Après la fête, les échanges entre Dylan et Séléna se firent rares. Dylan était débordé par sa recherche d'alternance, tandis que Séléna se retrouvait engloutie par des problèmes familiaux et des examens de santé. La vie de Séléna devenait un véritable chaos : la perte récente de sa grand-mère, des frictions avec ses parents sur le fait qu'elle avait quitté la maison il y a deux ans, et la tension constante avec son père qui cherchait à contrôler sa vie.
Les disputes avec ses parents étaient incessantes. "Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça, Séléna. Tu dois rentrer à la maison," disait souvent son père, mais elle refusait de se laisser contrôler. "Je mène ma vie comme je l'entends," rétorquait-elle, exaspérée. Ces conflits répétés la poussaient au bord de l'effondrement.
Les insultes et les menaces fusaient régulièrement. "Tu n'es qu'une raclure de merde, la dernière des ingrates ! Tu nous abandonnes alors que nous avons tout fait pour toi ! Si tu continues, tu ne feras plus jamais partie de cette famille," hurlait son père, laissant Séléna bouleversée et en colère.
Chaque mot était une nouvelle flèche enfoncée dans son cœur. La pression devenait insupportable. Séléna envoya valser son psy, arrêta son traitement, et les cauchemars revinrent avec une intensité insoutenable. La psy, très inquiète, l'appela plusieurs fois pour essayer de la raisonner, mais Séléna ne voulait rien entendre. Chaque jour devenait une lutte pour tenir le coup, et sans les messages de Dylan, tout semblait encore plus sombre. Elle se sentait dévastée, sans espoir, surtout lorsque son père la renia le 13 mai, juste deux jours avant ses 22 ans. Ce qui devait être une fête grandiose tournait au cauchemar.
Ce jour-là, la dispute fut particulièrement violente. Les cris résonnaient dans toute la maison, chacun cherchant à imposer sa volonté.
"Je n'en peux plus de tes décisions stupides ! Tu crois que tu peux vivre comme ça, sans aucune aide ? Tu vas échouer misérablement, Séléna," cria son père, le visage rouge de colère.
"Et moi, je n'en peux plus de tes contrôles incessants ! Laisse-moi vivre ma vie ! Je ne suis plus une enfant !" hurla Séléna, les larmes aux yeux.
"Si tu continues comme ça, tu es morte pour moi ! Je ne veux plus jamais te voir !" tonna son père, la voix tremblante de rage et de douleur.
Ces mots furent la goutte d'eau. Séléna, tremblante de rage et de désespoir, décida de tout couper. Elle bloqua son père de partout et lui rendit symboliquement les clés de la maison familiale. Cette rupture définitive la laissa anéantie. Elle s'effondra dans sa chambre, son esprit tourbillonnant de pensées sombres. Comment en était-elle arrivée là ? Pourquoi sa vie semblait-elle s'effondrer en un seul jour ?
Ce soir-là, Séléna sortit boire un verre avec Mathilde, une amie proche, au Jules, un bar pas trop loin de chez elle. Assises en terrasse, elles papotaient de tout et de rien, mais Séléna sentait le besoin de se confier.
"Je n'en peux plus, Mathilde. Mon père ne comprend rien. Tout est devenu insupportable," dit Séléna, les larmes aux yeux.
Mathilde hocha la tête, compréhensive. "Je sais que c'est difficile, Séléna. Mais malgré toutes les disputes avec ma mère, on ne s'endort jamais fâchées. On essaie de résoudre les problèmes avant de se coucher."
"Mais il ne me laisse jamais tranquille. Ses menaces, ses insultes... Ça ne passe pas," répondit Séléna, en colère.
"Qu'est-ce qu'il te dit exactement ?" demanda Mathilde, cherchant à comprendre.
"Il me traite de tous les noms. 'Raclure de merde', 'dernière des ingrates'... Et il me menace sans arrêt. 'Si tu continues comme ça, tu ne feras plus jamais partie de cette famille.' C'est insupportable."
Mathilde prit une profonde inspiration. "Je comprends. Mais peut-être qu'il est juste désespéré. Il t'aime, tu sais. Et il ne sait pas comment te le montrer autrement."
Séléna soupira, réfléchissant. "Peut-être que tu as raison. Mais c'est si dur... Il essaie de me contrôler tout le temps."
"Je sais. C'est difficile. Mais parfois, il faut pardonner pour avancer. Essaie de lui parler, sans colère."
Séléna prit un moment pour absorber les paroles de Mathilde. "Tu crois vraiment que ça pourrait marcher ?"
Mathilde sourit doucement. "Je pense que ça vaut la peine d'essayer. Parfois, un petit geste peut faire une grande différence."
Après cette discussion, Séléna sentit son cœur s'alléger un peu. En rentrant chez elle, elle prit une décision. Elle contacta ses parents pour les informer de son anniversaire, du lieu et de l'heure. C'était un premier pas vers la réconciliation.
Mais la réalité de la situation ne la quittait pas. Ce soir-là, allongée dans son lit, elle repensa à tout ce qui s'était passé. Les souvenirs tournaient en boucle dans sa tête : les cris, les larmes, la douleur de voir son père devenir un étranger. Elle se sentait furieuse et triste à la fois, une combinaison dévastatrice qui l'empêchait de trouver le sommeil.
Ses pensées dérivèrent vers Dylan. Ils ne se parlaient presque plus. Sa recherche d'alternance le tenait éloigné, et elle comprenait cela. Mais elle avait besoin de son soutien, de ses mots réconfortants. La solitude l'étreignait chaque jour un peu plus, et l'absence de Dylan la faisait souffrir davantage.
Se tournant dans son lit, Séléna attrapa son téléphone et envoya une invitation à Dylan pour son anniversaire. Elle espérait secrètement qu'il viendrait, qu'il apporterait un peu de lumière dans ce tunnel sombre.
À sa grande joie, il répondit rapidement qu'il serait là. Cette simple réponse allégea un peu son cœur lourd. Elle se permit de sourire légèrement en imaginant le voir le lendemain, après tant d'absence. Cette pensée réconfortante l'aida à trouver un peu de paix cette nuit-là, lui permettant de s'endormir malgré le chaos de sa vie.
Mais la nuit apporta avec elle les cauchemars. Des scènes de disputes, de cris, de solitude. Séléna se réveilla en sursaut plusieurs fois, le cœur battant, le visage couvert de sueur froide. Chaque réveil était une nouvelle plongée dans la réalité insupportable de sa situation.
Elle se leva finalement, incapable de rester allongée plus longtemps. Elle se dirigea vers la fenêtre et regarda la ville endormie. Les lumières des rues et des immeubles brillaient faiblement, un contraste apaisant par rapport à l'obscurité de son esprit.
Ses pensées revinrent vers son père. Elle se demandait comment ils en étaient arrivés là, pourquoi chaque conversation tournait au conflit. Elle l'aimait, malgré tout. Mais elle ne pouvait plus supporter ses tentatives de contrôle, ses menaces constantes.
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Renaître à deux
RomanceQuand les cœurs brisés se retrouvent, l'amour devient une renaissance. Il était une fois une jeune fille qui cherchait à guérir et un jeune homme qui voulait s'amuser. Enfants, ils se connaissaient bien. Elle taquinait ce garçon malheureux, et lui s...