ZAYLAN

34. 𝟤𝟥𝗁𝟧𝟫.

ℋ𝒾𝓋ℯ𝓇 ❄️ ／ ℯ́𝓉ℯ́ ☀️

Zaylan

Aujourd'hui, j'ai le droit à des visites. Est-ce que c'est débile de ma part d'attendre de voir Shana ?

Oui, clairement.

Mais... une partie de moi espère la retrouver.

Sauf que je sais que nous avons pris des chemins différents.

La porte s'ouvre, le corps de ma mère entre et elle m'offre un grand sourire radieux, suivi de près par mon père qui entre avec son visage naturel.

Un aigri de la vie.

Je pensais qu'il n'y aurait que mes parents, mais mon parrain entre timidement.

Un vrai sourire se dessine sur mon visage, heureux de le voir. Il se gratte la nuque et entre dans la chambre en fermant derrière lui.

— Comment tu vas aujourd'hui, mon chéri ? me demande gentiment ma mère d'une voix douce. 

Tout aussi mal. Mais je n'ai plus envie de vous inquiéter. Pourtant, aucun mot ne sort de ma bouche.

À force d'être enfermé ici, mon mutisme revient. Je parle seulement quand je suis obligé, mais quand je n'ai soit pas de force ou que c'est pour des choses inutiles, je garde ma voix au fond de ma gorge bien au chaud.

Pour la réserver pour une personne spéciale.

Puis, après, je me rappelle que nous avons pris des chemins différents.

J'ai choisi la mort, elle a choisi la fuite.

— Tu veux nous raconter tes journées ? tente mon père pour me faire parler.

Je le regarde en arquant un sourcil, mon sourire de tout à l'heure a complètement disparu.

Comme s'ils s'attendaient à ce que je dise : " Je vais vachement mieux ! Je ne veux plus mourir."

Je commence seulement à me faire à l'idée que la mort n'est pas une solution.

— À part dire que je déprime dans cette chambre, je n'ai rien d'autre à dire, rétorqué-je en haussant une épaule.

Ils affichent une grimace, je sens le regard de mon parrain sur mon poignet, ce qui me met mal à l'aise, mais je ne dis rien pour autant.

J'ai appris à ne pas faire attention aux regards des autres, parce que ce sont ces regards qui m'ont détruit la vie quand j'étais plus jeune.

— Tu n'as plus ton joli bracelet en perles, là ? me demande-t-il.

Nous posons tous notre regard sur Ayden, mes parents froncent les sourcils, je vois mon père se frapper le front, comme si mon parrain avait dit quelque chose de sensible.

Et c'est le cas.

— Non, soufflé-je en posant mon regard sur mon poignet vide.

— Merde, j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'inquiète-t-il en dansant sur un pied, mal à l'aise.

Je tente de le rassurer avec un sourire gratifiant. Il fait beaucoup d'efforts ces temps-ci, puis je l'aime beaucoup et c'est de ma faute s'il était vraiment mal.

Je dois réparer mon cœur, mais aussi ceux de ma famille à cause de ma tentative de suicide.

— Je l'ai enlevé parce que... c'était en commun avec Shana donc... Enfin bref.