Un sommeil troublé

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Gaby fut tirée de son sommeil par un bruit étrange. Elle tendit l'oreille, le cœur battant, puis entendit de nouveau le son perçant qui déchirait le silence de la nuit.

AAAAAHHHHHH !!!!

Le cri venait de la chambre de Séléna. Sans réfléchir, Gaby sauta hors du lit, son cœur battant à tout rompre, et courut vers la chambre de son amie.

Dans l'obscurité, ses yeux s'habituèrent rapidement et elle distingua Séléna, immobile dans le grand lit. Son corps ne bougeait pas, mais sa bouche hurlait et ses yeux paniqués roulaient de gauche à droite à une vitesse folle. Ne sachant pas vraiment quoi faire, Gaby se précipita vers le lit et secoua Séléna avec une urgence désespérée.

"Séléna, réveille-toi ! C'est moi, Gaby !"

Séléna reprit soudain conscience, ses cris se transformant en sanglots déchirants. Elle se blottit dans les bras de Gaby, tremblant comme une feuille. Gaby, bien que terrifiée et ne comprenant pas tout ce qui se passait, tenta de la calmer, murmurant doucement des mots apaisants.

"Ce n'était qu'un cauchemar, Séléna. Tu es en sécurité maintenant. Je suis là."

Séléna tremblait toujours, incapable de contenir ses larmes. "Ne me laisse pas, Gaby, ne me laisse pas," sanglotait-elle.

"Je ne te laisserai pas," répondit Gaby en la serrant plus fort. "Mais tu dois te calmer et essayer de dormir. Où sont tes médicaments ? Ceux que tu prenais pour dormir ?"

Séléna pointa faiblement une boîte sur le bureau. "Ils sont dedans. Le plus fort, c'est le petit bleu," expliqua-t-elle entre deux sanglots.

Gaby relâcha doucement Séléna, juste le temps de prendre la boîte et de revenir avec un verre d'eau. En ouvrant la boîte, elle découvrit une multitude de comprimés de différentes tailles et couleurs. Elle hésita un instant, mais voyant la terreur dans les yeux de son amie, elle prit le comprimé bleu et le lui tendit avec le verre.

"Tiens, prends ça," dit-elle doucement.

"Merci, Gaby," murmura Séléna avant d'avaler le comprimé d'une traite.

En moins de cinq minutes, Séléna sombra dans un sommeil profond, aidée par le somnifère. Gaby resta assise à côté d'elle, tenant sa main, attendant que son amie soit totalement endormie avant de relâcher son étreinte. Elle hésita longtemps à la laisser seule, mais finalement, elle se dit que le lit était assez grand pour deux personnes. Elle s'allongea donc aux côtés de Séléna, veillant sur elle jusqu'à ce que le sommeil la gagne.

Le lendemain matin, la lumière douce du matin inondait la cuisine, créant une ambiance apaisante malgré la tension palpable entre elles. Gaby, en train de préparer le café, ne pouvait s'empêcher de jeter des regards inquiets à Séléna, qui semblait encore secouée par la nuit précédente.

"Séléna," commença Gaby doucement, "tu m'as vraiment fait peur hier soir."

Séléna baissa les yeux, la culpabilité marquant son visage. "Je suis tellement désolée, Gaby. Mes cauchemars sont revenus, et ça fait plusieurs nuits que je me réveille ainsi. Je m'en veux de t'avoir proposé de dormir ici, sachant que je pouvais te réveiller avec mes cris."

Gaby posa la cafetière et s'approcha de son amie, son regard rempli de compassion. "Tu n'as pas à t'excuser. Je suis juste inquiète pour toi." Elle prit une profonde inspiration avant de continuer. Avec beaucoup de douceur et de délicatesse, Gaby lui demanda : "Quel type de cauchemars fais-tu exactement ?"

Séléna prit un moment avant de répondre, cherchant ses mots. "C'est toujours la même chose. Je suis coincée quelque part, et ce... ce connard arrive et me viole." Elle serra les poings, les larmes aux yeux. "Après, je tombe toujours enceinte, mais je ne vois jamais mon enfant. Il meurt dans mon ventre. C'est tellement réel pour moi, Gaby. Je n'arrive pas à me dire que ce n'est qu'un rêve."

Gaby sentit son cœur se serrer en entendant les confessions de son amie. Elle s'approcha et prit Séléna dans ses bras, la serrant contre elle avec tendresse. "Ça ira, Séléna. Ce connard... il n'est plus là, tu me l'as dit. C'est du passé, tu as fait le plus dur. Courage. Un jour, tu rencontreras quelqu'un qui te prouvera que tous les hommes ne sont pas des pourris. Tu pourras tomber enceinte sans que cela se passe mal."

Les deux amies restèrent ainsi, enlacées, dans un silence réconfortant. Gaby continuait de murmurer des paroles apaisantes à Séléna, lui promettant que tout irait mieux avec le temps.

Après un moment, Séléna se dégagea doucement de l'étreinte de Gaby. "Merci, Gaby. Merci pour tout, merci pour hier soir."

Gaby sourit, ses yeux brillant d'une affection sincère. "Je suis toujours là pour toi, Séléna. Toujours."

Elles s'assirent à la table de la cuisine, partageant un petit-déjeuner simple mais réconfortant. Les rayons du soleil inondaient la pièce, et malgré les ombres de la nuit précédente, un sentiment de paix commençait à s'installer.

Séléna, prenant une gorgée de son café, osa un sourire timide. "Je vais essayer de recontacter ma psychologue pour mes cauchemars. Peut-être qu'il est temps que j'obtienne de l'aide."

Gaby acquiesça, encourageante. "C'est une excellente idée. Et en attendant, tu sais que je suis là, non ? Si tu veux parler, ou même juste regarder un film stupide pour te changer les idées, appelle-moi."

Séléna hocha la tête, reconnaissante. "Je le ferai. Merci, Gaby."

Après leur petit-déjeuner, alors que la lumière douce du matin commençait à inonder la cuisine, Gaby et Séléna continuaient de discuter.

"Dis, Séléna, ça te dirait d'aller à l'anniversaire de Salomé lundi soir ?" proposa Gaby en versant une autre tasse de café.

Séléna esquissa un sourire. "Salomé est une bonne amie, ce serait sympa de la voir. Mais j'ai plusieurs courses à faire et tu termines tard, non ?"

Gaby hocha la tête. "Oui, c'est vrai. On pourrait se retrouver chez toi à 21h et y aller ensemble."

Séléna acquiesça. "Ça me va. Rendez-vous chez moi alors."

Les deux amies échangèrent un sourire complice avant de se lever pour se préparer à partir. Elles avaient chacune une journée de travail devant elles.

Durant la journée, alors que le soleil était à son zénith, Séléna prit une pause et sortit son téléphone. Elle sentit une pointe d'excitation en envoyant un message à Dylan. Ils avaient l'habitude de flirter légèrement, et cela égayait ses journées.

Séléna : Salut, toi ! Comment ça va ?

Elle sourit en voyant la réponse arriver presque instantanément.

Dylan : Hey ! Ça va bien, et toi ?

Séléna : Ça va. Dis, tu seras à l'anniversaire de Salomé lundi ?

Elle savait déjà la réponse, mais la question servait de prétexte pour prolonger leur conversation.

Dylan : Oui, bien sûr. Et toi, tu y vas ?

Séléna mordilla son ongle, réfléchissant un instant avant de répondre.

Séléna : Non, je ne pense pas pouvoir venir, j'ai déjà quelque chose de prévu.

Elle envoya le message, ressentant un mélange d'excitation et de culpabilité. Quelques secondes plus tard, son téléphone vibra à nouveau.

Dylan : Ah, dommage... J'aurais aimé te voir.

Le message de déception de Dylan lui fit inexplicablement plaisir. Elle se dit que ce serait une bonne surprise de le voir là-bas.

Séléna : Une prochaine fois, peut-être. :)

Elle imagina déjà la surprise sur le visage de Dylan lorsqu'il la verrait à la fête. Cette pensée la rendait impatiente.

Elle sourit en refermant l'application, se sentant plus légère et pleine d'anticipation. La journée de travail passa plus vite alors qu'elle pensait à la soirée de lundi. Elle avait très hâte de le voir.


Renaître à deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant