturbé pour répondre comme je l'aurais voulu.

Je devais admettre que c'était extrêmement flatteur de recevoir ce genre de compliment de la part d'Attal. Surtout lui, pourquoi surtout lui, j'en sais rien... il a ce petit quelque chose. S'il avait été du même parti que moi, je l'aurais sûrement considéré comme mon meilleur ami. Il est vraiment fort dans son domaine et très intelligent.

Mais rien de plus que ça, non? Il ne faudrait pas que je me rapproche trop de lui... je ne voudrais pas que les gens pensent que je trahis mon parti et mes convictions.

Mes yeux parcoururent une énième fois les lignes du message. Une partie de moi voulait entrer dans son jeu, et une autre partie avait peur que cela parte trop loin, et aussi, je craignais de lui donner de faux espoirs et de lui laisser croire que je pouvais être intéressé.

Toutefois, je ressentais l'envie de m'amuser un peu, attiré par l'attention étrange que Gabriel semblait m'accorder.

"Si je puis me permettre, vous avez été le premier à aimer une de mes plus anciennes photos, très cher"

"Pardon ?
C'est complètement faux ça."

"Regardez par vous-même"

Quelques secondes après, je lui envoyais la capture d'écran contenant la notification que j'avais reçue à 3:53 du matin, ou il avait aimé une photo de moi encore tout jeune, au début de ma carrière politique.

••

Cinq heures plus tard, il n'avait pas répondu. Il était quasiment 20h et je n'allais pas tarder à rentrer chez-moi.
J'étais un peu déçu qu'il ne m'accorde pas de réponse et je retournais parfois sur la conversation, rien que pour savoir s'il m'avait écrit ou pas. Au final, j'aurais peut-être bien aimé continuer à discuter avec Gabriel de cette manière...

Plus tard dans la soirée, alors que j'étais déjà couché dans mon lit avec l'intention de dormir, j'ai très vite compris que je n'y arriverais pas car je n'avais de cesse de penser à lui.  Je tentais malgré tout de chasser ces images de mon esprit car elles venaient s'imposer à moi de manière importune. J'espérais secrètement pouvoir le revoir, je voulais trouver des prétextes pour être avec lui, je pensais tellement à lui, au point où ça tourmentait mes propres convictions.

Je m'allongeai sur le dos et fermai les yeux, l'image de Gabriel se dessinant dans mon esprit. Je me répétais encore une dernière fois que ce n'était que des pensées perverses et interdite, dans le but de trouver le sommeil et passer une nuit paisible, mais tout chez Gabriel Attal hantait mon esprit.

Instinctivement, ma main glissa sous mon bas de pyjama, effleurant mon bas-ventre. À chaque mouvement, je pouvais clairement distinguer le visage de Gabriel dans mon imaginaire. Et je me laissai emporter par ces sensations, mon corps réagissant malgré moi. Dans ma lutte intérieure se confrontaient mes convictions et mes valeurs, face à mes désirs impurs du Premier Ministre et à chaque fois, je réalisais qu'il m'était de plus en plus difficile de nier et d'éviter ce sentiment de plaisir inextricable relié à Gabriel.

Presque essoufflé, je gardai les yeux fermés. Je ne voulais pas les ouvrir car cela serait comme faire face à une réalisation il y a des faits que je voulais enfouir à tout jamais. Je savais que cette réalisation bouleverserait ma vie et tout ce que j'ai construit jusqu'à maintenant. J'étais perdu entre accepter ou refouler mes sentiments.

[attal x bardella] ; hit me hard and softOù les histoires vivent. Découvrez maintenant