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Gabriel ne pouvait détacher son regard de Jordan, quand bien même les deux venaient de se séparer assez rapidement, tous deux surpris par la personne présente devant la porte.
Le premier ministre avait encore le souffle court, et il aurait pu jurer avoir toujours la sensation des mains de l'homme sur son corps.

"Gabriel ? Tu es ici ?"

La voix du président le ramenait à la réalité, enfin, autant que c'était possible.
Le regard de Jordan était fixé sur lui, et malgré l'obscurité Gabriel pouvait déceler son regard sombre.

"Oui je.. je suis là."

Gabriel se passait une main dans les cheveux, remettant son costume en place alors que l'homme entrait dans la pièce, allumant la lumière.
Son regard tomba tout d'abord sur Gabriel, puis ensuite sur Jordan.
Il le regardait quelques longues secondes, l'ambiance de la pièce semblant se refroidir.

"Monsieur Bardella."

Jordan avait pourtant retrouvé toute sa contenance, son sourire reprenant place sur son visage.

"Monsieur le président."

Emmanuel reportait son regard sur Gabriel, le regardant d'un air que l'homme ne connaissait que trop bien.
Et, rien qu'à son regard, Gabriel savait qu'il n'allait pas passer une bonne fin de soirée.

"Gabriel, on s'en va, on a encore pas mal de choses à gérer."

Le premier ministre hochait la tête, sortant de la pièce avant de se retourner en ne voyant pas l'homme le suivre.

"Monsieur ?"

Le président ne le regardait pas, son regard fixé sur Jordan.

"Pars devant, je te rejoins."

"Je ne suis pas sûr que ce soit-"

"Gabriel."

Le président lui jetait enfin un regard, lui faisant comprendre simplement par les yeux qu'il ne devrais pas discuter.
Gabriel savait qu'il était déjà dans une situation qui ne finirait pas bien pour lui, et même si son ego lui criait de ne pas faire ce que l'homme lui disait, la peur prenait malheureusement le dessus.
Il sortit définitivement de la pièce, laissant le président et Jordan seuls.
Il y eu un moment de silence, moment pendant lequel les deux hommes se regardèrent simplement, avant qu'Emmanuel ne prenne la parole.

"Monsieur Bardella, croyez en mon expérience, le conseil que je vais vous donner est valable autant en politique que dans votre vie personnelle."

Il s'avançait légèrement vers l'homme, le regardant d'un regard froid, qui ne faisait pourtant pas peur au président du rassemblement national.

"Ne vous approchez pas trop des choses qui ne vous appartiennent pas. Convoiter ce qui n'est pas à vous peut finir par vous faire très mal."

Le président lui tourna ensuite le dos, se dirigeant vers la porte avant d'être arrêté par la voix de l'homme.

"Respectueusement, surveillez vos arrières monsieur le président. Les choses que l'on pense posséder peuvent rapidement nous être retirée."

Emmanuel ne réagit pas, sortant de la pièce en prenant soin de claquer la porte.
Il rejoint Gabriel, qui l'attendait patiemment un peu plus loin dans le couloir, la boule au ventre à l'idée des représailles qui allaient lui tomber dessus.

Dans la pièce, Jordan laissait échapper un soupir en voyant la porte se refermer, se laissant tomber dans un fauteuil non loin, grimaçant légèrement de douleur.
Il était rempli d'émotions en tout genre, évidemment complètement en colère contre l'homme qui venait de lui faire la morale.
Qu'est-ce qu'il aurait aimé lui mettre son poing dans la figure à celui-là.
Mais malgré l'énervement qu'il ressentait, le souvenir de son corps contre celui du premier ministre prenait le dessus sur le reste.
Il défit sa ceinture, laissant sa tête partir en arrière et reposer sur l'appui-tête du fauteuil, fermant les yeux en sentant que la bosse dans son pantalon ne semblait pas vouloir redescendre.

le poids du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant