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Il commençait à ce faire tard, et Gabriel le sentait. Il avait réprimé un nombre incalculable de bâillements, s'était efforcé de garder les yeux ouverts même face à la chaleur du feu de joie qui s'éteignait petit à petit devant lui.
Il ne restait que quelques journalistes, la plupart d'entre eux ayant déjà pris congés, et ceux qui restaient commençaient à remballer leur matériel.
Les habitants du villages parlaient toujours entre eux, mais ont pouvait bien sentir qu'ils n'allaient pas s'éterniser.
Malgré la fatigue qui l'habitait, Gabriel se sentait bien. Il avait passé la journée au côté des français, et c'est ce qu'il préférait. Il avait écouté un vieil homme parler de ses sortes de salades préférées pendant près de quarante minutes mais bizarrement cela ne l'avait pas dérangé.
Il se sentait apaisé, la soirée se terminait en beauté et quand bien même il y avait eu quelques.. imprévus, la journée était une réussite selon lui.
Son équipe l'avait quittée il y a bientôt près de vingt minutes, et il se retrouvait tout seul, planté devant le feu, mais cela ne lui posait pas autant problème que ce qu'il aurait pensé.

"Monsieur le premier ministre, pourriez-vous répondre à une question ?"

Gabriel se tourna vers le journaliste, lui souriant doucement en hochant la tête. Il pouvait bien faire cela.

"Bien sûr, dites moi."

"Les français se posent des questions quand à la relation que vous entretenez avec les autres candidats, notamment Jordan Bardella. Vous suivez tous les deux à peu près le même chemin et vous êtes tous deux vus comme les héritiers de votre parti. De votre côté monsieur le président et du sien madame Le pen. Vous êtes pour ainsi dire la relève du combat que tous deux ont mené l'un contre l'autre depuis le début de leur carrières. Alors nous nous posons la question, comment sont vos relations derrières les caméras ?"

Le journaliste tendis le micro vers lui, attendant une réponse alors que Gabriel cherchait ses mots. Évidemment il ne pouvait pas dire qu'il le détestait et qu'il serait plus satisfait de lui faire ravaler son air arrogant que de gagner les élections.
Il affichait un sourire poli, sortant la même réponse bateau que chaque candidat devait sortir.

"Vous savez, même si nous sommes de deux partis différents il n'y a pas d'animosité derrière les caméras. Je ne partage pas les mêmes idées que monsieur Bardella mais il y a du respect entre nous. Nous ne sommes pas amis, mais nous nous respectons."

Le journaliste le remercia, tentant tout de même d'obtenir quelques réponses de plus à d'autres questions mais Gabriel mit fin à la discussion très rapidement. Il était réellement épuisé, ces derniers jours avaient été plus intense que le reste et il ne voulait qu'une chose c'était s'allonger dans son lit et ne plus jamais en sortir.
Il prit soin de saluer le plus de monde possible, affichant un sourire fatigué mais sincère.

"Monsieur le premier ministre ?"

Il se retourna, faisant face à un homme assez âgé, qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer dans l'après-midi. Il lui sourit.

"Monsieur Bernard, je peux faire quelques chose pour vous ?"

L'homme s'approcha de lui, le regardant droit dans les yeux.

"Vous savez, peut importe ce que les gens disent sur vous, vous devriez toujours garder la tête haute. Je vais vous dire, j'avais énormément de préjugés sur vous ce matin, et pour être honnête je ne voulais même pas vous recevoir dans mon village."

Gabriel ouvrit la bouche pour lui répondre, mais l'homme ne lui en laissait pas le temps.

"Mais ce que j'ai vu aujourd'hui, c'est un homme différent de ce qu'on peut voir à la télé. Et je choisis de croire que la facette que vous nous avez montrée aujourd'hui est plus proche du vrai vous que ce que vous montrez en temps général. Gardez les idées claires monsieur Attal, vous pouvez faire de grandes choses."

le poids du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant