Il m'arrive d'être pris de céphalées,
Assourdissantes , comme s'il le fallait,
Comme une aiguille dans le creux des yeux,
Me ramenant aux douleurs de nos aïeux.
Alors la nuit prend possession de ma vision.
Elle laisse place à diverses illusions :
Les dragons des temps anciens et le serpentaire,
Se trompant de proie, courant après la panthère.
Orion ferait un bien meilleur chasseur...
Enfin rions ! Car là surgit le passeur.
Venu d'un monde écarlate et démentiel,
Il est immonde, il ne vient pas du ciel.
Le nocher des bas-fonds se prénomme Charon,
Mais que vient-il faire ici, sur notre courant ?
"Tu me dérange !" S'écrie le parlant héron.
"C'est bien étrange !" avoue le savant héron.
Il ne me sembla pas qu'ici coulait le Styx,
Ni même que les eaux étaient couleur onyx.
Me frappa sûrement l'envoûtement de Nyx,
Car je crois voir la lune, du jour le suffixe.
Puis j'entends à travers la branle de sa barque,
Les cris stridents causés par les oligarques.
Ceux d'en bas, qui règnent en maître sur l'enfer,
Eux-mêmes sous la tyrannie de Lucifer.
J'admire cette scène avec stupeur,
Magnifiés par les relents et les vapeurs
Emanant de l'eau et son bouillonnement,
S'éteignant, à la vue de ces garnements.
Peut-être me virent ils souffrir sur la rive
Pour qu'ils vînrent tous me sauver de la dérive ?
Ces petits êtres dont j'aime entendre les rires,
Puisse le Maître bénir leur tendre sourire.
S-C
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La Salvatoride - Histoires & Élégies
Poetry"de la mythologie à l'histoire de cœur magnifiée..." Car la poésie est l'orfèvrerie des mots, et que cette dernière est la rêverie qui guérit les maux, en voilà un recueil complet plein de syncrétisme. Des poèmes d'il y a quelques années, des plus...