Chapitre 9 - Joe

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-        Tu m'as trop manquée, j'ai tellement de choses à te dire ! Tu ne peux pas savoir à quel point je me sens coupable de ne pas avoir été à tes cotés après... tu sais quoi, s'excuse Amber en me prenant dans ses bras.

Je sais qu'elle s'en veut énormément, elle me l'a dit des centaines de fois et je l'ai rassuré autant de fois lui disant qu'elle m'avait tout de même beaucoup aidé, même avec la distance. Je lui ai annoncé la nouvelle pendant son voyage en Australie, elle à fait tout son possible pour moi et je ne l'en remercierai jamais assez.

-        Amber, combien de fois t'ai-je dit que tu n'as absolument rien à te reprocher ?

Je la serre fort dans mes bras puis on s'engage dans les couloirs de l'université. Rien n'a changé, l'atmosphère respire la joie de vivre et tout le monde est heureux de se retrouver. On passe devant le buffet d'accueil pour les premières années, évènement traditionnel de l'université pendant lequel le but est de faire de nouvelles connaissances. Je sourie en voyant les nouveaux s'affairer dans le réfectoire.

Elle me raconte ses vacances, ses péripéties mais surtout : ses rencontres. Je ne m'ennuie jamais avec elle, c'est une véritable télé-réalité vivante, jamais en rupture de potins.

-        C'est moi ou toutes les filles qu'on croisent nous jugent ? me questionne-t-elle.

C'est vrai que depuis qu'on est entrées dans le bâtiment, je me sens observée. J'avais mis ça sur le compte du stress mais maintenant que Amber à soulever cette hypothèse, je me demande si elle n'a pas raison. Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'une blonde vêtue d'un haut immonde vers clair et d'une minijupe blanche nous saute dessus.

-        C'est vrai que tu vis avec l'équipe de hockey ? piaille-t-elle. Tu baises avec lequel ? 

Son intervention me coupe le souffle, je m'attendais à tout sauf à ça. Elle me regarde de haut en bas, n'essayant même pas de se cacher, tout en faisant comme si Amber n'était pas là. Celle-ci réagis instantanément en repoussant la blondasse.

-        Renseigne-toi, et si c'est pour raconter de la merde, ferme ta grande gueule immédiatement, crache-t-elle.

L'autre pétasse n'insiste pas et tourne les talons en ricanant pour retrouver son groupe de cheerleader. Elle va sûrement leur raconter de la merde. J'ai une envie démentielle de lui envoyer mon poing dans la tête mais je me retiens, je suis sûre qu'Amber meure d'envie de faire pareil.   

On s'éloigne, et rejoignons l'amphi pour notre premier et unique cours de la matinée. Comme d'habitude, j'ai l'impression que les deux heures durent une éternité. Je m'en fou des études de droit.

Dès que l'heure se termine on se faufile rapidement en dehors de la salle pour rejoindre la cafétéria, des regards intenses fixés sur nous. On s'installe sur une grande table ronde, on se met en face, et nous commençons à discuter. Amber et moi restons toujours ensemble.

Je sais très bien ce que tout le monde se dit : « C'est la fille qui a perdu ses parents dans l'attentat ». Les gens me dégoûtent.

Amber et moi ne sommes pas de ces filles qui font partie d'un énorme groupe d'amis, à faire des soirées tous les week-ends et qui ne pensent qu'à être celles qui couchent avec le plus de mecs. On se suffit à nous deux. On a d'autres amis à l'université, mais aujourd'hui, aucun d'entre eux ne semble vouloir se joindre à nous.

Je me lève pour aller chercher une serviette, j'en oublie tout le temps. Je suis vite stoppée dans mon élan quand je sens une main sur mon épaule. La sensation est familière et douloureuse. Sans avoir à me retourner, je le reconnais. Un frisson me parcourt le dos et je prends une grande respiration. 

Frozen StarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant