00. 𝖯𝗋𝖾́𝖺𝗆𝖻𝗎𝗅𝖾.

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« Alors que tous les autres vivaient leur vie en couleur la dépression me figeait sur place. »
-rupi kaur




Zaylan



— Mais qu'est-ce qu'il a grandi, mon filleul ! s'exclame mon parrain en s'approchant de moi.

Il ébouriffe mes cheveux et me sourit, un sourire que j'essaie de rendre. Cependant, aujourd'hui, mes lèvres n'atteignent pas mes oreilles. Je me sens vide.

Je suis triste tous les jours, à vrai dire, mais ce jour-ci me laisse un goût amer dans la bouche.

— Aussi aigri que son père, celui-là ! lance-t-il.

Ces piques envers mon père sont censées me faire rire. Mais pas aujourd'hui. Mon cœur est trop lourd. Il commence à avoir du mal à encaisser de jour en jour.

Je faiblis.

— Tais-toi, Ayden, je n'étais pas aigri plus jeune, rétorque mon père.

— Euh, si, chéri, s'exclame ma mère, s'approchant de moi avec son sourire doux.

Je plonge mon regard dans le sien, et je me force à sourire. Je me force à jouer un rôle.

Faire semblant que tout va bien, alors que... dans le fond, rien ne va. J'enfile un masque, le masque qui rassure mes parents.

J'ai une âme triste depuis mon enfance. Rien ne m'épanouit depuis quelques années déjà. Seulement, mes parents ne s'en rendent pas compte puisque je fais semblant devant eux.

Ils pensent que je suis simplement timide.

Et c'est sûrement le cas à force de me renfermer sur moi-même.

— Vous le battez ou quoi ? poursuit Ayden, posant ses mains sur ses hanches.

— Arrête de dire des bêtises voyons ! répond ma mère une fois face à moi.

Elle me sourit, ce sourire qui illumine son visage, ses yeux noisette que je n'ai absolument pas repris.

Ou du moins... un peu.

— Ça va, mon fils ?

J'acquiesce, la gorge nouée.

Si tu savais, maman.  

— Je crois que je suis malade, je vais aller me reposer un peu, déclaré-je.

Ma mère acquiesce, le regard inquiet, avant que j'aie le temps de me relever, elle pose sa main sur mon front.

Ma famille, pour moi, c'est tout. C'est les personnes qui arrivent à me garder la tête hors de l'eau.

— Ça va, tu ne fais pas de fièvre, mais va te reposer.

— Si ça ne va toujours pas, demain tu resteras à la maison, déclare mon père.

Je n'ai plus l'âge de suivre mes parents partout où ils vont, mais demain, ma mère voulait que je vienne. Puisque c'est la nouvelle amie de maman qui nous a invités. Donc je ne veux pas décevoir ma mère, mais je n'ai pas le moral pour sortir demain. Je vais me faire chier. Mais je sais que c'est important pour elle.

Je connais le passé de mon père, et je sais qu'il a eu énormément peur d'être parent. Il avait peur de devenir comme le sien. Mais il joue son rôle à merveille.

Cependant, j'imagine qu'il doit penser le contraire, à cause de mes silences pesants, donc pour le rassurer je dis :

— Si, si... je viens demain. J'ai juste un mal de crâne, ça va passer.

Et un mal de cœur.

Ils acquiescent et je monte les escaliers pour rejoindre ma chambre et profiter d'être seul.

J'aime la compagnie de mes parents ainsi que de mon parrain, même quand le frère ou la soeur de ma mère est là, je suis présent. Sauf qu'aujourd'hui je n'y arrive pas. Ma vie est fade. Aussi fade qu'un arbre en automne.

Je déteste l'automne. Parce que c'est la saison à laquelle je suis né.

Ma vie est aussi comme ce genre de fleur qui fane, par exemple une violette. Les gens disent adorer les fleurs, pourtant, ils ne prennent pas soin d'elles. Une fois qu'elles ont atteint une certaine limite de jours, ils les laissent faner.

Et leurs vies se fanent petit à petit.

Comme la mienne.









——

RE C'EST ENCORE MOI !

Petit avant-goût de ce qui vous attend. Je posterai le chapitre 1 dans quelques jours, je vous tiendrai au courant sur Insta ! 🫂

Prenez soin de vous !

ig: liu_watt

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