30. 𝖫'𝖺𝗍𝗍𝖾𝗇𝗍𝖾 𝖽𝗎 𝗌𝗂𝗅𝖾𝗇𝖼𝖾.

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ℋ𝒾𝓋ℯ𝓇 ❄️









Shana


Je suis brisée. Fatiguée. Triste. Seule.

Je suis actuellement assise sur le lit de Zaylan. Seule. Le silence me fait froid dans le dos. Même si Zaylan ne parlait pas énormément, on le remarquait quand il était dans une pièce. En tout cas... moi, je le voyais.

Je prends le carnet que j'avais découvert l'autre fois, prends une grande inspiration et l'ouvre. De toute manière, Zaylan ne pourra pas m'en empêcher... Zaylan... pourquoi as-tu fait ça ?

Pourquoi n'as-tu pas demandé de l'aide ?

J'ouvre le carnet, mais mon souffle se bloque. Des dessins noir et blanc faits au fusain sont dessinés sur les pages. Mes lèvres tremblent quand je comprends que ces dessins signifient lui.

Le premier est une silhouette qui passe une main sur son crâne, l'air triste. Mais nous n'avons pas les traits du visage. Rien... c'est assez perturbant. Le deuxième est une page noire avec des traces de fusain, encore. Mais un mot écrit plusieurs fois en blanc est inscrit à l'intérieur. J'ai l'impression de ressentir l'état qu'il avait quand il l'a écrit. C'est poignardant.

Le mot est « muet ».

Le troisième dessin représente des têtes de mort assez glauques. Le quatrième, c'est... un regard vide.

Il me fait froid dans le dos.

Le dernier est un genre de tunnel, où on ne voit pas la fin, avec écrit... << Mourir de solitude. >>

Et je comprends, je comprends qu'il s'agissait de l'intérieur de sa tête. Toutes ses pensées étaient comme ça... Ça doit faire longtemps qu'il pense à la mort pour avoir fait cet acte, pour dessiner des choses comme ça.

Malgré tout... il dessinait bien... Ces dessins sont réalistes...

Même un peu trop.

Je le repose sur son bureau vide, mais une boîte seule dans le coin m'interpelle. Je ne devrais pas, ce ne sont pas mes affaires. Mais... il ne pourra pas m'en empêcher...

J'aimerais t'avoir à mes côtés en ce moment, Zaylan. Le jour où tu as fait ton acte, c'était le 31 décembre. À minuit, nous étions le 1er janvier, et j'étais en pleurs dans les bras de mon ami.

Aujourd'hui, mes yeux sont gonflés à cause de mes pleurs. J'ai passé la journée à l'hôpital... Et là, je suis de retour, mais dans ta chambre.

Pour ressentir ta présence...

Alors que tu n'es pas là.

J'ouvre la petite boîte d'une main tremblante et découvre un pendentif avec un symbole de... lune. Mon cœur me fait mal, je crois qu'il a loupé un battement, voire deux.

Je le touche du bout des doigts, et une envie de vomir me prend. Savoir que je suis dans sa chambre sans lui me brise...

Ça sent son odeur... rien n'a bougé depuis hier. Un peu logique, vu que ses parents ont passé eux aussi la journée à l'hôpital, et à l'heure qu'il est... ils doivent y être encore.

En train de s'effondrer dans les couloirs de l'hôpital après cette nouvelle.

Moi aussi, je me suis effondrée, mais comme une lâche, je suis partie en courant en pleurant. Et me voilà ici.

En train d'essayer de le retrouver dans ses affaires.

Je referme la petite boîte et la repose là où elle était, comme si rien n'avait bougé. Comme si... il était présent.

ZAYLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant