Chapitre 14

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— Donc, Yejun, tu as dix-huit ans, tu viens de Séoul et t'as fait tout ce chemin tout seul en pleine soirée, pour fuir quelqu'un, mais qui ? On te veut du mal ? Déjà à en voir ton visage, on dirait bien que oui.

— Doucement 'Chul, tu vas l'effrayer à lui poser autant de questions. Tu as faim ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? On va commencer par ça. dit le flic en me recouvrant d'une couverture.

— Je ne suis pas difficile.

— D'accord.

Il me sourit puis s'en va. L'autre qui était déjà assis face à moi, continue de me regarder. Il me détaille de partout, je détourne les yeux, embarrassé. Il me met définitivement mal à l'aise.

— Tu parleras plus à mon fils qu'à moi je pense.

Il s'en va en me laissant tout seul sur le canapé. Je me permets d'observer chaque recoin de la maison. A ma surprise, tout à l'air sûr. Ça manque d'une présence féminine mais ça me parle mieux comme ça. Les murs et les meubles sont dans les tons sombres. Des plantes vertes, ici et là. Une porte à côté de la télé qui mène je n'sais où et les escaliers à côté de celle-ci.

— Décidément, ce soir mes habits vont à tout le monde.

Le présumé fils rigole et l'ambiance change directement. Elle devient légère. On me l'aurait pas dit, j'aurais jamais deviné que c'était son fils. Il descend les escaliers, une pile de vêtements dans les bras.

— Enchanté, Jaehui. dit-il, avant de me rejoindre sur le canapé.

— Yejun. réponds-je simplement en me courbant légèrement.

Il m'intimide. Il est plus grand que moi de quelques centimètres, plus musclé, beau. Je soupire. Il a l'air en forme, il est presque minuit. Il est évident qu'il est plus âgé que moi, d'un an je dirais, mais la différence est présente.

— D'où vous tenez toute cette énergie ? demandé-je pour faire la conversation.

Je n'ai pas forcément envie d'avoir un interrogatoire à cette heure-ci. Peut-être plus tard, mais je viens à peine d'arriver, je suis juste fatigué et je veux pouvoir penser à autre chose.

— Ah, ça.. Je sors d'une séance de sport. S'il te plaît, tutoie-moi.

On n'a pas tous la même vie...

— Aller dis-moi. Pourquoi t'es là. C'est pas dans les habitudes de mon père de faire venir des inconnus dans sa maison, crois-moi.

Et c'est pas dans mes habitudes de débarquer à l'improviste chez de beaux inconnus, crois-moi. Ça n'aura pas duré bien longtemps quand même, j'espérais un peu de tranquillité.

— J'ai des soucis, de très gros soucis à Séoul alors j'ai voulu partir loin de chez-moi. Ton père m'a trouvé à côté d'un bar et je n'ai pas eu le choix de le suivre...

Il me regarde les yeux grands ouverts de surprise.

— On n'a pas tous la même vie... dit-il.

Je souris.

— Oui, comme tu dis.

Il sourit.

— C'est prêt ! crie le policier.

— Ah, Myungdae t'a préparé à manger, viens, la cuisine est de ce côté, on sera mieux là-bas.

Je le suis, impatient d'enfin me remplir le ventre de bonnes choses.

Me méfier des gens.. ? Ils ont l'air gentils ceux-là.. Je vais essayer de m'ouvrir un peu plus, ils m'aideront sûrement. En plus, un des deux vieux est flic. Ou dans le pire des cas, il découvrira que je suis mêlé à des affaires pas nettes et-

Blood Sweat and Tears (Roman version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant