ʚ Chapitre 35 ɞ

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Le paysage était magnifique. Je m'extasiais pour chaque petite chose, ce qui amusait le vieil homme qui nous faisait traverser. Diluc ne fit pas un seul commentaire, il se contentait de me caresser la main avec son pouce. J'avais l'impression qu'il était encore tendu, et je comprenais parfaitement pourquoi. Je ne l'embêtais donc pas avec cela, et profitais un maximum du paysage. Une fois arrivés, Diluc paya généreusement le vieil homme, qui ne savait plus où se mettre en voyant le contenu de la bourse. Cela me fit de la peine, et je serra la main de Diluc. Il traçait des cercles avec son pouce sur ma main, et je me calma. Nous partons nous balader dans les rues du port. Je devais me retenir de m'arrêter sur chaque petite chose qui me ravissait. Au lieu de ça, j'entrainais Diluc vers les petits stand éparpillés dans les rues. J'achetais quelques souvenirs, surtout du thé. Je m'arrêta devant un stand de jouets et regarda Diluc avec joie

 « On pourrait en acheter pour les jumeaux ? »

Il ne me répondit pas tout de suite, les yeux rivés sur le marchand, qui déglutis avec difficulté. Puis, il hocha la tête en me faisant un fin sourire.

« Choisis ceux que tu préfères, dit-il.
- Ah non, je veux que tu choisisses, toi aussi !
- Très bien, d'accord. »

Alors que je choisissais un jouet charrette, Diluc prit un jouet dragon, comme dans les spectacles liyuens que l'on voyait dans les rues. Il paya les jouets et je prit le sac les contenant, toute contente. Diluc m'embrassa sur le front, et je le vit enfin se détendre; ses yeux avaient repris cette douce lumière aimante que j'admirais avec douceur. Son visage n'était plus crispé, et il respirait plus régulièrement. Je lui prit alors la main en continuant ainsi à regarder les stand. J'acheta du thé, des gâteaux, et finit par m'arrêter devant un stand de nourriture, le ventre gargouillant. Diluc me regarda, amusé, et nous commandons des nouilles. Une fois installée, je souffla de contentement.

« Qu'est-ce que c'est joli, comme endroit ! Je ne m'en lasserais jamais !
- C'est vrai.
- Tout le monde est si gentil... Bien sûr, tout le monde à Monstadt est gentil également, mais je trouve que ça donne un certain charme, ici ! Tu ne trouves pas ? »

Diluc ne me répondit pas, un peu trop concentré sur sa manière de tenir des baguettes. Je l'observa un moment, avant de sourire et de me lever pour l'aider. Ses joues rosirent d'embarras, chose rare, et je le trouvais encore plus adorable. Une fois qu'il eu compris comment on tenait des baguettes, je partis me rassoir et reprit mon repas. Je me demandais ce qu'on allait faire par la suite; la visite a été plus rapide que prévue. Je pensais terminer la visite vers le milieu de l'après-midi, mais nous avons déjà fini. Je fronça les sourcils, et Diluc releva la tête de son bol, comme s'il avait détecté ma frustration.

« Tout va bien (T/P) ?
- Je pensais qu'on aurait fini plus tard que ça... Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ?
- On pourrait se poser au bord de l'eau. C'est apaisant. »

Je fus surprise de l'idée, mais l'adopta immédiatement. Notre repas terminé, nous partons dans un coin tranquille. En chemin, j'aperçu un stand de glace, et m'arrêta devant. C'était des glaces à l'eau, comme moi au tout début. J'en pris une à la menthe, et Diluc au raisin. Je la dégusta tranquillement, jusqu'au bord de l'eau. Nous nous asseyons sur le sable, et Diluc fixa le ciel.

« Elles sont moins bonnes que les tiennes, déclara-t-il.
- De quoi ? demandais-je.
- Les glaces.
- Oh. »

Je fixa silencieusement la glace que je dégustais, pensive. 

« Il n'y a pas d'amour, dedans, ajouta Diluc.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Quand tu fais des glaces, on sent tout de suite que tu fais ça par passion,  qu'il y a vraiment quelque chose derrière ces glaces. Elles nous rappellent des souvenirs, c'est plus que des glaces. Alors que celle-ci... Le vendeur n'avait pas spécialement de sourire, j'ai eu l'impression qu'il faisait simplement ça pour avoir un gagne pain. C'est presque décevant. »

Je ne savais pas si je devais prendre ceci comme un reproche. Regrettait-il d'avoir pris une glace ? Il tourna la tête et me sourit avec bienveillance.

« Attention, elle est entrain de fondre.
- Ah, oui, merci. »

Je repris alors ma glace, et observa Diluc manger la sienne tranquillement. Je finis par regarder l'eau qui venait inlassablement onduler contre le sable, entourée par tous les bruits de la nature. Diluc se releva un fois sa glace finie, et je fis de même.

« Allons retrouver notre navette. »

J'hocha la tête et nous marchons jusqu'au port. Au loin, nous voyons le vieil homme arriver, et je souris en voyant que nous étions à l'heure. En arrivant au port, le vieil homme nous salua.

« Avez-vous bien profité ? demanda-t-il.
- Oui, merci beaucoup ! répondis-je.
- Parfait ! »

Nous embarquons et je restais aussi subjuguée par le paysage qu'à l'aller. Diluc observa, détendu, et j'en fus heureuse. En descendant, le vieil homme reçu une nouvelle bourse et nous remercia avec beaucoup de courbettes. Nous retournons à notre calèche, et je m'installa confortablement sur la banquette. Diluc discuta un instant avec le cocher, puis monta également.

« Où comptes-tu aller, demain ? me demanda-t-il.
- Eh bien je pensais qu'on pourrait aller voir Zhongli au funérarium, pour voir s'il est disponible... Après, je ne sais pas vraiment. Tu en penses quoi ?
- Pourquoi pas, ça me va. Tu dois cependant te préparer si tu croises Tartaglia. »

Ma main se crispa et je serra le poings. Je levais la tête vers le paysage, sans répondre. Est-ce que j'avais envie de le revoir ? La réponse était non, bien sur. Mais l'idée de le voir s'excuser devant moi à genoux était plutôt sympathique. Qu'il me dise que ce n'était pas de sa faute, qu'il ne voulait pas, pour rien au monde. Mais je me doutais que la vérité était toute autre. Il avait sacrifié notre amitié pour obéir aux ordres. Et il aurait recommencé sans hésiter, si mes parents ne m'avaient pas reniés. Je grimaça, et Diluc me prit doucement la main, avant d'y déposer un baiser. Je lui souris, et déposa ma tête sur son épaule, me demandant si, oui ou non, j'allais avoir une discussion sérieuse avec Tartaglia.

𝘿𝙚 𝙡'𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙜𝙡𝙖𝙘𝙚𝙨  {𝘿𝙞𝙡𝙪𝙘 𝙭 𝙍𝙚𝙖𝙙𝙚𝙧}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant