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Petite clarification pour mes chers lecteurs adorés, les longs passages en italique comme ceci sont pour la plupart du temps des flashbacks. Lorsque vous ne voyez que quelques phrase en italique c'est plutôt des pensées ou des phrases que je veux mettre en avant.
C'est tout, bonne lecture!

Le bruit régulier de l'électrocardiographe semblait s'accélérer, les lignes représentant le rythme cardiaque de Gabriel devenant plus rapprochées, montrant l'accélération de ses battements de cœur lorsque l'homme entrait dans la pièce.
Il déglutit, la présence de l'homme résonnant comme une cage s'abattant sur lui.
Le médecin discutait avec le président, un grand sourire affiché sur son visage.
Pas étonnant lorsqu'on a la chance de se retrouver face au président de la république, Gabriel ne pouvait pas lui en vouloir.
En revanche, l'homme sur sa gauche n'était pas passé à côté du changement de comportement de Gabriel.
Il fixait la machine, fronçant les sourcils en voyant les battements de son cœur s'affoler.

"Gabriel."

La voix du président aurait pu suffire à envoyer Gabriel dans une énième crise de panique, mais il devait pourtant se maîtriser.

"Monsieur le président, je suis désolé."

Gabriel ne pouvait s'empêcher de réagir de cette manière.
Il avait pourtant tellement envie de crier à l'homme de s'en aller, de l'insulter jusqu'à ce que ses poumons ne soient plus capables de se remplir d'air.
Mais il n'y arrivait pas.

"Ne t'excuses pas, je ne pensais pas que tu étais autant fatigué."

Pourquoi fait-il semblant ?
Le ministre regardait l'homme, qui lui souriait, le regard semblant si sincère que Gabriel regrettait presque son comportement envers lui.

"Ce n'est rien de grave-"

Il fut coupé dans son élan par un raclement de gorge sur sa gauche, avant que la voix de Jordan Bardella ne retentisse, froide comme il ne l'avait jamais entendu.

"Ce n'est que maintenant que vous arrivez ?"

Gabriel faillit s'étouffer avec sa propre salive, le choc des mots de l'homme le prenant de court.
Le président ne semblait pourtant pas ébranlé par l'insolence de l'homme, même si son regard posé sur lui trahissait une certaine froideur.

"Monsieur Bardella, y a-t-il un problème ?"

Jordan rit amèrement, haussant un sourcil en croisant les bras.
Gabriel était seul avec les deux hommes, le médecin s'étant déjà éclipsé depuis plusieurs minutes.

"Évidemment qu'il y a un problème. Monsieur Attal est ici depuis presque deux jours et vous ne prenez la peine de venir le voir que maintenant ? Et n'essayez même pas de me dire que vous êtes passé quand je n'étais pas là, je n'ai presque pas quitté cette chaise, et je peux vous dire qu'elle m'a donné un mal de chien en bas du dos."

Gabriel aurait pu rire de sa dernière phrase si la situation n'était pas aussi tendue.
La mâchoire du président se contractait, signe évident de son énervement envers l'homme.

"Certains ont plus de responsabilités que d'autres, monsieur Bardella. Mais je vous remercie d'avoir veillé sur Gabriel et de l'avoir amené ici. Vous pouvez cependant reprendre le cours de votre vie, je suis là maintenant."

L'idée d'être à nouveau seul avec l'homme n'enchantait absolument pas Gabriel, qui n'arrivait pas à s'empêcher de jeter un regard à Jordan, semblant le supplier silencieusement de ne pas partir.
L'homme le regardait, pendant quelques secondes, s'adossant ensuite contre le mur en glissant ses mains dans ses poches.

"Si votre phrase sous-entend que vous voulez me voir partir, je suis désolé de vous annoncer que je n'en ai pas l'intention. Je n'ai pas poireauté ici pendant deux jours pour ne pas pouvoir discuter avec monsieur Attal."

le poids du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant