07. 𝖬𝖺𝗎𝗏𝖺𝗂𝗌𝖾 𝗃𝗈𝗎𝗋𝗇𝖾́𝖾.

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𝒜𝓊𝓉ℴ𝓂𝓃ℯ 🍂





Shana

— Lina ! Lina, t'es où ?! crié-je.

Je cours partout dans la maison, cherchant ma sœur, en vain.

— Lina !

Des sanglots montent, me nouant la gorge. Je n'arrive plus à crier son prénom. Et elle ne me répond pas.

— Li...

ღღღ

— Bon, qu'est-ce que t'as ?

Je relève la tête vers ma sœur, qui me fixe d'un œil interrogateur. Je lui offre un sourire faux tout en secouant la tête.

— Rien, je suis juste fatiguée, mens-je.

Je replonge dans mon bol de céréales, enfin, je n'y touche pas. L'appétit n'est pas là. Mon ventre se noue.

À chaque fois que je vois la cicatrice de Lina sur son œil, ça me fait bizarre. Ça me rappelle ce jour-là.

Où tout a basculé.

Et mon cauchemar de cette nuit ne m'a pas franchement aidée. Ça faisait un moment que je n'en avais pas fait.

— Je vois bien qu'il y a autre chose, tu sais tu peux tout me dire à moi.

Les commissures de mes lèvres s'étirent légèrement. Je repose la cuillère que je n'arrêtais pas de tourner dans mon bol puis colle mon dos au dossier de la chaise. Je pousse un soupir en voyant son air de chien battu.

Je ne peux pas lui dire que je repense à ça. À ce jour. Mais, je vais lui dire l'autre moitié qui me préoccupe ces temps-ci.

— Je t'assure qu'il n'y a rien, seulement... je me pose juste beaucoup de questions.

Son sourcil droit s'arque parfaitement.

— Quel genre de questions ? m'interroge-t-elle.

Je souffle un bon coup et passe ma main sur mon visage. À aucun moment je vais lui dire que mes questions tournent autour d'un garçon.

Je décide de l'ignorer et de me lever de ma chaise, prends mon bol dans les mains et m'avance vers l'évier de la cuisine.

— Eh ! Je te parle ! crie-t-elle depuis la salle à manger.

J'affiche un rictus en lui tournant le dos, dépose mon bol et rejoins le hall d'entrée.

Je vais le revoir.

Je me demande encore ce qu'il foutait en pleine nuit. Mais bon, je suppose que je vais jamais avoir la réponse.

Je prends mon sac et, alors que je pensais que ma sœur avait abandonné l'affaire, elle court jusqu'à moi.

— Eh, tu vas me dire ce qui te tracasse comme ça ?

Je pose mon regard sur elle et lui souris.

— Je t'en parlerai peut-être un jour. En attendant, toi, tu risques d'être en retard si tu ne te dépêches pas, rétorqué-je en m'avançant vers la porte.

Elle lâche un léger cri et court dans les escaliers pour se préparer. Je lâche un petit rire en sortant de la maison.

Je l'attendrai à l'arrêt de bus. Ou pas.

J'enfile mes écouteurs dans mes oreilles et marche en direction de mon arrêt. Je ne fais pas attention aux gens qui m'entourent, ni à ceux qui me jugent. De toute manière, quoi que tu fasse ou que tu dises, tu vas te faire juger. Même si tu es calme en restant dans ton coin.

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