On arrive dans ce qui semble être un entrepôt. La nuit vient de tomber. Il y a du monde, une cinquantaine de personnes. Aucun ne parle, pourtant j'ai l'impression que ce lieu est plus bruyant que jamais. L'endroit est grand. Au milieu de la pièce se trouve une table ronde avec des armes, des bières et de la drogue dessus et une vingtaine de trafiquants autour. C'est cliché, on voit ça que dans les films. Pourtant je suis bien là, à côté de leur chef, les regards rivés sur ma personne et celle de mon ami. On est dévisagés comme des pestiférés, ils n'attendent qu'une chose, le signal d'un supérieur pour nous abattre. Il est évident que nous ne sommes pas les bienvenus ici. Les activités reprennent dans le calme, ils sont tous attentifs.
Un peu plus proche de moi se trouve une autre table ronde, un peu plus petite avec trois hommes autour, qui ont l'air de se différencier des autres de par leur façon de se comporter. Ils jouent aux cartes avec du whisky comme boisson à leur côté. Là où tout le monde à arrêté de parler pour nous observer quand nous sommes arrivés, eux ont continué de jouer sans même se préoccuper de nous. Ils rigolent et boivent comme des trous, malgré tout, j'ai l'impression qu'ils sont toujours sobre. Ils sont de la même tranche d'âge que leur chef, il n'y a aucun doute. Leur nonchalance me prouve qu'ils sont proches de lui. Les autres ont l'air bien trop respectueux envers leur patron.
Je balaye la salle du regard vite fait et me retourne vers le chef des lieux.
— Alors c'est vous Yong Chongsu.
Mon regard continue d'analyser les quatre coins de la pièce. Entre les regards indiscrets, les chuchotements à notre égard, les coups d'œil en coin et les signes de tête. Ils se connaissent depuis longtemps, il n'y a aucun doute là-dessus. Qui pourrait communiquer avec quelqu'un qu'il connaît à peine avec seulement des hochements de tête et des jeux de regards ? Personne.
— C'est moi, en effet. répond-il.
Mon sang ne fait qu'un tour quand je l'aperçois. Mes yeux s'ouvrent en grand et je n'ose plus bouger.
— Il a assassiné mon frère sous mes yeux à vos ordres.
— Qui ça ?
Mon bras se lève difficilement dans sa direction quand finalement je viens pointer du doigt le concerné qui se tient adossé contre le mur dans l'encadrement d'une porte. Une larme coule en me remémorant la scène de crime.
— J'vais le tuer. J'vais te tuer connard ! crié-je en entamant une course vers le meurtrier.
Cependant, je n'ai pas le temps de l'atteindre, qu'on m'attrape par le bras. Je me retourne et mets un coup de poing au visage de celui qui me retient. Un homme de Chongsu tombe au sol et Chongsu, lui-même, me plaque au sol.
— Mais, lâchez-moi ! Vous ne comprenez pas !
— Putain, tu te crois où ? T'es pas chez toi ici.
Ma tête repose sur le béton froid, on me mobilise complètement, je ne peux plus bouger. Quand je relève la tête vers Ujin, je le vois qui a tenté de bouger aussi, il ne bouge plus non plus. Le bras droit de Chongsu lui pointe un couteau sous la gorge.
— Tu bouges, tu meurs. dit-il.
Oh putain, dans quoi je nous ai encore embarqué- Chongsu s'approche de moi et s'accroupi pour arriver à ma hauteur. La dernière fois que j'ai amené quelqu'un avec moi dans ce genre de situation, ça a très mal fini.. Je jure que s'il arrive quelque chose à Ujin je ne me pardonnerai jamais.
— Il n'est pas mon bras droit, mais il est l'un de mes gars les plus fidèles ici. Jamais il ne ferait quelque chose que je n'ai pas ordonné de faire. Je n'ai aucune raison de vouloir m'en prendre à ta famille.
VOUS LISEZ
Blood Sweat and Tears (Roman version)
ActionJaehui n'est encore qu'un bébé quand ses parents décèdent dans un accident de la route. Il va grandir comme un garçon ordinaire mais pas dans une famille tout à fait normale. Il va cependant découvrir certaines choses, plus grand, qui vont faire de...