Chapitre 7

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- Vous pensez que je suis un valkar ?
- C'est une hypothèse. Mais il y a peu de chance. Tu es jeune et, si tu en étais un, tu aurais déjà agi.
- Mais... l'ange vient de dire qu'il est impossible pour un mortel de créer une brèche. Vous savez donc que je suis innocent ?
- C'est là qu'est le problème. Nous ne savons pas ce que tu es. Les Valkars utilisent de la magie très forte pour voyager entre les mondes et créer des brèches. C'est pour cela qu'ils sont si dangereux. Tu es trop jeune pour en avoir appris les fondements, mais ce n'est pas impossible non plus.
- La reine et moi-même pensons que tu as peut-être un rapport avec l'arrivée des anges, ajouta la présidente.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Elio ne nous a jamais quitté ! S'exclama Rico.
- Nous le savons, continua la reine sèchement, mais nous pensons que ton arrivée ici a pu chambouler l'équilibre de notre dimension. Tu as pu créer cette brèche sans le vouloir.
- Mais si il en à créé une, ça veut dire qu'il peut en créer d'autres ?

Lio paniquait. La présence d'Elio pouvait nuire à la vie des habitants et peut être même détruir Alascar.

- Alors il faut trouver un moyen de m'empêcher de revenir...
- C'est impossible, coupa la présidente.
- Comment ça ?
- J'ai réuni le conseil un nombre incalculable de fois depuis votre arrivée pour discuter. Mais, si nous ne savons pas d'abord la raison de ta venue, c'est impossible. Tu es trop instable.

La reine invita les trois enfants à s'assoir.

- Es-ce que ça va, ma reine ?

Rico avait remarqué que la reine souffrait. Elle s'assit sur son siège, une main sur son ventre.

- Tout va bien, les enfants. Je crois qu'il va naître aujourd'hui. Il vaut mieux que vous partiez.
- Appelez les infirmières. Vite ! Cria la présidente.

Quatre dames arrivèrent dans une vague de jupons blanc et d'instruments de soins. Elles installèrent la reine sur son lit et ordonnèrent à Elio et aux autres de sortir.

- Vous ne pouvez pas rester là, déclara précipitamment une d'entre elles.
- On peut aider si il le faut, Lio et moi on sait s'occuper des enfants.

Elio observa Rico d'un œil curieux. Il n'avait jamais pensé qu'il pouvait être si affecté par le sort de la reine Léanore et de son enfant.

- Vous devez partir, ordonna l'infirmière.
- Venez avec moi, les enfants. 

Elio se demanda si le bébé naîtrait avec des petites boules orange sur son crâne comme celles de la reine.
Ils traversèrent rapidement la ville en passant par plusieurs rues étroites, puis arrivèrent devant le bâtiment qu'Elio n'avait vu que de l'intérieur. Il avait vu plusieurs salles et traversé les couloirs vides avec Lumon. L'extérieur était bien différent, c'était un immense château encerclé par de grands grillages.

La présidente les emmena dans la salle de conseil, puis les quitta sans se retourner.

Lio attrapa Elio par le col et le jeta sur une chaise. Si l'imposante table n'avait pas retenu son dossier, il aurait sûrement fini à terre.
Mais la violence du choc lui fit mal dans le bas du dos.

- Bon, maintenant il faut qu'on parle, toi et moi.
- Doucement Lio, tu vas lui faire mal !
- Ta gueule, Rico, laisse moi faire.
-  Qu'est-ce que t'as ? T'as complètement pété un câble ! Ça va pas de m'attrapper comme ça ?
- Ecoute-moi bien. Jusque ici t'y a pas vraiment mis du tiens pour nous aider. Alors dit-nous ce que tu fous là !
- Quoi ? Mais je sais pas, j'ai dit !
- C'est quand même bizarre que, pendant des siècles entiers, notre dimension se portait à merveille et que, maintenant que tu apparaît de je ne sais où, tout part en vrille. Une brèche se crée miraculeusement, les anges doivent fuir leur dimension, on est envahi et pour finir la reine accouche pile au moment où on a besoin d'un pilier pour nous soutenir. Tu sais très bien que la reine sera affaiblie après la naissance du bébé. Alors je te le répète. QU'EST-CE QUE TU VIENS FOUTRE ICI !
- Alors là, moi, j'en ai ma claque !

La guerre des rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant