Chapitre 18

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ÉLOÏSE

La lumière du jour est à deux doigts de me brûler la rétine quand j'ouvre enfin les paupières.

Ça fait mal.

J'ai l'impression d'avoir une bombe à retardement dans la tête et mon corps refuse de coopérer.

Le moindre mouvement me coûte. Il faut que j'aille prendre une douche, j'ai dormi tout habillée dans le canapé.

Comment suis-je rentrée ? Et si j'avais embouti la voiture ?

Quelque chose repose sur mes jambes et cette odeur...

Ça sent l'homme ? Je me redresse d'un bond et empoigne le manteau qui me sert de couverture.

Oh putain. Non... non... non.

Faites que je n'ai rien fait de regrettable hier soir. Ce n'est pas possible. Ce doit être le blouson d'Alex. Je devais avoir froid et il me l'a prêté. Voilà, c'est ça. C'est lui qui m'a ramené avec Emma. Tout est plus clair maintenant.

Rassurée, je me lève enfin. Le monde tournicote un peu, j'attrape la bouteille de lait dans la porte du frigo et bois à même la bouteille. J'ai une soif de loup.

En croisant mon reflet dans le miroir au-dessus de la console d'entrée, je manque un battement. On dirait un panda mort, ou du moins en fin de vie. Mon mascara a bavé sous mes yeux, mes cheveux forment une masse indisciplinée sur mon épaule et j'ai de la bave sur la joue.

Ma-gni-fique.

Un bon décrassage s'impose.

J'avance dans le couloir avec la ferme intention d'arranger ce massacre. La porte de la salle de bain est fermée, bizarre, d'habitude je laisse tout ouvert.

Bon, vu l'état dans lequel tu devais être hier...

Je pousse la porte, mais on dirait que quelque chose la bloque de l'autre côté. J'abats mon épaule contre le montant et pousse de toutes mes forces. Un peu trop fort...

Je m'envole. Littéralement.

Je ferme les yeux, appréhendant la chute, mais quelque chose me retient. Quelqu'un.

— HAAAAA !

Je pousse un cri de surprise. Deux grandes mains fermes maintiennent mes avant-bras.

Dans ma tête, les pires scénarios défilent sans relâche. Je me vois déjà en train de me faire zigouiller sur le carrelage froid de ma salle de bain. Et dire que je risque de mourir avec cette tête-là !

— C'est moi Éloïse ! Ouvre les yeux.

Mes paupières obéissent d'emblée à cet ordre. Traitresses.

— Oh mon Dieu ! m'écrié-je en couvrant mes yeux à l'aide de mes paumes de main.

Nathanaël est là. Dans ma salle de bain. À moitié nu. Juste une serviette entourant son bassin.

— Éloïse, ça va, il est couvert, m'informe-t-il d'un mouvement de tête vers le bas, un sourire frimeur collé aux lèvres.

Mes yeux suivent son propre regard. Seigneur !

Je détourne violemment la tête, rouge de honte.

Ses épaules musclées, son torse ferme, ses abdominaux sculptés. Je ne sais plus où poser les yeux. Chaque nouvelle vue me fait rougir encore plus. Et il voit bien l'effet que son corps encore dégoulinant me procure.

Nos cœurs fusillés ( SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ ELIXYRIA) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant