32. 𝖲𝗈𝗅𝗎𝗍𝗂𝗈𝗇 𝗈𝗋 𝗇𝗈 ?

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ℋ𝒾𝓋ℯ𝓇 ❄️










Shana


Je suis toujours en Lituanie, ça fait quelques semaines et je n'arrive pas à mettre un pied en Espagne. J'ai trop peur.

Peur de tomber sur Zaylan. De voir qu'il n'a plus rien à faire de moi, qu'il m'en veut trop.

Parce que je l'ai abandonné quand il avait le plus besoin de moi, alors que lui a toujours été là pour moi...

Toujours.

Même quand je ne parlais pas de mon passé et que j'agissais bizarrement, ou même la fois à la fête, il n'a pas forcé. Il s'est ajusté à mon rythme.

Il a toujours fait ce qui m'arrangeait. Mais jamais pour lui.

Il faisait passer tout le monde avant lui...

Je marche dans le parc de Vilnius, mes écouteurs dans les oreilles, ainsi que ma capuche de mon sweat sur ma tête. L'hiver frappe fort cette année, mais je n'avais pas le courage de sortir un manteau. Surtout que je n'en ai pas pris.

À la base, je ne devais pas rester ici aussi longtemps, mais je ne sais même pas quand je vais réellement revenir.

Le vent hivernal me donne des frissons malgré mon gros sweat à capuche. Enfin... le sweat à Zaylan.

Oui, je ne l'ai toujours pas rendu. À ce stade, c'est le mien.

Je me dirige vers mon arbre fétiche. Là où je me réfugiais quand chez moi j'étouffais trop. Même si j'adore mes parents ainsi que ma sœur ! Parfois, j'avais besoin de me réfugier dans un endroit calme.

Sauf que cette fois-ci, ça ne dure pas quelques heures, mais plutôt quelques semaines...

J'ai peur, atrocement même. De revenir là-bas, d'entendre l'interrogatoire de Lina et sûrement ma mère. Revoir Adrián après tout ce que j'ai appris. Et... revoir Zaylan, devoir accepter son ignorance, ça, je ne le supporterai pas.

Donc, peut-être que je n'arriverai jamais à repartir là-bas ?

Car... chez moi, c'est ici.

Je me plante devant l'arbre, une pelle dans une main et une boîte dans l'autre.

Je me souviens de la fois où je lui ai demandé de faire une boîte à souvenirs au cas où un jour nous viendrons à... nous éloigner. Et j'avais raison.

Donc, j'ai envie de faire cette boîte, mais sans lui, c'est nul. Surtout que c'est lui qui a mes lettres  - sûrement encore au même endroit où sa mère les a laissées. Tout ce que je peux mettre dans la boîte, c'est... notre bracelet.

Et je n'ai pas envie de retirer notre bracelet. Est-ce que lui l'a retiré... ? Je n'espère pas, parce que sinon... ça voudrait dire la fin de tout ?

Mais c'est déjà votre fin, Shana.

C'est vrai, je crois que la fin de notre histoire s'arrête là. Ces derniers mots qu'il m'a dits, c'est : je t'aime.

Je n'ai même pas envie de repenser à mes dernières paroles. Je m'écroule sur l'herbe, mon dos contre l'arbre. Je laisse les objets que j'ai ramenés loin de moi. Ça ne sert à rien, je ne vais pas faire la boîte. Ça n'aura même pas de signification vu que je suis seule.

Puis, je vais garder notre bracelet à vie.

Peut-être pas à vie sur mon poignet, mais près de moi...

ZAYLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant