Chapitre 3

71 7 8
                                    


ÉLOÏSE

J'ai complètement merdé.

J'avais la tête ailleurs et puis il est sorti de nulle part.

Ma journée de repos a viré à la catastrophe en à peine une minute. Je crois que je vais reporter à plus tard la liste de mes corvées à effectuer.

Une flopée de questions m'assaillent.

Que se serait-il passé s'il était tombé ? Est-ce qu'il risquait vraiment de mourir ?

Ce mec est furieux. Il a raison, mais je suis morte de trouille. Mon gabarit est ridicule comparé au sien... Il pourrait m'écraser juste avec le dessous de sa botte façon Iron Man.    J'exagère peut-être un tout petit peu, mais franchement, il est très flippant.

En plus, le casque teinté qu'il porte m'empêche de voir son visage. Ce qui m'angoisse davantage.

Il a l'air de vouloir me hurler dessus. Encore. Je l'observe fléchir les genoux et poser ses mains gantées dessus. J'espère qu'il ne va pas faire un malaise... Je me vois mal le mettre en position latérale de sécurité. Même si je lui dois bien ça. Je ne sais pas comment me comporter, je ne suis jamais très à l'aise avec les inconnus.

D'autant plus avec un inconnu en colère... contre moi, qui plus est...

Son corps a l'air aussi tendu qu'un arc prêt à tirer dans le cœur de sa victime. C'est toi sa victime...

Quelques secondes plus tard, il se redresse et m'accable une fois de plus :

— Dorénavant, regarde dans les rétroviseurs de ta poubelle ambulante avant de sortir de ton véhicule !

Je suis stupéfaite. Il ne vient pas d'oser qualifier ma voiture de vulgaire déchet tout de même ?

Dites-moi que je rêve.

— Je vous demande pardon ? J'ai dit que j'étais désolée. C'est vous la bouse ! M'enflammé-je.

Une petite flamme s'allume en moi, ce mec me fait sortir de mes gonds. Il ne manque pas d'air. Parce que Monsieur pue le fric à plein nez, il se permet de dénigrer le bien des autres... J'hallucine.

Pour seule réponse, il laisse échapper un petit rire moqueur. Dans le genre arrogant, il est le roi.

Et puis, comme si je ne valais absolument rien, il me tourne le dos et retourne auprès de son tas de ferraille.

— C'est ça oui, remonte sur ta trottinette à deux balles ! Lui crié-je dans un élan de confiance.

*

    Je n'arrête pas de ressasser cette histoire avec le motard.

Il m'a fait froid dans le dos.

Moi qui pensais pouvoir profiter de cette journée de repos pour me vider la tête...

Tout cela pour déposer un malheureux colis, qui du coup est rentré avec moi. Je n'avais aucune envie de rester plus longtemps dans les parages. Déjà que je suis le genre de personne qui pense trop, réfléchis trop, stresse trop... Là, c'est le summum.

Je sais par avance qu'une migraine ne va pas tarder à montrer le bout de son nez.

Génial.

Dans ces cas-là, il n'existe qu'une seule solution afin de faire taire toutes ces ondes négatives.

Un bon livre. Installée dans le canapé.

Mais avant ça, il faut que je me confie à quelqu'un. Et qui de mieux placé qu'une meilleure amie pour ce genre de cas d'urgence ?

Nos cœurs fusillés ( SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ ELIXYRIA) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant