17. 𝖫𝖾𝗌 𝖼𝗈𝗋𝖽𝗈𝗇𝗌 𝖽𝗎 𝖼œ𝗎𝗋.

392 21 132
                                    








𝒜𝓊𝓉ℴ𝓂𝓃ℯ 🍂





Shana


J'attrape un croissant au vol sur la table à manger.

— J'y vais ! dis-je en mangeant mon croissant.

— Attends ! crie ma mère.

Je m'arrête, ferme les paupières, puis me tourne lentement vers elle avec un faux sourire sur les lèvres.

— Tu n'attends pas ta sœur ?

— Non, elle me rejoindra au bus. Je n'ai pas envie d'être en retard, réponds-je en faisant demi-tour pour éviter ses questions.

— Mais tu es en avance, rétorque-t-elle en fronçant les sourcils.

Je pousse un soupir, abaisse la poignée de la porte, mais avant que je puisse mettre un pied dehors, la voix de ma mère résonne :

— Il faut que tu arrêtes de lui faire la tête, Shana. Et... nous expliquer.

Jamais.

— Je t'en supplie, maman, ne commence pas... S'il te plaît, pas maintenant.

Elle m'offre un sourire triste, je prends cela comme la fin de la discussion. Je claque la porte de chez moi un peu trop fort et décide de partir pour de bon. Si je suis en avance, c'est justement pour aller à l'université à pied.

Bon, oui ça en fait un chemin ! Mais ça me fera du bien.

Mes écouteurs aux oreilles, la musique qui bat son plein, j'avance tel un robot.

Un bon trente minutes plus tard, j'arrive enfin. Une bonne balade matinale, ça fait du bien, ça me vide la tête. Mais je ne ferai pas ça tous les jours... J'ai quand même des limites.

Mon bus n'est pas encore là, mais il devrait arriver d'une minute à l'autre, donc j'entre dans l'université. Avançant pour mon premier cours, je m'installe à la même place que d'habitude, dans le fond.

Très vite, je suis accompagnée d'Adrián, m'offrant son plus beau sourire, encore.

— Comment va la plus belle ?

Je lui souris à mon tour. Adrián est ce genre de personne souriante qui redonne confiance en toi et qui donne la joie de vivre !

— Ça va ! Et toi ?

— T'es en forme toi aujourd'hui, rétorque-t-il en en riant.

Je souris de toutes mes dents. Je crois qu'il a raison. Je suis en forme. Je ne sais pas si c'est la balade matinale qui me fait ça, mais aujourd'hui je suis particulièrement heureuse. Depuis plusieurs jours déjà... Enfin, que quand mes parents et Lina ne me posent pas un tas de questions et qu'ils agissent comme avant.

Je suis heureuse quand je rigole avec Adrián, quand je suis avec Zaylan... Pourtant, je sais qu'il se pose des questions par rapport à ce qu'il s'est passé, mais lui, accepte le fait que je ne sois pas encore prête à en parler.

Voir jamais.

Peut-être un jour qui sait ? Parce que... si je veux vraiment me laisser une chance avec lui, il faudra que je lui en parle et ça je le sais. Ou alors nier en bloque jusqu'au bout ?

En parlant du loup, il débarque dans la salle. Mon regard détaille sa silhouette de bas en haut. Il est habillé d'un pantalon noir avec un  t-shirt blanc. Et bien évidemment toujours accompagné d'une veste. Cette fois-ci elle est beige. Je finis mon inspection et relève les yeux vers son visage quand il est proche de nous, son sac sur son épaule. Il me sourit timidement, avant de saluer Adrián d'un mouvement de tête.

ZAYLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant