21 - le coup d'avance

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Point de vue de Jordan Bardella :

Le lendemain matin, je pénétrai dans le bâtiment moderne du siège du Rassemblement National avec une appréhension grandissante.

Aujourd'hui, les murs gris de l'endroit que je considérais être une seconde maison me semblaient froids et impassibles, avec le sentiment qu'ils se resserraient autour de moi à chaque pas. Des collègues me saluaient dans les couloirs et nous échangeâmes des sourires et quelques mots courtois. Malgré mon apparence confiante, jamais je ne m'étais senti aussi vulnérable alors même que j'étais président du parti.

Je savais que Marine m'attendrait, prête à déchaîner sa colère. La situation était explosive et je savais que l'affrontement et les conséquences seraient inévitables.

Hier soir, après manger, Gabriel m'avait supplié de ne pas venir. Mais je savais pourtant que je ne pouvais pas fuir cette confrontation. Marine voyait en notre couple une menace, un scandale capable de détruire tout ce pour quoi elle avait œuvré. Mais ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que pendant les deux semaines durant lesquelles je m'étais éloigné de Gabriel, j'avais pris le temps d'analyser, point par point, les failles qui me permettraient de conserver ma place au sein du parti, quoi qu'il en coûte.

Et dans le meilleur des cas, sans avoir besoin de sacrifier ma relation avec Gabriel.

J'arrivai enfin devant la porte du bureau de Marine. Je m'arrêtai quelques secondes pour prendre une profonde inspiration avant de frapper, puis d'entrer sans attendre de réponse.
Elle était là, derrière son bureau, ses yeux bleus perçants fixés sur moi avec une intensité glaciale. Elle savait que je viendrais.

Je restai statique, devant l'entrée, la porte fermée derrière moi.

« Jordan, »commença-t-elle d'une voix qui se voulait calme, mais qui trahissait une colère contenue, « viens » elle m'indiqua le fauteuil devant son bureau.

Je m'avançai doucement dans la pièce, allant m'asseoir là où elle m'indiquait.

Marine me fixait, une atmosphère lourde remplissait la pièce. Elle se redressa sur son siège, les éclairs dans ses yeux me préparant à l'inévitable.

Paniqué, sans lui laisser le temps de prendre la parole, je lançai :

« Marine, je sais ce que tu vas dire. Mais écoute-moi avant de tirer des conclusions hâtives. »

Surprise, elle haussa les sourcils une seconde avant d'éclater de rire hypocritement, un son amer et dépourvu de joie.

« T'écouter ? Tu as déjà mis notre parti en danger une fois, Jordan ! Ton... ton aventure avec Gabriel Attal est impossible. Tes folies ont déjà failli nous coûter cher. »

Je serrai les poings pour contenir ma propre colère.

« Marine, ce n'est pas une "aventure", comme tu dis. Je l'aime. Et rien de tout ça ne serait arrivé si Nolwenn n'avait pas fouiné dans des affaires qui ne la regardent pas ! » je m'emportai, mais mon ton grave et autoritaire ne faisait aucunement flancher Marine, au contraire, ça l'énervait d'autant plus.

Elle frappa du poing sur le bureau, faisant trembler les objets dessus.

« Je t'interdis de parler comme ça de Nolwenn ! Au contraire, elle a eu bien raison ! Sans elle, la presse, l'opposition, ils auraient pu utiliser ça contre nous.
Et tu devrais être bien content que votre petite histoire chez elle soit restée discrète. Nos adversaires se seraient régalés de ce scandale.
Et après, tu as encore le culot de débarquer dans mon bureau, nonchalant, en prétendant que tout va bien ? »

[attal x bardella] ; hit me hard and softOù les histoires vivent. Découvrez maintenant