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Was I stupid to love you?
Was I reckless to help?
Was it obvious to everybody else
That I'd fallen for a lie?

La nuit avait été rude pour les deux hommes.
Leurs peurs et angoisses les rongeaient de l'intérieur.
Ils n'osaient presque pas dormir, tous deux dans la peur silencieuse de se retrouver à nouveau confrontés à un danger.

Mais ils étaient ensemble.

Et finalement, c'est ce qui semblait compter le plus.
Il ne s'étaient pas lâchés de la nuit.
Quand bien même les deux n'avaient presque pas fermé l'œil, ils n'avaient pas réellement parlés.
Ils s'étaient contentés de s'enlacer, leurs mains se liants parfois entre elles.

Et cela avait suffit à les apaiser.
Évidemment, ils n'oubliaient pas le reste.
Mais lorsqu'ils étaient ensemble, ils pouvaient se permettre un moment de répit.
Ils n'avaient pas besoin de mots, parce que leurs âmes se comprenaient.

Les deux étoiles vagabondes qu'ils représentaient trouvaient refuge l'un en l'autre.

Et c'est ce qui les confortaient.

Le soleil se levait déjà, les rayons lumineux s'infiltrants petit à petit dans la pièce, perçant les rideaux.
Gabriel était plongé dans ses pensées, ses doigts effleurants ceux de Jordan, son pouce caressant distraitement la paume de sa main.

Il n'avait pas envie de se lever.
Il n'avait pas envie de sortir de la bulle que semblait représenter ce lit.
Ressentir à nouveau toute cette pression, cette peur constante, il n'en avait pas envie.

Alors, il tournait la tête vers Jordan, qui dormait.
Il semblait avoir enfin trouvé le sommeil, après des heures à se retourner dans le lit.
Des heures à se réveiller en sursaut dès qu'il plongeait dans le sommeil.
Et à chaque fois, il cherchait le corps de Gabriel, comme s'il avait peur qu'il eu disparu entre-temps.

Gabriel le sentait à chaque fois, et il prenait toujours sa main en le sentant se réveiller, attirant l'homme à lui quelques minutes le temps que celui-ci ne se calme.
Il était coincé entre ses peurs et la réalité, ne parvenant plus à distinguer quand Gabriel était réellement en danger ou non.

Gabriel n'avait pas eu de nouvelles de la police, et qu'est-ce qu'il avait espéré en avoir.
Parce qu'il savait bien que s'il n'avait pas de nouvelles, c'était parce qu'ils n'avaient pas retrouvé le coupable.

Il sentit Jordan bouger à ses côtés, ses pensées divaguants alors sur les événements de la soirée.
Sur les quelques mots qu'il avait vu sur la boîte de pilules qu'il avait envoyé balader dans la pièce.

Lendormin.

Gabriel secoua la tête, tentant de chasser les souvenirs de Jordan, un nombre de cachets bien trop important en main pour ce qu'était ce médicament.

Depuis quand prend-il ceci ?

Il ne voulait pas l'imaginer.
Même lui n'avait jamais touché à cette famille de médicaments, parce que les effets secondaires étaient bien trop puissants.
Alors, le voir prêt à avaler une dose de cette taille avait vraiment inquiété Gabriel.

Il ne le laisserait pas retoucher à ce genre de choses.
Il avait vu les dégâts que pouvaient faire une addiction aux calmants, et il ne voulait pas de cela pour Jordan.

Il ne méritait pas cela.

Les yeux de Jordan s'ouvrirent lentement, son regard tombant immédiatement dans celui de Gabriel, qui lui sourit doucement.

"Je suis là."

Jordan hochait la tête, sa main glissant sur la taille de son aîné avant de l'attirer contre lui, soupirant d'aise en sentant son corps contre le sien.

le poids du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant