Chapitre 13

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Si Mira avait décidé d'utiliser son tranchant pour asséner ce coup à Elio, elle lui aurait sûrement ouvert la peau des épaules jusqu'au côtes.

Elio se retourna rapidement et observa Mira qui le surplombait de toute sa hauteur. Le calme était plat dans la pièce, personne n'avait bougé.

- Nan mais ça va pas ? Cria Elio.
- Bât-toi espèce d'idiot, lança Mira. Comment tu veux évoluer si t'es même pas capable de te battre ?

Mira pointa sa lame sur son cou.
Elio tenta de se relever mais elle l'assoma une nouvelle fois sur la tête.
Sonné, il recula maladroitement sur les fesses.

- J'en ai rien à foutre que tu crèves, menaça-t-elle. Si tu survis pas à ça, tu ne terminera jamais ton entraînement.

Elle leva son épée en l'air.
Elio eu à peine le temps de se relever qu'elle se jetait déjà sur lui.

Tout était si rapide. Il avait à peine le temps de respirer.

Quand l'épée s'abattit une nouvelle fois sur lui, il protégea son visage avec ses mains.
Mais ce n'était pas sa chair qui croisa le fer avec Mira, mais bien une petite hache. La même qu'il avait planté dans le Croque.

Elio regardait la joue de celle-ci retenir la lame.
Il mettait toute sa force pour repousser Mira. Mais elle poussa sur son épée et le projeta à terre.

Il reprenait son souffle, avachi sur le sol, une hache dans sa main.
Elio ne prenait pas vraiment conscience de ce qu'il venait de se passer.
Il percuta seulement quand il entendit le professeur s'approcher en applaudissant.

- Fantastique ! s'écria t'il en secouant les épaules d'Elio. Tout bonnement FAN-TAS-TIQUE !

Mira lui tendit sa main pour l'aider à se relever.

- Nous voilà fixé ! déclara-t-elle avant de donner son arme à Edam. Tu as bien un pouvoir.
- Alors ça, c'est trop stylé, siffla Edim, impressionnée.
- Dommage que ça ne dure pas longtemps, remarqua son frère.

L'arme qu'Elio avait fait apparaître avait fini par se dissoudre dans l'air.
Il regarda Mira, les yeux pleins de rage en réalisant qu'elle l'avait piégée.

- C'était le seul moyen. Visiblement, ton pouvoir réagit à ton stress. Il va falloir améliorer ça et voir aussi si tu peux faire apparaître autre chose.

Elio serra ses mains moites, faisant couler une goutte de sueur sur le sol.
Son cœur hurlait encore dans sa poitrine. Il comprenait que l'entraînement serait très difficile. Il n'avait pas de grandes capacités intellectuelles et des capacités physiques qui étaient presque insultantes.

- Si je comprends bien, j'ai un pouvoir qui me permet de faire apparaître une hache quand je suis en danger, demanda Elio qui ravalait sa salive pour humidifier sa gorge sèche.

Rico souria à Elio.

- Ils nous avaient dit de pas intervenir.
- Il fallait bien s'assurer que Rico ne s'interposerait pas entre vous, se défendit Armand. Ça aurait tout foutu en l'air.

Rico fût le second à s'entraîner. Mira l'obligea à renforcer ces bras et ces jambes et - comme elle le lui avait dit - son agilité.
Il devait se faufiler dans des endroits exiguës, passer à travers une forêt de piques en bois épais comme des troncs d'arbres et adopter toutes sortes de positions bizarres.
Mira lui montra l'exemple pour chacune de ces postures. Elles avaient l'air si simple quand elle les faisait. Elle passait facilement sa tête entre ses genoux et pouvait toucher son crâne avec ses pieds et tout cela dans une grâce et une rapidité à couper le souffle.
Rico était aussi gauche se Mira était agile.
Il essayait de faire de son mieux mais la seule chose qu'il parvenait à faire était de descendre ses mains sur ses tibias.
Il ressemblait plus à un bout de bois que Mira cassait et remontait quand elle l'aidait.

Edim, Edam et Lio s'entraînèrent ensemble, puisqu'il leur fallait travailler les mêmes points.

Mira leurs faisait refaire les mêmes enchaînements de mouvements des centaines de fois avant de les entraîner au combat.

Edim se révéla très douée dans l'art de la guerre. Elle arrivait facilement à déduire les mouvements de son adversaire, mais était beaucoup moins forte pour les parer.

Lio enchaînait les exercices avec sérieux et énergie. Une énergie emprunte de violence et d'agressivité qui se modelait en des coups sauvages qui coupaient les mannequins en deux. Mira insista sur le fait qu'elle se servait trop de ses émotions et pas assez de sa tête.

Elio les regardaient s'entraîner. Pendant qu'il reprenait ses esprits et discutait avec le professeur de son pouvoir.

- Elio ? Tu m'écoutes mon garçon ?
- Ho, oui pardon, monsieur. Je regardais Edam. Je ne savais pas qu'il était aussi doué.

Edam était celui qui se debruillait le mieux. Il était précis dans ses mouvements et avait même réussi à frapper Mira du plat de son arme.

- Ils ont des ressources, ces petits. Mais tu sais, toi aussi tu m'as impressionné.
- Ha bon ? S'étonna Elio.
- Ça doit pas être facile pour toi, tu ne connais rien d'ici, tu ne sais pas ce que tu fais là, et pourtant tu t'es débrouillé pour te faire reconnaître et respecter. Tu t'es même fait des amis.

Elio tira quelques brins de la motte de paille sur laquelle ils s'étaient assis.
Il fixa Edim se battre avec Lio.

- Si tu arrives à maîtriser ce pouvoir, continua le professeur. Tu pourras peut être nous aider.

Lio manqua Edim de très près.

- Vous aider à quoi ?

Le professeur sauta de la paille et épousta son pantalon.

- L'odeur de la guerre plane sur Alaskar, mon garçon. Une odeur sanglante. Reste à savoir de
quel sang.

Mira siffla entre ses doigts pour clôturer les combats.

- On vas manger, cria-t-elle. Rico à préparé pour ce soir.
- Ho non, soupira Edam. Pas encore ta purée ! J'en ai encore des nausées.

Elle l'attrapa par le cou et l'obligea à s'abaisser. Il était difficile de croire qu'ils avaient tout deux le même âge.

- Tu vas la manger, sinon je te forcerai à coup de balai.


***


La reine marchait sur les jardins du château avec le roi Yo, seigneur des anges.
Une amitié étrangement forte s'était créé entre eux.
Un lien fort de respect et de compréhension.
Ils avaient pris pour coutume de se pronemer ensemble autour du château pendant que leurs enfants dormaient.

La reine été restée si longtemps seule.
Rencontrer quelqu'un en qui elle pouvait faire entièrement confiance était un pilier dont elle avait grandement besoin.

- Mes semblables ont l'air de bien se porter chez vous, assura le roi.
- Mon peuple est bon, il sait être généreux. Il y à néanmoins des rumeurs. Certains habitants refusent les anges. Vous refusent vous.
- Nous vous avons imposé notre présence. Il est normal qu'il y ai des réticents.

La reine s'arrêta devant les camélias en fleurs. Elle serra les mains du roi dans les siennes.

- J'ai accepté que vous restiez ici le temps que vous trouviez une solution. Pendant ce laps de temps, vous êtes des citoyens d'Alaskar. Je ne tolérait aucun traitement insultant envers les vôtres.

À ces paroles, le Roi posa un genou dans les cailloux blancs.

- Mon peuple se battra pour vous, ma reine, annonça t'il d'une voix claire. J'en fais la promesse.
- Levez-vous, lui ordonna t'elle. Vous vous battrez si il le faut, mais à nos côtes.

Une brise d'un air glacial s'emmêla dans les cheveux cuivrés de la reine.

- Le ciel est gris et le vent se lève, remarqua Yo. Nous devrions rentrer, les enfants doivent être levés maintenant.

La guerre des rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant