Chapitre 10

7 1 7
                                    


Elio ravala sa salive.
Le professeur était très intimident malgré sa petite taille.

- Nous allons réunir ce que nous savons.

Ils passèrent tout le reste de la nuit à étudier Elio, lui poser des questions et lui expliquer des choses sur leur dimension.
Le professeur était très intelligent et savait se faire comprendre.

Elio apprit la raison de son malaise en cours et de pourquoi c'était une mauvaise nouvelle.
Lorsqu'il s'était endormi cette fois-ci, son corps n'avait pas disparu d'Alascar. Il était en quelque sorte dans les deux dimensions. Il aurait très bien pu rester bloquer et devenir un vagabond pour la fin de sa vie.

Mais Elio découvrit aussi que ce monde cachait beaucoup de secrets à ses habitants.
Personne ne savait ce que cherchaient les Valkars ni pourquoi ils pouvaient voyager  entre les mondes.

- L'hypothèse la plus probable est qu'ils viennent voler les richesses des mondes qu'ils attaquent. Le problème, c'est que si ils cherchent à s'enrichir, pourquoi tuer les populations ?

Le professeur avala une gorgée de café, puis interroga les autres du regard.

- Peut-être qu'ils cherchent seulement à s'enrichir, proposa Edam.
- Non, rétorqua l'homme en prenant une nouvelle gorgée, ces personnes ne sont pas idiotes. Si tu veux de l'argent, mon petit, le meilleur moyen d'en obtenir, c'est par la population.

Edam regarda l'homme, dubitatif.

- Quand tu as le pouvoir. Quand tu as le contrôle des gens. Alors là tu peux obtenir tout ce que tu veux ; de l'argent, de l'amour, des maisons ou encore des planètes entières.
- Oui, mais tout ça est superflu, l'interrompit Rico, toutes ces choses ne sont pas concrètes. Même l'amour que le gens porterons ne sera que motivé par la peur et l'oppression.
- Une fois que tu as le pouvoir, tu peux bien te persuader que les gens t'aiment réellement, continua Elio qui buvait, lui aussi, un café bien sucré.

Edim regarda le professeur qui cherchait le reste de son café au fond de sa tasse.

- Ha, heu... J'imagine que vous vous attendiez à ce que je vous explique pourquoi les Valkars agissent ainsi.

Les jeunes acquiescèrent en cœur. Et le professeur se leva de sa chaise dans de grands mouvements.  Même debout et vu d'en bas il paraissait toujours aussi minuscule.

- Bah j'en sais rien.
- Sérieusement ! S'exclama Edim, qui s'attendait visiblement à ce que l'homme sache tout sur tout.
- Et si ils ne cherchaient pas nos richesses ? Tenta Lio.

Un calme froid s'installa dans la pièce, on entendait seulement le tic-tac de l'horloge de poche d'Edim.

Le regard du professeur la poussa à développer.

- Je veux dire que, si jamais ils volaient quelque chose qui maintient en vie les habitant du monde, si ils essayent de le voler, tout le monde meurt. C'est qu'un dégât collatéral qui n'est pas forcément voulu par les Valkars. Ils ont la richesse mais pas le contrôle des gens, parce qu'ils ne peuvent pas avoir les deux.
- Oui, mais dans ce cas là, pourquoi ne pas avoir choisi le pouvoir du contrôle ?
- Bonne question, Rico, coupa le professeur, et excellente hypothèse, Lio. Seulement, ce n'est qu'une hypothèse. Impossible de la vérifier. Enfin bon, on à assez cogité, je pense qu'on peut aller se coucher. J'ai entendu dire que la reine avait une annonce importante pour demain matin.

Rico ria puis pointa la fenêtre.  De fins rayons de soleil perçaient les volets.

- Je crois qu'on est déjà demain matin.

La population s'était réunie autour de la tour de la reine. Deux jours après la naisance du petit, -après s'être assuré qu'il vivrait- les gardes annoncèrent la nouvelle dans tout le village. La foule s'étendait jusqu'à l'infirmerie et même à l'entrée de la forêt.

Ils avaient dréssé de grand drapeaux rouges et jaune autour du bâtiment à l'occasion. Et plusieurs acrobates se produisirent en l'honneur du nouveau-né.

Edim leur trouvèrent un endroit éloigné des gens où ils pourraient assister à la déclaration de la reine.
Le professeur avait envoyé les jeunes seuls. Il avait décrété que ces cérémonies étaient ennuyeuses et que, de toute façon, les gens ne l'appréciaient pas tellement.
Elio se sentait en sécurité tant qu'il y avait Rico dans les parages. Il avait un peut plus confiance en Lio mais elle lui lançait régulièrement des regards glacants, lui rappelant qu'elle ne voulait pas de lui ici.

Au milieu de cette foule, Elio se rendit compte que le professeur avait raison. Les cheveux noirs devaient être vraiment rares ici. Il était le seul humain pourvu de ces mèches couleurs charbon.

Tout en haut de la tour, sur la plateforme qui menait aux appartements de la reine, se trouvait deux gardes, la présidente et l'ange accompagné de son fils.
La reine Léanore passa les portes en verre et salua la foule.
Le peuple l'aclamait. Il ne voyait sa reine que très rarement, mais chacun se pris d'intérêt pour elle quand ils apprirent pour le bébé.

La reine avait lâché ses longs cheveux cuivrés qui tombaient en cascade sur ses épaules. Elle portait également une robe de lin beige ample qui soulignait quand même son ventre, qui n'avait pas encore dégonflé.

- Cher citoyens, aujourd'hui est un grand jour. J'ai porté pendant neuf mois l'avenir de ce pays, votre futur roi. Voici l'enfant qui nous guidera vers la réussite !

La reine leva son fils dans les airs. Les gens criaient, certains se mettaient à pleurer. La voie de la reine résonnait dans toute la ville, chacun l'entendait, buvant ses paroles.
Les sons résonnaient sur les murs, parcourant les visages des gens et allant se perdre dans la forêt, juste derrière les épaules d'Elio.

- Voici l'enfant prodige. Celui qui montera sur le trône et guidera mon peuple vers la victoire contre les Valkars ! Saluez le, c'est l'enfant divin, celui de toutes les prophéties.

Un silence épais s'installa et, une à une, les têtes se baissèrent. Comme une vague qui se propagea, chacun s'agenouilla et baisa le sol.
Elio se senti alors obligé, lui aussi caressa le sol de son front avant que Rico le lui oblige.

- Comme le veut la tradition, cet enfant choisira son prénom le jour de son douzième anniversaire.
- Longue vie au roi ! S'écria la vague une fois relevée.

Tout le monde observait le bébé, perché au bout des bras de sa mère, riant aux éclats. Il semblait déjà adorer toute l'attention qu'on lui portait.

Elio observait les gens. Tout cela n'allait pas, ils étaient tous hypnotisés, chantant et frappant dans leurs mains. Il semblait être le seul à ressentir ce drôle de sentiment. Derrière son voile bleu, la présidente souriait, et ça, Elio pouvait le sentir. Elle n'était pas normal.
Et ce bébé, cet enfant qui semblait si heureux mais qui fixait Elio. Comme si il savait qu'il n'avait rien à faire chez lui.
La cicatrice qui coupait son torse, bien que caché sous de nombreux bandages, réveillait les propres blessures d'Elio.
Son bras le brûlait.
Il fallait qu'il s'éloigne. Qu'il parte, vite.
Alors il recula vers la forêt, comme poussé par cette ambiance macabre.
Il recula encore pendant que les gens avançaient vers la tour, suppliant la reine de rester.

Il ne pu reprendre son souffle que quand il fut complètement extrait de la foule.

Arrivé à la lisière de la forêt, il heurta un mur.
Mur qui s'avérait être un Croque qui se retrouva nez à nez avec Elio, la bouche déjà salivante.

La guerre des rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant