Nos cœurs fusillés ( SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ ELIXYRIA)

Chapitre 17

NATHANAËL

Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.

Ils sont tous complètement ivres.

C'est bientôt la fermeture, l'équipe commence à débarrasser. La foule avec.

Fais chier. J'ai été con. Dans le fond, je sais très bien que cette lettre ne vient pas d'elle.

Il est probable que ce soit une erreur.

Une seule phrase. Seulement une figure sur le papier.

TU AS ÉCHOUÉ.

Elle ne cesse de repasser encore et encore dans mon esprit. C'est une torture.

Je voulais lui présenter mes excuses, mais au vu de l'état dans lequel elle est, j'ai vite abandonné l'idée.

Alors, j'attends sur le trottoir, je suis gelé, mais il faut que je m'assure qu'elle ne reprenne pas le volant comme ça. Elle va se tuer sinon. Et cette fois aussi, ça sera de ma faute.

Les voilà. Les trois mousquetaires, bras dessus-dessous.

— Une souris...

— Verte qui...

— FUMAIT DE L'HERBE ! termine Alex totalement pompette.

Putain. De. Merde.

Ils sont vraiment en train de chanter cette comptine ridicule ? On dirait bien.

— Hey mec ! m'interpelle Alex en titubant.

Il paraît encore plus débile comme ça. Moi qui pensais que c'était impossible de faire pire qu'au travail.

— Je te ramène ? Je lui demande par pure bonté d'âme.

— Non... non... non. Il rentre avec moi, le taxi arrive, m'annonce Emma en riant, un doigt sur le torse d'Alex.

Ça va donner...

Quoi qu'il en soit, ça me fait déjà deux problèmes de moins. C'est déjà ça.

— Mais il faut que tu ramènes Éloïse, précise-t-elle en m'indiquant son amie du regard.

— C'est mort ! Je vais bien, répond cette dernière, accoudée sur le muret qui borde le bar.

Elle est complètement à l'ouest.

Le taxi des deux zigotos arrive et le simple fait de les regarder monter à bord est un sketch.

Emma se jette à corps perdu sur le siège arrière, Alex se cogne la tête en montant, ils sont insupportables.

— Prends soin d'elle ! me prévient la rouquine par-dessus l'épaule d'Alex.

— À demain mon poteee à la compote !

Je ne crois pas non. Demain, c'est dimanche.

J'ai juste le temps de leur faire signe de la main qu'un bruit étrange détourne mon attention.

Et merde...

Éloïse est pliée en deux, le visage pointé vers le sol. Son petit estomac lui fait payer son écart de conduite. Je me précipite vers elle pour lui maintenir les cheveux vers l'arrière. Ils sont si soyeux. Son dos nu est juste sous mon nez, c'est un supplice. Il me suffirait de descendre la main un peu plus bas pour effleurer sa peau.

Mec, pas elle, tu le sais.

— Ça fait un mal de chien, gémit-elle les épaules encore secouées de haut-le-cœur.