18. 𝖤́𝖼𝗅𝖺𝗍.

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𝒜𝓊𝓉ℴ𝓂𝓃ℯ 🍂




Shana


Je ne sais pas pourquoi mais je suis super excité.

En fait, je sais exactement pourquoi je le suis. C'est parce que je vais faire les magasins et Zaylan a proposé de m'accompagner ! N'est-il pas un homme parfait ?

Même si j'ai très mal dormi depuis la dernière fois. J'ai revu Martin. Mes cauchemars de lui sont revenus. À présent je n'ai plus les flammes, mais lui qui... me frappe.

Étonnamment, depuis que je laisse Lina respirer et que j'ai repris ma vie en main, je me fais moins de soucis pour elle. Enfin... bref. Elle me manque énormément. J'ai mal, mais on fait avec, n'est-ce pas ?

Je crois que ma vie part en cendres. Entre le fait qu'avec ma sœur on n'a plus la même complicité, que je l'évite, qu'avec mes parents ils s'inquiètent, qu'ils veulent comprendre un peu trop tard ce qu'il s'est passé donc je les ignore aussi, que je l'ai revu.

Il n'y a qu'avec Zaylan que tout va bien...

Je sors de ma chambre et prends mon sac à main. Mais alors que j'allais partir, je vois mes parents assis sur le canapé. Ma mère a pris son visage en coupe, l'air inquiète.

Inquiète pour qui ? Qu'est-ce qui se passe ?

Mon père, lui, il rassure ma mère en caressant son bras. Voyant l'ambiance assez bizarre voler dans la maison, je m'approche d'eux, lentement par peur.

Peur de quoi, même ?

— Tout va bien ? demandé-je.

Ironique de dire ça alors qu'il y a pas longtemps, c'étaient eux qui me le demandaient. En fait tout le monde. Parce que tout le monde a entendu.

Ma mère relève la tête vers moi, en affichant une grimace puis elle tourne la tête pour regarder mon père. Comme pour demander son autorisation ou son avis.

Mais putain de quoi ?!

— Il se passe quoi là ?

— Rien, chérie... On ne veut pas t'embêter avec ça alors que tu as tes problèmes à gérer.

Putain. Là, elle me soule. Parce que... c'est du passé. Quand elle parle, on a l'impression que je me fais encore... frapper. Que je suis encore dans cette relation toxique.

Si toxique que je crois que je le suis devenue aussi.

— Bon accouchez, dis-je sèchement en fixant mon père.

Il me sourit. Avec mon père, je ne suis plus tout à fait proche. Plus comme avant. Mais je sais que ce n'est pas de leur faute. Ils n'ont rien fait. Le seul truc que je pourrais leur reprocher, c'est de m'avoir mis en internat. Mais ce qui est fait est fait.

Et à cause de ce que j'ai vécu, je me suis éloigné de mon père, parce que j'ai peur des hommes.

Mais... en ce moment, je comprends qu'ils ne sont pas tous pareils. C'est sûr que malheureusement, on aura beaucoup de trou du cul dans la vie. Beaucoup d'hommes et de femmes dangereuses.

Mais ce n'est pas le moment de repenser à ça. Là, tout ce qui m'importe, c'est leur mine inquiète.

— Lina a séché ces deux derniers jours de cours, m'apprend-il.

Mes sourcils se haussent. Je ne savais pas. En même temps, je l'évite et je passe du temps avec Zaylan.

Et puis je n'ai pas repris le bus depuis, c'était sûrement un moyen pour elle de sécher.

ZAYLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant