Entre les larmes et les mots

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Le 10 juillet marqua le début d'une nouvelle crise dans la vie de Séléna, une journée qui allait creuser encore plus profondément le fossé entre elle et ses proches. Tout avait commencé de manière innocente, mais les événements allaient bientôt faire basculer son quotidien dans un chaos inévitable.

Séléna, qui tentait encore de se reconstruire après ses précédentes épreuves, se retrouva face à une réalité encore plus sombre. Son père, qu'elle avait laissé entrer dans sa vie sous prétexte de sécurité, s'était servi de la procuration qu'elle lui avait accordée le jour de sa majorité. En un coup de fil, il avait vidé son compte en banque, puis s'était empressé de l'appeler pour l'humilier encore plus. Les menaces, les insultes, le chantage affectif se déversaient sans fin, transformant chaque mot en une lame acérée, tranchant le peu de force qu'il lui restait.

"Tu n'es rien sans moi, Séléna," disait-il avec une froideur calculée. "Une ingrate, voilà ce que tu es. Je t'ai tout donné, et c'est ainsi que tu me remercies, en me trahissant ?"

Ses mots résonnaient comme des coups de poing dans l'estomac de Séléna. "Raclure de merde," continuait-il, "je suis prêt à tout pour te rappeler à quel point tu es dépendante de moi. Ne crois pas que tu vas te sortir de cette situation comme ça." Les mots insupportables et les menaces incessantes creusaient une fissure de plus en plus grande dans son cœur. "Je vais te détruire si tu continues à me défier," menaçait-il, "ne crois pas que tu vas t'en sortir si facilement."

Les crises d'angoisse devinrent plus fréquentes, les nuits sans sommeil plus longues. Séléna avait cru qu'en laissant derrière elle ce fardeau, elle trouverait la paix. Mais elle s'apercevait que la paix était un mirage lointain, presque inaccessible. Le 13 juillet, alors que le soleil se couchait, elle était à nouveau plongée dans une tourmente émotionnelle qu'elle ne savait plus comment affronter.

Ses tentatives de contacter Dylan avaient échoué à chaque fois. Les messages étaient restés sans réponse, les appels sans écho. Elle voyait sur son compte Instagram des stories qui ne faisaient que raviver ses espoirs déçus. Dylan parlait d'une fille qui le chamboulait, qui occupait toutes ses pensées. Ces indices la plongeaient dans un tourbillon de doutes et d'incertitudes. Était-ce une autre? Elle se demandait si ses espoirs n'étaient que des illusions qui l'empêchaient de voir la réalité en face.

Dans cette période d'incertitude, Séléna trouva refuge dans l'écriture. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour exprimer sa détresse, ses rêves brisés, ses espoirs déçus. Elle décida de consacrer une semaine entière à l'écriture, espérant que les mots lui apporteraient une forme de catharsis.

Chaque jour, elle se battait avec les rimes, tentant de donner forme à ses émotions et à ses pensées les plus profondes. Les nuits étaient rythmées par le grattement de la plume sur le papier, et chaque poème qu'elle écrivait était un cri du cœur, un miroir de ses angoisses et de ses espoirs.

Poème 1 : "L'histoire d'un nous"

Dans l'ombre douce de tes regards,
Je perçois des signes, des éclats d'espoir.
Mais le doute m'envahit, me laisse incertaine,
Peut-être un rêve, une illusion lointaine.

Regarde autour, observe ces cœurs,
Qui s'aiment, se trouvent, sans aucune peur.
Pourquoi hésiter, pourquoi se cacher,
Quand à deux, nous pourrions tout surmonter ?

Je me souviens de ce début léger,
Un rendez-vous autour d'une crêpe partagée.
Nos rires, nos mots, si spontanés,
Dévoilaient déjà un lien, une complicité.

Encore avant, lors d'une soirée étoilée,
Nous avons parlé, joué, taquiné.
Pour tous, il était clair, évident,
Que nous étions faits l'un pour l'autre, naturellement.

Nous sommes brisés, c'est vrai, abîmés,
Mais ensemble, nous pourrions nous réparer.
À toi, je veux offrir la joie, le bonheur,
D'un avenir à deux, sans aucune douleur.

J'ai peur, je l'avoue, de me tromper,
De ces espoirs qui pourraient s'étioler.
Pourtant, je rêve de nous, d'une histoire,
D'une vie à partager, d'un amour à écrire.

Ne crains pas de sauter ce pas,
De t'ouvrir à moi, de croire en notre éclat.
Car si nos âmes sont faites pour s'unir,
À deux, nous pourrons tout reconstruire.

Alors, mon ami, ose me rejoindre,
Dans ce voyage où nos cœurs pourraient se joindre.
Et même si le chemin est parfois ardu,
Je sais qu'à deux, nous serons invincibles, éperdus.

Séléna se perdait dans ses propres mots, essayant de mettre en lumière ce qu'elle ressentait réellement. Chaque strophe était une tentative pour retrouver un équilibre, une compréhension dans le chaos émotionnel qui envahissait sa vie.

Poème 2 : "Franchis le pas, rejoins-moi"

Dans le jardin où le temps se suspend,
Je t'invite à venir, à l'heure des contes d'antan,
Pour rencontrer ceux qui, autour de moi, brillent,
Et partager avec eux les joies que tu m'inspires.

À mes petits frères et sœurs, esprits vivants,
Qui, dans leurs jeux, voient un monde fascinant,
À mes oncles et tantes, compagnons de fête,
Je souhaite t'introduire, avec tendresse et respect.

À mes grands-parents, aux âmes pleines de mémoire,
Je te présenterai comme un rayon d'espoir,
Mais surtout à ma grand-mère, mon pilier, ma lumière,
Qui attend avec amour de connaître celle ou celui qui m'éclaire.

Elle rêve de ce jour, avec une impatience douce,
De découvrir l'être cher, celui qui fait battre mon pouls,
Ta présence lui est précieuse, autant qu'à moi,
Car tu es bien plus qu'un ami, tu es une part de moi.

Je veux que tu sois là, parmi ces visages familiers,
Pour partager avec eux, des moments de bonheur sincère,
Et écrire ensemble, sur les pages de notre histoire,
Des souvenirs enchantés, pleins d'amour et d'espoir.

Les mots semblaient parfois insuffisants pour exprimer toute la complexité de ses sentiments, mais Séléna persistait. Les poèmes étaient ses ancrages dans cette tempête émotionnelle. Elle espérait, dans le fond de son cœur, que Dylan pourrait comprendre à quel point elle désirait le retrouver, partager sa vie, et que ses propres sentiments pourraient un jour trouver un écho dans celui qu'elle aimait.

Chaque jour était un combat, chaque nuit une lutte pour garder la tête hors de l'eau. Les poèmes étaient ses seuls compagnons dans cette période difficile, des messages qu'elle envoyait dans l'espoir que quelqu'un, quelque part, les lirait et comprendrait. En attendant une réponse, elle se laissait aller à l'écriture, espérant que les mots pourraient un jour reconstruire ce qu'elle avait perdu et apporter une lumière dans les ténèbres.

Renaître à deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant