Chapitre 9

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Elio peinait à ouvrir les yeux. Le jour perçait à travers les volets et les oiseaux chantaient tellement fort qu'il cru que sa tête allait exploser.
Il avait l'impression d'avoir dormi pendant des jours. Pourtant, il n'était parti que 10 heures.
Il attrapa le carnet que lui avait donné Ben. 
Elio nota précisément ce qu'il s'était passé. Le nombre d'éléments était tellement important qu'il avait peur d'en oublier.
Le village, le labo, le professeur, la reine ...

L'heure. Lio avait insisté sur ce point. Elle voulait absolument savoir comment le temps s'écoulait entre les mondes.

7 heures.

Après s'être préparé, il rejoigni Ben, qui s'emblait très content de le voir.

- Alors, mon pote. T'as pas interêt à encore tomber dans les pommes. En plus la vieille elle voulait pas te laisser partir.

Il sauta sur son vélo et imita leur professeur de mathématiques avec une voie aiguë :

- Monsieur Som, veuillez vous rassoir. Je me fous que vous soyez blanc comme un linge et que vous ne marchiez pas droit. C'est ça de ne pas écouter mes cours. On fini par tomber malade. Hé oui mon cher, on ne peut pas survivre sans les mathématiques.

Elio rigola à l'imitation plus que critiquable de Ben.

- Haha, si elle t'entendait, Ben, crois moi tu serais mal barré. Allez, dépêche toi, je vais pas attendre pendant des heures que tu avances.
- C'est bon, j'y vais.

Il faisait vraiment chaud pour un mois d'Avril.
Le vent caressait le visage d'Elio, un vent frais qui lui rappelait que Mars n'était pas si loin.
Elio se surprit à apprécier ce moment pourtant si banal. Ben l'emmenait tous les jours au lycée, pourtant cette fois-ci Elio était heureux de ne pas faire le chemin seul.

Les élèves se pressaient à l'entrée du lycée, certains posaient leurs vélos, d'autres rejoignaient leurs amis.
Quand Elio passait les portes du lycée, il y avait toujours quelque chose qui le dérangeait. Il ne savait pas vraiment si c'était car il ne mangeait pas le matin ou si c'était car l'odeur terreuse du bâtiment lui déplaisait, mais il avait toujours l'estomac noué.
Un boule dure dans son estomac, comme si il contenait des pierres.
Parfois elle finissait par se dissiper, mais d'autres fois elle persistait toute la journée.

Ils croisèrent Méline qui allait en cours de français. Elle passa juste devant eux mais ne les remarqua pas.

- Nan mais l'autre, s'indigna Ben, elle nous dit même pas bonjour cette vieille pie.
- Vous passez votre temps à vous insulter, c'est normal qu'elle te dise pas bonjour.

Elio rangea le vélo de Ben et ferma le cadenas qui l'attachait.

- Nan mais c'est de la politesse.

Elio le regarda avec un demi sourire.

- Bah va, Ben, vas lui dire bonjour, toi qui es si poli.
- Jamais, elle n'aura pas un bonjour de ma part ! S'exclama-t-il les sourcils froncés.

La sonnerie les obligea à terminer leur discussion et à aller en cours.  

Les heures passaient lentement. Elio fixait l'horloge, espérant s'en faire une amie qui l'aiderait en faisant passer le temps plus vite. Mais elle ne semblait pas être de son côté. Il aurait juré avoir vu ses aiguilles reculer pendant un instant.
Le cours d'histoire n'était pas ennuyeux, il était même plutôt interessant. Le professeur était passionné, ça se voyait, mais ça faisait trop longtemps qu'Elio avait abandonné.
Il avait de plutôt bonnes notes en histoire, enfin seulement lorsqu'il fallait analyser un document. Pour le reste c'était souvent très médiocre.
C'est ce que lui reprochait son père.
« Tu n'est pas sérieux dans tes études. », « Tu te reposes trop sur ce que tu sais déjà, mais tu n'apprends rien de nouveau. ».
Toutes ces dates se mélangeaient dans sa tête. Et, au final, à quoi cela allait-il bien lui servir ?

La guerre des rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant