03. 𝖤́𝖼𝗋𝗂𝗌.

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ℰ́𝒯ℰ́ ☀️





Zaylan

Cela fait déjà plusieurs jours que les cours ont repris. Et chaque fois que j'y suis, j'ai l'impression de ne pas réellement être présent. Je suis là physiquement, mais pas mentalement. Toujours dans les vapes ou dans mes pensées. J'entends qu'on me parle, mais je ne réponds pas. Et ça, depuis des années déjà.

À force, les gens ont parlé, et j'ai la réputation du gars « muet ». Si seulement ce n'était que ça...

Je sais très bien parler, seulement, je n'ai aucune force ni envie. À quoi ça sert ? Je n'ai pas envie de sympathiser avec les gens, ni d'avoir une discussion.

Je crois même ne plus savoir comment faire.

J'adresse la parole seulement aux membres de ma famille. Et encore, je me renferme un peu plus sur moi-même.

Mais je fais de mon mieux, c'est le principal, pas vrai ?

Mais ce n'est jamais assez.

Je descends les escaliers une fois que je me suis habillé pour les cours. Je ne veux pas y aller, mais je suis obligé.

De toute manière, je ne pense pas terminer l'année.

Je m'installe sur le tabouret près de l'îlot central et scrolle sur mon portable. Je ne déjeune jamais le matin, aucun appétit n'est présente.

Peut-être parce que je ne veux jamais me réveiller ? 

Encore une fois dans mes pensées, je n'ai pas entendu ma mère arriver. Elle embrasse mon crâne et me demande si je vais bien, seulement je ne réponds pas. Ma gorge est sèche, mes lèvres restent scellées.

Une fois de plus, j'ai l'impression d'être dans un autre monde. J'entends, mais je ne réponds pas. Aucune force, ni envie...

Le visage de ma mère se fronce, elle secoue sa main devant moi et m'oblige à lever la tête vers elle.

C'est ma mère, je peux le faire avec elle. Je ne suis pas encore totalement perdu.

— Mh ?

— Je t'ai demandé si tu allais bien, se répète-t-elle en se servant un café.

— Ça va, dis-je d'une faible voix.

Elle m'examine du regard, pour voir si je mens. Et une fois de plus, elle va me demander si je suis malade :

— T'es sûr ? Tu es malade ?

Qu'est-ce que j'avais dit. Je pousse un soupir et secoue la tête, replongeant mon nez dans mon téléphone.

Ça me fait mal de ne pas réussir à parler avec ma mère.

— ... Tu sais tu peux... .... avec... ...., hein ? .... .... Zayl... ... m'éc... ?

Voilà ce que j'entends quand je plonge trop profondément dans mes ténèbres. Des mots, parfois incomplets et d'autre si.

Une autre personne vient m'embrasser le crâne, et je devine que c'est mon père. Heureusement, je sens encore les personnes me toucher. Parce que si même ça, je ne le sentais plus, ça signerait la fin pour moi.

Je crois qu'elle est pour bientôt.

Je regarde l'heure sur mon portable et constate que je risque d'être en retard. Déjà que hier, j'ai loupé mon bus, ce serait vraiment dommage de le rater aujourd'hui aussi.

Si seulement le bus pouvait avoir un accident.

Je me lève de mon tabouret et prends mon sac qui traînait à côté de moi.

ZAYLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant