Point de vue de Jordan
Le lendemain matin, je me réveillai, Gabriel à mes côtés. Il devait être environ 5 heures du matin, à en juger par le fait que le soleil n'était pas encore levé, mais que le ciel était plutôt clair.
Dans un coin de mon esprit résidaient encore des souvenirs de la nuit précédente, qui me semblaient à la fois irréels et précieux, un souvenir doux gravé dans ma mémoire, mélangé à une joie inégalée de l'avoir retrouvé. À côté de moi, Gabriel dormait encore, sa respiration calme et régulière. Je me sentis étrangement apaisé par sa présence. Peu à peu j'apprenais à être à l'aise à nouveau avec lui, à lui faire confiance, peut-être, aussi.
Malheureusement, cet instant de tranquillité fut de courte durée. Mon téléphone se mis à vibrer sur la table de chevet, brisant le silence délicat de la pièce. Bien évidemment, c'était Marine qui m'appelait.
Sous le fait de l'angoisse, mais aussi parce que je n'avais pas la force de décrocher aussi tôt, je ne lui répondis pas. Elle enchaîna cependant très rapidement avec un message.
À 5:58 — MLP
"Rejoins-moi au QG du parti dès que possible. Nous devons parler."
Je savais déjà de quoi elle voulait parler, et cette conversation n'allait pas être facile.
Alors, regroupant le peu de forces que j'avais pu récupérer pendant cette courte nuit de sommeil, je me levai pour m'habiller et me préparer à partir, dans le silence le plus complet. Tous mes gestes étaient calculés pour ne faire aucun bruit et ne surtout pas réveiller Gabriel.
Après avoir laissé un petit mot doux sur la table de chevet, j'appelai mon chauffeur pour me rendre au quartier général du Rassemblement National. Le trajet me parut interminable, chaque minute amplifiait grandement mon anxiété, même si je connaissais déjà la finalité de notre rendez-vous.
Autour du QG, les rues de Paris étaient animées, mais aujourd'hui, je me sentais comme un étranger dans cette agitation, trop perdu dans mes pensées pour me mêler au mouvement de la foule.
En entrant dans le bâtiment, je ne pus m'empêcher de remarquer l'atmosphère lourde et tendue qui y régnait. Je sentais des regards furtifs posés sur moi à la volée, et j'entendais des chuchotements des membres du parti, et tout ça ajoutait à mon malaise croissant. Je me sentais comme étranger dans mon propre milieu, pourtant, j'avais toujours été adulé dans ces couloirs, et aujourd'hui on me donnait l'impression d'être devenu un paria.
Je me dirigeai vers le bureau de Marine, tentant de garder la tête haute, le corps droit, feignant une fausse fierté, chaque pas résonnant comme un coup de marteau sur le sol carrelé.
♰
« Jordan, tu es enfin là. » dit-elle d'une voix incisive, critique.
Je m'assis, sentant le poids de son regard sur moi. Elle prit une profonde inspiration, puis commença.
« Jordan, tu sais pourquoi je t'ai convoqué. Les résultats des législatives sont catastrophiques. Nous avons perdu, et c'est en grande partie à cause de toi. »
Ses mots me semblèrent particulièrement déplacés, jetant sur moi un blâme qui n'avait pas lieu d'être et qui n'était pas justifié.
« À cause de moi ? Non, certainement pas ! Vous étiez tous derrière moi pour me guider, pour m'aider à mener cette campagne, vous n'avez jamais relevé le fait que je commettais des erreurs de communication— »
Elle leva une main pour m'interrompre.
« Ne commence pas avec des excuses. Tu sais aussi bien que moi que tes performances sur les plateaux télés ont été médiocres. Tu étais distrait, déconcentré. Et tu sais tout comme moi pourquoi ça a été le cas. »
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[attal x bardella] ; hit me hard and soft
FanfictionCette histoire retrace le parcours politique de Jordan Bardella et de Gabriel Attal depuis le débat qui a tout changé. Leur amour, leurs conflits, leurs peines, les séparations et les trahisons. ᯓᡣ𐭩 ⋆𐙚 ₊ °