Tome 2 - Après le feu

Prologue

« La vie ne serait pas toujours si rose... Les contes de fée n'existent pas, personne ne vit heureux jusqu'à la fin des temps.

Des épreuves, des désaccords, des disputes, la routine, la lassitude viendraient probablement croiser leur chemin.

Tout comme les rires, les étreintes, la passion, l'amour, les lieraient chaque jour un peu plus.

L'anneau qu'il avait passé à son doigt un peu plus tôt symbolisait la promesse silencieuse qu'ils s'étaient faite.

Continuer à s'aimer, en dépit de tout ce qui pourrait leur arriver »

C'est ici que nous les avions laissés, quatre ans plus tôt, un dix-neuf octobre. Ben avait épousé Judith, enceinte de sept mois, entourés de tous leurs proches. Ils ne savaient pas ce que la vie leur réserverait, mais ils étaient prêts, plus amoureux que jamais, persuadés que rien ne pourrait les atteindre.

Et pourtant... Deux mois plus tard, la veille de Noël, ce bébé qu'ils attendaient avec tellement d'impatience arriva. Avec un papa aussi fasciné par les astres et les étoiles, thème récurrent dans ses morceaux, son prénom était prédestiné : elle s'appellerait Astrée.

Signification : Astrée [prénom féminin] vient du grec astron qui désigne tous les corps célestes. Dans la mythologie grecque, Astrée est la fille de Zeus. Elle est envoyée sur Terre mais la violence qui y est présente la pousse à s'installer parmi les étoiles.

Et elle manqua de justesse son installation parmi les étoiles, ce soir de décembre glacial. La naissance n'eut rien de doux, de beau. Elle fut brutale, compliquée, bouleversante. La petite fille s'accrocha tout de même à la vie avec une force et un courage incroyables. Elle était là, bien vivante, mais les conséquences furent terribles et les séquelles, irréversibles.

Judith gardait précieusement le souvenir de cette belle journée d'automne où ils s'étaient dit oui, s'efforçant de se rappeler des moindres détails durant les jours les plus sombres. Tout ce qu'ils avaient traversé, combien ils s'aimaient. Même si la vie ne les avait pas épargnés, elle aimait à penser qu'ils pourraient toujours compter l'un sur l'autre. Des années plus tard, elle n'en était plus certaine. Les épreuves et la routine avaient provoqué un ouragan qui ne cessait de les éloigner.

Le feu avait brûlé, tout consumé, et s'éteignait doucement.