CHAPITRE IX

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Bonne lecture ...

PDV : Madison

Les invités pris de consternation étaient rentrés chez eux .
Les ambulanciers étaient apparues dans leur engin mécanique une quinzaine de minutes, suite au drame ,puis sont reparti emportant avec eux la dépouille de ma mère . J'ose croire qu'une personne agonisant aurait déjà sombré dans le sommeil éternel , pendant cet intervalle de temps.

Si j'avais pu , j'aurais fait irruption dans cette fichue salle d'analyse et pris connaissance des résultats afin d'arrêter de farouchement languir dans le hall de la clinique, mais j'étais forcé de m'en abstenir comme tout le monde d'ailleurs.

La tête baissée, j'exécutais depuis près de vingt minutes des vas-et-viens dans un espace de deux mètres, tel une personne en début de folie . Les visages pleins de vies et de gaietés qu'avait mes frères tantôt n'étaient plus que des images sinistrement rongés par l'amertume du dommage : je ne pouvais relever la tête pour les regarder . Chacun essayait de gérer cette peine comme il le pouvait.

Les seuls bruits qui empêchaient le silence de régner totalement dans ce lieu , étaient ceux de mes talons qui semblaient briser à chaque pas le carrelage , les sons égaux qu'émettaient les ongles de tante Mary sur l'accoudoir du siège dans lequel elle s'était vautrer et les reniflements de Dylan et Fred . Olivia s'était raidis dans son siège , les yeux embués, le regard horizontal et vide , elle restait sidérée comme si l'on avait stoppé le temps à la seconde où elle avait prise cette position .

La coloration noirâtre qu'avait donné mon mascara à mes larmes incessantes et le goût insipide qu'elles avaient eut ne restaurait guère la grisaille de mon état ,mais tout l'opposé. J'étais, triste c'est aussi simple que ça .

Les grincements de porte entendu ont fait bondir tante Mary de son siège et nous ont fait tous river les yeux vers la porte qui donnait sur la salle d'analyse, d'où était sortie l'homme à la blouse blanche de tout à l'heure, accompagné des papiers qu'il tenait en mains .

Il était venu nous annoncer que la disparition soudaine de notre parente à été causer par un arrêt cardiaque . Mais alors , qui était cet homme ? , m'étais-je poser en découvrant cela . Était-il la raison de cet arrêt cardiaque? Pourquoi était t-il présent? Le véritable protagoniste de ce drame c'est lui , sans une aucune lueur de doute .

**
À présent , la robe extraordinairement belle que je portais en début de journée n'est plus qu'un bout de tissu hideux et dégoûtant dû à la noirceur de mes larmes et à tous les gestes imprudents que j'ai pu effectuer qui l'ont tachés .

Tout a été annulé, même la lune de miel à l'extérieur du pays .

Tant mieux .

Le reste de ma famille fait son deuil dans la salle de séjour et quant à moi , je suis assise désespérément sur le grand lit de la chambre qui m'a vu humiliée par Alexander , je ne sais même pas ce que je fais ici ...

En même temps, c'est votre
chambre à tous les deux .

Je touche le pendentif doré en forme d'une colombe qui pend le long de mon cou ,en fermant les yeux . Comme la colombe qui part de la terre au ciel , ainsi a été l'âme de ma mère après que ses yeux se soient refermés . J'aurais tellement aimé que mon père soit présent dans un moment aussi délicat et perturbant que celui-ci ... Et comme maman nous le répétait lorsque nous allions à l'église autrefois : Dieu est le véritable père des orphelins .

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