Chapitre 6

64 8 2
                                    


NATHANAËL

Elle se met à courir.

Ce salopard lui a fait peur.

J'ai adoré voir son regard s'éteindre quand il a compris qu'il pouvait perdre une de ses dents, peut-être même plusieurs à tout moment.

Avec mon aide, il a vite trouvé le chemin de la sortie. Il n'a même pas voulu que je le raccompagne... Quel dommage...

J'ai beau être un enfoiré la plupart du temps, je n'en reste pas moins un homme. Et toucher à une femme d'une quelconque façon que ce soit m'est juste impensable.

Plus jamais, je n'assisterai à ça.

J'ai de suite repéré ce déséquilibré en début de soirée. Il enchaînait les verres de punch à une vitesse affolante. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il finisse par importuner quelqu'un. Il a fallu que cet imbécile profite du moment où je suis allé me chercher un soda pour passer à l'acte. Manque de bol pour lui, je suis doté d'un radar anti-con, donc le retrouver a été un véritable jeu d'enfant.

Je n'ai même pas encore officiellement commencé que je dois déjà être aux aguets. Je sens que je vais me plaire ici.

Sûr et certain d'être débarrassé de l'individu à problème, j'entreprends de trouver la jeune femme. Je veux juste m'assurer qu'elle ne soit pas encore dans une mauvaise posture.

Je me faufile à travers la foule. Depuis quand un pot de départ ressemble-t-il à une fête d'anniversaire ? Il est vrai que le vieux devait être là depuis un bail... mais tout de même.

En quelques secondes, j'atteins le couloir dans lequel je l'ai vu s'engouffrer. Il fait noir, aucun bruit ne laisse présager une présence. Je m'apprête à rebrousser chemin, quand un petit bruit me fait m'immobiliser.

Je n'ai pas rêvé.

Le même bruit me parvient à nouveau, cette fois de façon presque inaudible. Mais suffisamment fort pour que je puisse détecter la direction d'où il provient.

Je m'approche à pas de loup. Inutile de lui faire peur de nouveau.

Il faut que je déclare ma présence sinon je risque de l'effrayer.

Je l'interpelle donc en chuchotant.

— Hey...

Un froissement se fait entendre comme si elle avait sursauté. Puis plus rien.

— Est-ce que tu vas bien ? Je me suis occupé du nuisible qui te harcelait, tu n'as plus rien à craindre.

Aucune réponse ne me parvient. Je déteste ce silence.

— Dis-moi juste que tu vas bien et je te promets de m'en aller.

Certain de n'avoir aucune réponse dans l'immédiat, je m'installe à même le sol.

J'ai tout mon temps.

Après tout, j'ai aidé cette fille, elle pourrait tout au moins me remercier non ?

Un tout petit bout de tête sort de l'obscurité. Je peine à décrypter ses traits tant il fait sombre ici. Il n'y a aucun éclairage, c'est étrange.

Ce couloir ne doit pas être souvent emprunté. Il doit sans doute mener à des vestiaires ou à des salles de stockage.

Je suis assis depuis à peine deux minutes et j'ai déjà mal aux fesses. Si elle pouvait se décider...

— Tu sais, il y a des chaises dans la salle là-bas. C'est pratique pour s'asseoir paraît-il, lui dis-je sur le ton de la rigolade.

Nos cœurs fusillés ( SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ ELIXYRIA) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant