Chapitre II

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Alors que Jordan quittait la pièce, je restai quelques instants, immobile, à réfléchir à ce qui venait de se passer. Une discussion impromptue venait de créer un pont entre nous, quelque chose de rare et précieux dans l'univers souvent acerbe de la politique. Alors que je récupérais mes documents, je ne pouvais m'empêcher de penser à notre échange.

Les jours suivants furent marqués par un enchaînement de travail et de débats, mais l'idée de retrouver Jordan ne me quittait pas. Finalement, je pris l'initiative de lui envoyer un message.

"Salut Jojo, on pourrait se retrouver pour un café un de ces jours ? ~ Gabriel."

Je souris en envoyant le message, conscient de l'audace de l'utiliser encore une fois ce surnom. Quelques minutes plus tard, mon téléphone vibra.

"D'accord Gaby, disons vendredi 17h ? ~Jordan."

Un sourire se dessina sur mon visage. Le vendredi arriva rapidement, et je me retrouvai assis à une table de café, observant les passants. Jordan arriva quelques minutes plus tard, un sourire aux lèvres.

— Salut Gaby, alors comment ça va depuis notre dernière rencontre ?

Gaby. Ça sonne différent que par message.

— Ça va, et toi Jojo ?

Il sourit, s'asseyant en face de moi.

— Pas mal, merci. Tu as eu une idée derrière la tête en proposant ce café ?

Je pris une gorgée de ma boisson avant de répondre.

— Oui, en fait, je voulais continuer notre discussion. Je pense vraiment qu'on peut faire bouger les choses si on essaie de se comprendre plutôt que de s'opposer constamment.

Jordan baissa la tête, hésitant à répondre avant de dire.

— Tu sais, Gabriel, j'ai réfléchi et je pense qu'on devrait se contenter d'une relation professionnelle. Dit-il d'un ton sérieux.

Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite en entendant ces mots sortir de sa bouche.

Quel est ce sentiment..?

Le sérieux de Jordan me prit par surprise. Je reposai ma tasse, essayant de masquer ma déception.

— Ah, d'accord. Je comprends. Dis-je, tentant de garder un ton neutre mais ma voix tremblante me trahie.

Jordan me regarda avec une expression que je n’arrivais pas à décrypter.

— Ne te méprends pas, Gabriel. Ce n'est pas que je n'apprécie pas nos échanges. Au contraire, je les trouve très enrichissants. Mais... il y a des limites que je pense qu’on devrait respecter.

— Des limites ? répétai-je, intrigué.

— Oui, des limites professionnelles. Nos divergences politiques sont profondes et visibles au public. Et je pense que les choses peuvent devenir compliquées si on laisse notre relation devenir trop personnelle.

Je pris un moment pour digérer ses paroles. Il avait raison, bien sûr. La politique est un domaine impitoyable où les apparences comptent presque autant que les actions. Mais il y avait quelque chose dans notre échange qui me faisait croire que nous pouvions transcender ces limites.

— d'accord je comprends. Dis-je d'un ton sérieux.

— Merci monsieur Attal. Dit-il d'un ton professionnel.

Non.. ça ne peut pas se passer comme ça.. pourtant j'avais tous bien fais.. pourquoi..  pourquoi ? Jordan..

— sur ce.. je vous laisse monsieur Bardella. Dis-je d'un ton serieux avant de me lever de ma chaise et de partir en laissant ma tasse de café.

Je sortis du café, le cœur lourd, le pas rapide. Chaque mètre parcouru m’éloignait un peu plus de cette conversation décevante. L'air frais de la rue ne parvenait pas à apaiser l'agitation intérieure qui me rongeait. Tout en marchant, je repensai à nos échanges précédents, à ce lien fragile que j'avais cru établir.

Pourquoi...? Pourquoi je ressens ça..? On dirait que je viens de sortir d'une rupture amoureuse...

Sans m'en rendre compte, je vis que je m'étais mis à pleurer..

Quoi..? Mais pourquoi..? J'ai mal.. j'ai mal au cœur.. mon cœur.. j'ai tellement mal.. ce n'est pas vrai.. ne me dites pas que je suis encore... amoureux..? Non c'est pas possible..

Les jours suivants furent encore plus intenses, remplis de réunions, de débats et de prises de décision. Jordan et moi nous croisions souvent, je n'osais pas le regarder dans les yeux. Je ne répondai plus à ses salutations professionelles. Cependant, cette distance froide me pesait plus que je ne l'aurais cru.

            To be continued..

Voilà le 2eme chapitre, je pense que vous ne vous attendiez pas à cette suite haha ! Mais ne vous inquiétez pas l'histoire ne fait que commencer..

Political Love (Bardella X Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant