Épilogue.

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Parce que parfois, se sauver seul n'est pas toujours la bonne solution.








Zaylan



Quelques mois plus tard.


Assis au bord du lit de Shana, j'attends son retour. J'aurais pu la rechercher en voiture, mais cette fille préfère marcher. Et Adrián avait besoin d'elle.

Il va mieux, je crois. Il commence à s'habituer à la mort de son frère. Enfin, on passe pas à autre chose après un deuil, on n'apprend juste à vivre avec.

Je fais tourner ma chevalière entre mes doigts, impatient de la revoir.

Ça fait plusieurs mois que nous vivons le grand amour... Même si parfois c'est très compliqué. On apprend ensemble, et je pense bien qu'on risque d'aller loin. Très loin même...

Je continue à voir mon psychiatre et je pense qu'il est plutôt satisfait de mon évolution.

J'ai enfin compris que la mort n'était pas une solution.

Je suis entré en école d'art, et les profs aiment plutôt bien mes créations... J'en suis ravi.

Jamais, mais au grand jamais je n'aurais cru en arriver là. Vivre réellement. Au départ, je pensais que ma décision était déjà prise, et c'était le cas. Mais je croyais que j'allais en finir pour de bon. Malheureusement, j'ai essayé. Mais ça m'a pris du temps d'apprendre de mes erreurs.

Aujourd'hui, j'ai le sentiment de liberté. Le sentiment d'enfin vivre vraiment. Sans être un robot ou quoi que ce soit d'autre. Je vis pour moi et parce que j'en ai envie.

C'est ça ma plus belle réussite.

La porte de la chambre s'ouvre, je relève la tête et vois Shana rentrer. Quand son regard se pose sur le mien, elle lâche un cri d'effroi avant de mettre une main sur sa poitrine.

— J'ai eu peur, souffle-t-elle.

— Je suis aussi content de te voir, mano širdis. (mon cœur)

Ses joues rougissent. À chaque fois que je l'appelle par un surnom en lituanien, elle ne peut pas s'empêcher de rougir, et je trouve ça plutôt mignon.

Et voilà ma deuxième plus belle réussite.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle en déposant ses affaires sur la chaise de son bureau.

Je me lève et la rejoins. Mes mains se posent sur sa taille, elle relève la tête pour plonger son regard dans le mien. Ses bras passent autour de mon cou, puis elle me sourit.

J'aimerais vivre ça toute ma vie.

— Tu me manquais, alors j'ai voulu te faire une surprise.

Un petit rire mignon s'échappe de sa poitrine. Je pose mes lèvres sur les siennes, rendant le baiser doux.

Ses mains atterrissent à présent sur mes joues. Je recule légèrement mes lèvres des siennes pour pouvoir la regarder dans les yeux.

J'ai enfin retrouvé ses yeux gris. Et elle, elle a retrouvé mes yeux de la planète.

— Tu m'as manqué aussi. À chaque fois, j'attends les week-ends avec impatience, murmure-t-elle avec un doux sourire.

— T'imagines pas à quel point moi aussi.

Nous grandissons ensemble, main dans la main. Et c'est le truc le plus merveilleux qui puisse arriver.

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