37 - family line

1K 51 113
                                    

Point de vue de Gabriel :

Quelques heures plus tard, j'arrivais devant maison familiale. En sortant de la voiture, l'air légèrement parfumé par les fleurs du jardin m'enveloppa comme une étreinte familière, me rappelant à des souvenirs d'enfance.

Nikolai, Iris et Noémie, étaient déjà sur le perron lorsque je descendis de la voiture. Je me dirigeai vers eux d'un pas rapide, heureux de les voir.
Nikolai courut dans mes bras, et nos retrouvailles furent un mélange de rires et de câlins doux. Nous étions tous plus que joyeux à l'idée de passer encore un été ensemble.
Puis, Fanny arriva quelques secondes plus tard et me serra elle aussi dans ses bras avec une vigueur qui me coupa presque le souffle.

« Petit frère, tu m'as manqué ! » s'exclama-t-elle, un sourire radieux illuminant son visage.

Je fus surpris par sa réaction enjouée : lorsque nous avions discuté par messages il y a quelques semaines, elle semblait encore quelque peu choquée des nouvelles, et semblait très réticente à l'idée de ma relation avec Jordan. Mais son comportement face à moi me laissait penser qu'elle avait pris le temps d'intégrer l'information et de, peut-être, voir les choses autrement.
Je me mis à espérer que cela pourrait être aussi le cas de ma mère, avec un peu de chance.

Ma mère, elle, se tenait un peu en retrait, les bras croisés sur sa poitrine. Mais ses yeux parlaient pour elle. Nous avions un lien bien assez proche pour lire les émotions de l'autre, de la même manie que l'on lit dans un livre ouvert. Et je savais qu'elle devinait déjà une part de mes pensées, mon inquiétude, sans que j'aie à dire un mot.

« Alors, Gabriel, prêt pour des vacances loin du travail ? » plaisanta Iris, détournant mon attention en m'attrapant par le bras.

Elle me demandait ça, tout en sachant pertinemment que ce n'est pas vraiment une option pour moi.

Nikolai, le plus jeune, bien trop excité à l'idée de me revoir après des mois d'absence, me sauta littéralement dessus, manquant de me faire perdre l'équilibre.

« Gaby ! On t'a préparé ta chambre préférée ! Et maman a même fait ton plat préféré ! »

Je ris en les écoutant, laissant leurs voix et leur affection m'envelopper. Mais malgré leur chaleur, je ne pouvais ignorer la tension latente qui flottait autour de moi, comme une ombre furtive, particulièrement perceptible dans le sourire un peu forcé de ma mère, qui restait en retrait. Elle était debout à l'entrée, observant la scène d'un air pensif, ses bras joints devant elle comme si elle cherchait à contenir une émotion qu'elle ne voulait pas laisser transparaître.

Ma mère finit par s'approcher, ses pas presque silencieux sur le gravier de l'allée.
Son sourire était doux, mais ses gestes révélaient une profonde inquiétude. Elle m'embrassa sur la joue délicatement, posant ses mains sur mes épaules.

« Bienvenue à la maison, Gabriel. »

Son ton était chaleureux, mais j'y sentais une hésitation, un doute. Cette hésitation que j'avais pressentie dans les dernières conversations téléphoniques, où le silence s'était étiré plus que de coutume après mes réponses.

Je sentis un nœud se former dans mon estomac, mais je me forçai à lui sourire.

« Merci, maman. Ça fait du bien de vous voir, tous réunis. »

Nous entrons tous dans la maison, les uns après les autres. Les murs que ma mère avait décoré des souvenirs de notre enfance m'accueillant et me faisant instantanément ressentir ce sentiment de familiarité qui me réconfortait à chaque fois.
Je remarquai que ma mère avait récemment ressorti une vieille photo de moi enfant, entouré de mes sœurs, tous souriants et insouciants. L'image me serra le cœur, m'apportant un peu de nostalgie.

[attal x bardella] ; hit me hard and softOù les histoires vivent. Découvrez maintenant