Du bureau, on entend la porte d'entrée se faire enfoncer. Taesu sursaute et je me colle à côté de la porte prêt à sauter sur le premier inconnu qui entrera dans le bureau.
— Jaehui ! Taesu ! Vous êtes là !?
— Dans le bureau ! crié-je.
Taesu se détend en reconnaissant la voix de son père. Ils entrent dans le bureau et sans hésiter je cours dans les bras de mon père.
— Merci, merci pour tout. dis-je bouleversé.
— Ça va ?
— Je tiens à m'excuser, j'en ai fait qu'à ma tête, j'ai pris des risques inutiles... J'ai paniqué et-
— Hé doucement mon grand.
Il vient me caresser doucement le dos pour me calmer et je me rends compte de mon ridicule.
— Je savais pas que tu m'avais adopté, je pensais que tu avais le même nom de famille que.. Je réfléchis un instant. Papa, ça t'embête pas si je l'appelle papa ? Enfin, merci..
Je m'écarte et rejoins Taesu en lui prenant la main.
— Je voudrais simplement savoir...
— Dis-moi.
— Ça te dérange pas pour Taesu et moi... ?
— Pas du tout. A vrai dire, je le savais depuis un moment.
— On a à vous parler, asseyez-vous. coupe Myungdae.
On s'exécute sans broncher bien que je lui en veuille, j'ai trop de questions maintenant. Les deux adultes prennent place sur deux fauteuils, en face de nous, de la même matière que le canapé sur lequel nous sommes assis mon copain et moi. Oh ça fait bizarre. pensé-je, émoustillé.
— On pense que le moment est venu.
— Oui, c'est bon, vous pouvez rejoindre la mafia. A une condition. acquiesce papa.
— Soyez prudent, sinon je vous en retire. coupe Myungdae une seconde fois.
— Promis !
Depuis le temps qu'on attend ce moment, avec Taesu, il arrive enfin, je ne sais même plus quoi penser, je suis beaucoup trop ému pour en dire plus. J'ai cru un instant qu'on n'aurait jamais le droit à ce genre de privilège. Les autres penseront que ce n'est pas normal pour un jeune de dix-huit ans d'exercer un métier tel que celui-ci, drogue, argent, danger... Mais dans cette famille – dans ma famille – c'est une normalité, on baigne dedans depuis la naissance, même sans en faire partie. Tout ça parce que papa en est le chef de sa propre organisation. C'est comme reprendre l'affaire familiale. Je me sens exactement comme ces gosses de riche, dans ce domaine, dans mon domaine, qu'est la criminalité.
— D'accord et on commence quand ? demande Taesu.
— Maintenant. dit Myungdae.
— Je vais faire court. On est allé au poste de police tout à l'heure pour récupérer des armes de service pour notre prochaine intervention, mais quand on est entré il y avait déjà quelqu'un sur les lieux. Sangwu, mon collègue depuis mes débuts, était en train de fouiller le commissariat et il avait lui aussi 'voler' des armes. Tout allait bien jusqu'à ce qu'on voit-
Il se coupe tout seul dans sa phrase, il se tourne vers le bureau pour y prendre quelque chose et revient vers nous d'un pas rapide, les gestes grands. Il lève son bras pour déposer ce qu'il a dans la main, sur la table basse. Taesu et moi baissons la tête.
Le briquet ?
— Un briquet ? Il en avait un ?
— Non, je vous montre le signe pas l'objet. dit-il.
VOUS LISEZ
Blood Sweat and Tears (Roman version)
ActionJaehui n'est encore qu'un bébé quand ses parents décèdent dans un accident de la route. Il va grandir comme un garçon ordinaire mais pas dans une famille tout à fait normale. Il va cependant découvrir certaines choses, plus grand, qui vont faire de...