Arlecchino x Furina (et Lyney x Lumine)

Chapitre 11

Pendant que le petit groupe mettait en place son plan d'action, Lumine eut une idée. Elle proposa à Lyney d'aller demander à Furina de retenir Arlecchino. Puisque Père devait se rendre sur la plage, elles pouvaient très bien se croiser là-bas. Le jeune homme accepta même si l'idée d'impliquer quelqu'un d'autre ne lui plaisait pas, c'était la meilleure solution. Lumine s'occuperait donc de la directrice le temps qu'il puisse rejoindre la surface et prévenir l'ancienne actrice.

Sur le chemin vers la surface, les pensées d'Arlecchino tournaient en boucle. Coincée dans ce village en réparation, elle se sentait comme un lion en cage. S'éloigner quelques minutes lui ferait du bien même si elle s'agaçait de ne rien pouvoir faire de plus utile.

Sur la plage, elle décida de marcher un peu. La mer était calme et il faisait beau. C'était le temps idéal pour une promenade et elle avait un besoin impérieux de se changer les idées.

Le bruit du sable sous ses pas et l'odeur de l'iode commençaient à la détendre quand une voix retentit derrière elle.

« -Heyyy ! Attendez-moi !

Arlecchino se retourna, étonnée de reconnaitre son interlocutrice.

-Furina, qu'est-ce qui vous amène ici ?

-Je... j'avais envie... de voir... la mer.

La pauvre reprenait son souffle après avoir couru pour rattraper l'autre jeune femme. La fatui la laissa respirer avant de répondre.

-Je ne m'attendais pas à vous voir ici un jour.

-Ah oui, pourquoi cela ?

-Eh bien je doute que vous ayez envie de passer beaucoup de temps près de l'eau.

-Ho... C'est vrai qu'en général j'évite le bord de mer, j'ai toujours la sensation que l'eau pourrait monter à tout moment mais aujourd'hui j'ai eu envie de faire un effort et de travailler là-dessus. Enfin je dois admettre que je ne suis pas tout à fait sereine.

Furina ne savait pas vraiment pourquoi elle disait tout cela. En d'autres circonstances, jamais elle ne l'aurait avoué, surtout pas au valet. Pourtant, elle avait la sensation de pouvoir se montrer honnête et si elle était venue pour la retenir, elle pouvait aussi bien rendre ce moment agréable.

-C'est tout à votre honneur. Je comptais marcher encore un peu. Si vous le souhaitez, nous pouvons faire quelques pas ensemble.

-Avec plaisir !

Elle sourit à son interlocutrice. Arlecchino ne rendit pas totalement le geste mais aborda un léger rictus avant de se tourner vers la langue de sable face à elles. L'ancienne actrice lui emboita le pas, prête à discuter de tout et n'importe quoi pourvu que ce soit long.

-Comment vont les enfants ? Passer autant de temps dans un lieu quasi souterrain ne doit pas leur être très agréable.

-Ils s'y sont plutôt bien acclimatés même s'il est vrai que les lieux ne plaisent pas à tout le monde. Ils trouvent gratifiant de faire du bénévolat et d'aider les habitants.

-Je vois...

-Je sais ce que j'ai dit la dernière fois. Cependant, je ne pense pas que vous devriez vous sentir coupable de ce qui est arrivé à Poisson. Il est vrai que des pertes matérielles ont été subies mais si nous n'avons presque aucune perte humaine à déclarer, c'est grâce à votre gestion de la crise. Les gens ont tendance à oublier que leurs maisons peuvent être reconstruites mais qu'une fois qu'ils ont perdu la vie c'est terminé.

--Je suppose que l'on peut voir les choses de cette façon...

Comprenant qu'elle ne souhaitait pas en parler d'avantage, Arlecchino n'ajouta rien et elles continuèrent à marcher quelques instants en silence.